Rebonjour à tous ! Je suis un peu honteux de vous avoir fait faux-bond aussi longtemps ; mais je pense que, vous aussi, vous avez un peu dételé durant ces deux mois d'été. Je vais maintenant reprendre doucement le rythme de ce blog, en commençant par un hommage à Marie, vu que pas mal de paroissiens m'ont demandé le texte de mon homélie du 15 août. A très bientôt ! Votre frère, Olivier.
samedi 17 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.691 : Homélie de l'Assomption à Mortagne-sur-Sèvre
Avant de
commencer cette homélie, je voudrais faire un petit sondage : ceux qui
sont allés à Lourdes au moins une fois dans leur vie, voulez-vous lever le
doigt ? (Quasiment l'ensemble de l'église lève le doigt ! Impressionnant !)
Je constate
que vous êtes très nombreux à avoir fait cette démarche. Et Lourdes reste bien
l’un des lieux les plus fréquentés en France, avec la Tour Eiffel, le Mont
Saint Michel... Et on dit qu’il n’y a plus
de religion en France… !
Quand j’étais
jeune, le coiffeur de ma commune était notoirement anticlérical et connu comme
tel. Je l’entends encore se moquer de moi lorsque j’avais pris la
soutane ! Quelque temps après, en pélé à Lourdes, qui est-ce que je vois,
participant au Chemin de croix ? Mon coiffeur ! C’est ça, Lourdes ! Je me suis bien gardé de me montrer, pour ne
pas le mettre dans l’embarras !
Mais il est
vrai que, si, souvent, l’Eglise est brocardée, moins cependant depuis l’arrivée
heureuse du pape François, Marie, elle, est unanimement respectée !
En effet, elle
a un côté humain qui rassure et qui inspire. Les gens, habitués des églises ou
non, sentent bien que c’est une maman, une vraie, qui nous aime tels que nous
sommes, et quelle que soit notre situation : divorcé, mal-croyant, elle ne
juge pas, elle ne condamne pas ; malade, déprimé, elle guérit ; et
tous, jeunes ou vieux, elle nous prend par la main pour nous conduire vers le
Salut.
Au souvenir de
mon coiffeur, si peu habitué des églises, mais allant quand même à
Lourdes, je repensais à ces vers de Jean
Cocteau, dans « Oceano Roof » : » Je te chante par cœur,
Marie, à l’envers et à l’endroit, comme la mer ». Et même si nos vies sont
plus souvent à l’envers qu’à l’endroit, l’exemple de foi totale de Marie, tel
une mer immense, nous emporte à travers ses vagues jusqu’à l’infini de Dieu.
Vous
connaissez peut-être aussi ce poème de Paul Verlaine, dont les relations
« intimes » avec Rimbaud faisaient scandale : « Je ne veux
plus aimer que ma mère Marie, je ne veux plus penser qu’à ma mère Marie, siège
de la sagesse et source des pardons, Marie immaculée, amour essentiel, logique
de la foi cordiale et vivace, en vous aimant, qu’est-il bon que je ne fasse, en
vous aimant, porte du ciel ? »
Quel
bon théologien, ce Verlaine ; il sait bien que Marie n’est pas une déesse,
elle n’est pas l’égale de Dieu, mais elle comprend notre péché, et c’est la porte du ciel !
D’ailleurs, ainsi que l’expliquait le
curé d’Ars, « quand on vient voir quelqu’un, il est normal de commencer
par saluer la personne qui se trouve à l’accueil. » Pour nous permettre
d’accéder à Dieu, donc, à la porte du ciel, il y a Marie.
Cela,
la chanteuse israélienne Noa l’a bien compris. Vous avez sans doute entendu sa
chanson, « Ave Maria » : « Marie, où te cachais-tu ?
Ne savais-tu pas qu’on a besoin de toi ? Les choses semblent aller plutôt
mal ici-bas. Je sais que la beauté, la gentillesse, le sourire existent. Ce
sont des choses que tu as toujours représentées ; aide-nous à les trouver
ici-bas. Je sais que tu entends la bataille, vois les incendies que nous
allumons, alors que nous cherchons la paix et la liberté. Hey, toi, Marie,
Santa Maria, aide-nous à voir plus loin et à espérer, à faire un pas en avant,
pour chanter. » Noa ! Pas
mal, hein, pour une Juive, qui a composé ce chant à Marie quand elle était
sergent dans l’armée israélienne, et qui a eu le bonheur de l'interpréter devant le pape
Jean-Paul II !
Ainsi,
on peut prier et chanter aussi sur les chansons et poésies qu’a su produire
notre culture, notre humanité, à la gloire de Marie !
Si
j’ai cité Noa, c’est pour deux raisons.
D’une part, parce qu’il s’agit d’une femme Juive, comme Marie, et
d’autre part, parce que sa chanson contre la guerre fait écho à ce qui se passe
en ce moment au Proche-Orient, en Israël, Palestine, en Syrie, en Egypte…
L’Egypte
justement, si malheureusement à la une de l’actualité…
Savez-vous
que le prénom « Marie » vient de la Haute Egypte, et qu’il
signifie : « La Dame de la mer » ? Mère, mar, Marie,
l’étoile de la mer… Marie, sauve le peuple d'Egypte, et tous les peuples de la terre !
Il y a également cet Ave Maria
d’Aznavour, qu’il a interprété lui aussi à Rome, devant le pape Jean-Paul
II : « Ave Maria, ceux qui souffrent viennent à toi. Toi qui as tant
souffert, tu comprends leurs misères, et les partages, Marie courage. Ave
Maria, ceux qui pleurent sont tes enfants, toi qui donnas le tien pour laver
les humains de leurs souillures, Marie la pure. Ave Maria, ceux qui doutent
sont dans la nuit, Maria, éclaire leur chemin, et prends-les par la main, Ave
Maria ! »
Quant
à moi, j’avoue avoir un faible pour cette chanson des Beatles (écrite en 1969),
dans laquelle tant de jeunes se retrouvent encore, à la gloire de Marie, et de
plus le refrain reprend la réponse de la Vierge à l’ange venu la visiter :
« let it be », c’est-à-dire, « qu’il me soit fait selon ta
parole » ;
littéralement : « laisse le Christ être en toi ». Voici
l’un des couplets : « Quand je me trouve en période de problème, la
Sainte Vierge vient vers moi, et elle s’assied pile en face de moi ; il y
a toujours une lumière qui m’éclaire ».
Il
faudrait citer aussi Claudel, sainte Thérèse de Lisieux, les poèmes de Péguy et
autres, mais le temps manque. Je vais donc m’arrêter avec cette prière
splendide de Francis Jammes, chantée par Brassens, et que je vous invite à reprendre avec moi . (L'assemblée chante les 5 couplets : "Par le petit enfant... Je vous salue Marie..."...)
Il
paraît que Georges Brassens était "anticlérical " ! ? ...
Mais qu'est-ce que ce mot veut dire ? Disons plutôt qu'il se situait "à la périphérie", pour reprendre le langage du pape François. Et il aimait Marie... Quant à nous, portons dans notre prière toutes ces personnes qui ne sont pas dans nos
églises, qui sont aux périphéries, afin que, par Marie, elles puissent cheminer paisiblement dans la lumière de
l’Evangile. Amen !
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:07
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