Hier après-midi, rencontre de la très belle équipe de quatorze personnes, au complet, qui conduisent les sépultures et ou accompagnent les familles en deuil sur la paroisse. Très longuement d'abord, durant près d'une heure, nous avons réfléchi et médité à partir du texte de saint Luc évoquant, au chapitre 23, la scène du Bon Larron et de la mort de Jésus sur la croix. Echange très riche, dont je vous livre seulement quelques-unes des questions qui ont retenu notre attention ; questions qui sont le plus souvent posées lors des rencontres avec les familles en deuil :
- que doivent penser de nous nos défunts, quand ils voient d'en-haut les divisions dans nos familles ?
- si leur vie n'a pas été parfaite, est-ce que Dieu va quand même leur pardonner ?
- si ceux qui ont péché sont quand même accueillis par Dieu, à quoi bon s'être fatigués à être de bons chrétiens ?
- si on se révolte contre Jésus, comme l'autre larron, comment Jésus va-t-il nous considérer ?
- s'il n'y a pas de messe à la sépulture, alors que le défunt était très pratiquant, et même s'il ne l'était pas, est-ce normal ? Ne va-t-il pas manquer quelque chose au défunt ?
- comment se fait-il que certaines familles non pratiquantes s'intéressent davantage au texte des lectures bibliques à choisir que certaines familles pratiquantes ?
- que répondre aux chrétiens pratiquants qui trouvent anormal que l'on ne puisse pas toujours avoir un prêtre aux sépultures ?
- c'est un prêtre qui a présidé la sépulture, et il n'y a pas eu de messe, ceci en parfait accord avec la famille du défunt ; mais des personnes, qui n'étaient même pas à la sépulture, et n'étaient au courant en rien de la préparation, ont exprimé publiquement leur scandale : que leur répondre ?
- beaucoup de gens disent : "on est plus à l'aise, pour les sépultures, avec les laïcs, qui sont comme nous". N'est-il pas positif d'entendre les gens dire que "l'Eglise fait avancer les gens, avec plus de laïcs engagés ?"
- comment s'explique le choix courant de certains textes bibliques, tandis que d'autres, très profonds pourtant, ne sont jamais retenus par les familles ?
- quelle est la place de la Vierge Marie dans la Rédemption ? Certaines familles en deuil ont tendance à lui faire confiance plus qu'au Christ lui-même ! Co-Rédemptrice ?
- est-ce que le fait que le Christ soit mort sur la croix, plutôt que d'avoir mené une vie tranquille, ne peut pas aider les personnes en deuil et les soutenir dans leur souffrance ?
Les échanges par rapport à toutes ces questions et d'autres encore, à partir de la Bible, ont été d'une grande richesse ! Mais je n'ai pas la place pour y répondre ici. Je me console en évoquant cette réflexion si sage de l'écrivain-artiste André Malraux : "Les réponses sont sans importance ; ce sont les questions qui comptent !"
P - S : Les personnes présentes, passionnées de Bible, m'ont demandé quelques titres pour pouvoir poursuivre leur recherche. Je me contenterai de citer un seul auteur aujourd'hui, le jésuite Jean-Louis Ska, professeur d'Ancien Testament à l'Institut biblique pontifical, à Rome. Voici trois livres, d'une simplicité "biblique" justement, que vous pourrez trouver facilement à Siloë à la Roche ou commander à la Médiathèque de Saint Laurent :
- "Les énigmes du passé", au Cerf (140 pages, le plus simple ; le premier à se procurer peut-être...)
- "L'Ancien Testament expliqué à ceux qui n'y comprennent rien ou presque", Bayard (230 pages)
- "Le Livre scellé et le Livre ouvert" (ou "Comment lire la Bible aujourd'hui ?"), Bayard (500 pages)
mercredi 20 février 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n°1.630 : Accompagner les familles en deuil
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:08
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