Dimanche dernier 2 novembre, même si elle était moins comble que la veille pour la fête de la Toussaint, l'église de Mortagne était encore bien remplie, à l'occasion de la journée annuelle du Souvenir des défunts de l'année sur la paroisse. De nombreuses familles touchées par le deuil étaient présentes. L'un des moments le plus émouvant fut celui où l'on proclama solennellement les prénoms et noms de chacun de ceux qui nous ont quittés, des enfants allant déposer alors devant l'autel une belle veilleuse allumée, mois après mois.
Des enfants qui ont été très acteurs au cours de cette messe. Ils avaient déjà réfléchi sur le thème de la mort au caté, et rédigé quatre questions qu'ils m'ont posées après la lecture de l'évangile. Assis sans problème à même le carrelage en haut des marches, juste devant l'autel, un peu timides au départ, ils se sont vite pris au jeu des questions-réponses, pour le bonheur de toute l'assemblée.
1 - Pourquoi sommes-nous obligés de mourir ?
Formidable ! Si vous dites cela, c'est que vous avez le désir de vivre toujours ! C'est justement ce que Dieu vous propose ; mais peut-être pas forcément en ne mourant pas... Réfléchissez un peu : si on ne mourait pas, on pourrait voir Louis XIV venir se promener devant l'église de Mortagne, tandis que Napoléon serait encore en prison à Ste Hélène, et tous nos grands-pères et arrière-arrières grands-mères seraient encore à nos fêtes de famille... Et le monde ne se renouvellerait pas. Non ! La vie consiste à naître, grandir, vieillir et mourir. C'est dur à accepter, mais la mort est nécessaire. Ce qui ne veut pas dire qu'alors, tout est fini !
2 - Est-ce que, quand on est mort, on monte au ciel, au paradis ?
Si un oiseau a des ailes, c'est pour voler ; si un poisson a des nageoires, c'est pour nager ; si vous, vous désirez vivre toujours, c'est que vous êtes bâti, dans votre tête, appelé, pour vivre toujours.
Qu'est-ce que vous préférez ? Finir dans le fond d'un tombeau, dans un trou en terre, comme un tas de feuilles mortes en train de pourrir, ou bien vivre toujours, retrouver ceux que vous avez aimés, celui qui vous a créés, dans la lumière ? (les enfants ont tous opté pour cette 2° proposition, forcément !) Aujourd'hui, on est réunis dans cette église pour nous préparer à cette grande découverte, qui nous rendra heureux pour toujours.
3 - Papy est parti rejoindre Mamy au ciel pour toujours ?
Où sont nos morts ? L'un a répondu : dans le cimetière, puisque c'est là qu'on l'a mis. D'autres ont dit : dans le ciel. En fait, c'est vrai que le corps a été déposé dans un cimetière ; mais là, c'est seulement le lieu du souvenir. Par contre, en nous, il y a quelque chose qui ne peut pas mourir. Puisqu'on est tous faits à l'image de Dieu, Dieu ne peut pas laisser mourir son image. Voilà pourquoi, après la mort, on est vivants, même si on ne sait pas comment. Mais sinon, cela veut dire que c'est la mort qui aurait le dernier mot, et qu'elle serait plus forte que la vie, plus forte que Dieu.
4 - Qu'est-ce qu'il y a d'autre après la mort ?
Il y en a qui disent que c'est sûr qu'il n'y a rien. Mais comment peuvent-ils affirmer cela ? Derrière le mur de cette église, est-ce qu'on sait s'il y a quelqu'un ou non ? Personne ne peut le dire... Sauf si on sort dehors pour aller voir. Sauf si on sort de cette vie... Jésus a dit à Lazare : "Sors dehors !" C'est ce qu'il dit de la même façon à tous ceux qui meurent. Cela peut paraître regrettable d'être obligés de mourir, mais la mort, si dure soit-elle, nous permet de tomber dans les bras du Père, celui qui nous a créés. Déjà, aujourd'hui, dans cette église, on se prépare à cette grande rencontre. On a déjà un peu un pied dans le ciel, même si l'autre pied est toujours sur la terre. C'est comme le grain de blé dont l'évangile vient de nous parler : si on ne le met pas en terre, s'il ne meurt pas, on n'aura pas de blé. La mort du grain de blé le fait renaître à une vie nouvelle ; ce sera un peu comme ça pour nous !
Résumé bien trop bref de l'échange avec les 35 enfants rassemblés, enchantés...
mercredi 5 novembre 2014
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.812 : Questions d'enfants sur la Mort
Publié par
Olivier Gaignet
à
20:56
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