Il y a quelques jours, je m'apprêtais à sortir du presbytère quand, ouvrant la porte, je me trouve nez à nez avec une dame que je ne connaissais pas (je suis loin d'avoir découvert tous les visages sur ce petit coin du Nord-Vendée !), une dame donc en train de glisser dans la boîte à lettres une enveloppe de la collecte paroissiale. Surprise de me voir, peut-être inquiète à l'idée que j'allais ouvrir son enveloppe, et constater, qui sait ? qu'elle n'avait pas versé une grosse somme, elle s'est empressée de me dire, l'air très modeste : "Vous savez, ce n'est pas beaucoup, ce que j'apporte ; mais, mon mari et moi, nous ne touchons pas une grosse retraite ! Et puis, nos deux enfants sont au chômage, et nous essayons de les aider de notre mieux... La vie n'est pas facile aujourd'hui ; mais on ne veut pas oublier notre paroisse."
Magnifiques paroissiens ! Sur le champ, en entendant cette femme, c'est un grand sentiment d'action de grâce qui est venu à mon esprit. J'ai bafouillé un peu pour lui répondre, j'étais ému ! "Madame, je ne sais comment vous remercier de votre geste, au nom des chrétiens, vous et votre mari. Vous ne pouvez pas vous rendre compte de ce que cela représente, pour un curé, que de vous voir apporter votre obole, le fruit de votre choix, de votre labeur, de vos économies, pour que vive et rayonne l'Evangile sur notre petit coin de Montfort-sur-Sèvre ! C'est un bel exemple pour l'ensemble des baptisés. Vous dites que ce n'est pas beaucoup, ce que vous apportez ; mais ce qui est important, ce n'est pas forcément de donner des sommes énormes, même si nos besoins sont grands ; l'essentiel, c'est que chacun donne en fonction de ses possibilités. De toute façon, c'est la qualité du geste qui compte, autant et plus que son contenu."
C'est l'ensemble des chapitres 8 et 9 de la 2° Lettre de Paul aux chrétiens de Corinthe qu'il faudrait relire et citer, quand il parlait du partage et des collectes d'entraide, pour les frères de l'Eglise de Jérusalem par exemple, de la part des autres chrétiens :
- "...Au moment même où ils étaient sérieusement mis à l'épreuve, leur joie n'a pas diminué et leur profonde pauvreté n'a fait qu'enrichir leur totale disponibilité. Spontanément, selon leurs moyens et, je peux le dire, au-delà de leurs moyens, ils nous ont rappelé avec beaucoup d'insistance cette initiative généreuse et ce partage qu'est le service d'aide à nos frères de Jérusalem. Ils ont dépassé notre attente, et Dieu a voulu qu'ils prennent l'initiative de s'offrir au Seigneur et à nous-mêmes."
Merci à vous, madame, à votre mari, et à tous les donateurs, à l'occasion de cette collecte paroissiale, comme pour répondre aussi à la collecte d'octobre pour les Missions !
P - S : Demain soir vendredi, à l'occasion de la fête de l'Aïd (au Mali, nous disions : la Tabaski), la plus grande fête annuelle de l'Islam, nous célébrerons l'eucharistie en l'église de Mortagne, à 18h30, à l'intention de tous les croyants de l'Islam, en utilisant le rituel des Eglises du nord de l'Afrique.
jeudi 25 octobre 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.544 : "Ce n'est pas beaucoup, ce que j'apporte..."
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:24
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