Je me suis toujours demandé comment il se faisait que certaines personnes croyaient en Dieu, et d'autres non. Bien sûr, on peut avancer toute sorte d'hypothèses et de multiples raisons, mais le fait est là. J'avais récemment un échange avec une jeune femme qui a vécu des deux côtés de la barrière, si je puis dire, car, après avoir été longtemps incroyante, elle a peu à peu découvert le chemin de Dieu. Elle a d'ailleurs expliqué à diverses reprises son cheminement, et je me permets donc de vous le partager.
"Je fais partie d'une famille tout à fait allergique aux questions religieuses ; je n'ai pas été baptisée ; j'ai longtemps cru qu'il n'y avait rien "au-dessus" de nous ; l'Eglise, cela ne me disait rien du tout ; j'étais totalement étrangère à tout cela. Mais j'ai fait l'expérience que ce n'est pas parce que l'on se détourne de tout cela que l'on ne se pose plus de questions ! Au contraire, quand je regardais le ciel, quand je voyais la souffrance, quand je pensais à la mort, derrière tout cela, je ne voyais rien ; ça me semblait vide ; je n'avais aucune réponse, et il fallait que, pour continuer à vivre, je me débrouille avec ça. Dans le fond de moi-même, je sentais des aspirations, mais aussitôt, une profonde déception. Il m'arrivait alors, parfois, de penser à la religion ; mais je refusais les réponses religieuses, je ne voulais pas de la religion ! Mais alors, je n'avais plus rien pour m'éclairer. Et pourtant, je ressentais profondément en moi le besoin de trouver un sens à la vie comme à la mort. Quand on ne croit pas en Dieu en effet, cela n'empêche pas que l'on se pose plein de questions d'ordre spirituel : qu'est-ce que l'homme ? d'où vient-il ? que fait-il sur terre ? à quoi ça sert de vivre ? pourquoi la souffrance ? qui a créé l'univers ? Par rapport à l'au-delà en effet, quand on ne croit en rien, il n'y a rien ! Or moi, j'avais besoin de trouver un sens à l'existence, à la mort comme à la vie. Bien sûr, on peut donner une belle direction à sa vie sans croire en Dieu, mener des actions solidaires, servir ses frères, bâtir un monde meilleur ; et cela, je l'ai toujours fait ! Mais je sentais que cela ne suffisait pas ! J'avais besoin d'un éclairage plus profond. Il me semblait que la vie de l'homme dépassait l'homme, ainsi que le dit le philosophe Pascal : "L'homme passe infiniment l'homme" ; mais comment ? Et puis, peu à peu, insensiblement, est née en moi la question de Dieu ! Après m'être rebellée contre cette perspective, j'ai fini par accueillir cet appel, qui s'est révélé pour moi profondément éclairant. J'y ai trouvé le sens que je cherchais au fond de moi depuis toujours."
Depuis, grâce au vivifiant témoignage de croyants, cette personne a rejoint la communauté chrétienne, au sein de laquelle elle accompagne à présent des personnes en recherche, en s'appuyant sur l'expérience qu'elle a elle-même vécue. Son cheminement nous renvoie aux lectures de ce jeudi : "Nous avons été devant toi, Seigneur, comme une femme enceinte sur le point d'enfanter, qui se tort et crie dans les douleurs. Nous avons conçu, nous avons été dans les douleurs, mais nous n'avons enfanté que du vent : nous n'apportons pas le salut à la terre, nous ne donnons pas naissance aux habitants du monde (...) Réveillez-vous, criez de joie, vous qui demeurez dans la poussière, car ta rosée, Seigneur, est une rosée de lumière et la terre ramènera au jour les trépassés." Isaïe 26/17-19)
jeudi 19 juillet 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.497 : Et si on ne croit pas en Dieu ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:32
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