Hier, nous avons accompagné en l'église Notre-Dame - "son église", disait-elle - Mademoiselle Germaine, décédée à l'âge de 98 ans, pour son entrée dans la Vie qui ne finit pas. C'est une grande figure fontenaisienne qui vient de disparaître, mais à nos yeux humains seulement. Ainsi que Guy l'a rappelé au début de la cérémonie, elle ne voulait pas se contenter de faire la charité, et elle s'est battue toute sa vie pour faire régner la justice. Parmi de multiples engagements, elle a milité à la Croix d'Or, au service des malades de l'alcool ; elle a aussi été maintes fois élue et réélue conseillère municipale, toujours en tête du nombre des votants, mais sans jamais en tirer le moindre orgueil : bel exemple de l'engagement possible à la fois dans le caritatif et le politique, au service de l'ensemble d'une population.
A la fin de la célébration, une femme, ancienne malade de l'alcool, est venue lui rendre hommage, très sobrement, mais avec beaucoup d'émotion. De ce témoignage, j'ai retenu l'expression suivante : "C'est elle qui m'a guérie !" Puis, à la sortie de l'église, plusieurs personnes m'ont révélé qu'elle avait aidé un tel, une telle et encore un tel à s'en sortir ; quelques-unes de ces personnes, sauvées, étaient là, hier après-midi, comme pour lui donner un ultime merci.
"C'est elle qui m'a guérie !" Hier soir, et ce matin encore, ces quelques mots emplissent mon coeur, ma pensée et mon esprit ; ils nourrissent ma prière également. Existe-t-il quelque chose de plus beau, en effet, que de participer au salut de quelqu'un ? N'est-ce pas là le sommet d'une vie, le signe le plus magnifique de ce que l'homme peut réaliser, à la lumière de sa conscience, et dans l'éclairage des Béatitudes pour ceux qui sont croyants ?
Que dites-vous de votre vie ? Oh, elle ne vaut pas cher ! J'ai fait de nombreuses erreurs, je n'ai pas donné tout ce que j'aurais pu pour l'amour de Dieu et le bonheur de mes frères... Oui, mais tel jour, ou à telle époque, peut-être avez-vous permis, dit Jésus, à l'un de ces frères qui me ressemblent, de relever la tête et de retrouver l'espérance ! Alors, quelle que soit l'ampleur de vos insuffisances, vous n'aurez pas vécu en vain. En effet, comme saint Jacques nous le rappelle dans la première lecture de ce jour (2/24) : "L'homme devient juste à cause de ses actes, et pas seulement par sa foi."
Merci, Mademoiselle Germaine, de nous l'avoir rappelé !
vendredi 17 février 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.371 : "C'est elle qui m'a guérie !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:42
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