C'est une grande souffrance que d'entendre beaucoup de gens se plaindre des hommes et des femmes politiques dans notre pays. Sans doute sont-ils imparfaits ! Mais nous-mêmes, sommes-nous des exemples de pureté, de probité, de désintéressement et d'engagement ? Vous me direz : "Oui mais, nous au moins, on n'a pas le culot de se présenter aux élections." Le problème, c'est que les élus sont à l'image des électeurs ! Ce qui fait que notre responsabilité est pleinement en cause dans les faiblesses et les insuffisances de nos élus. Ce que saint Augustin disait des chrétiens et de leurs pasteurs est valable aussi pour le reste de la société : "Ce sont les bonnes brebis qui font les bons pasteurs."
Est-il donc impossible de trouver des hommes politiques à la fois intègres, désintéressés, compétents, capables de faire une certaine unanimité, au service de projets de qualité ? Allons voir du côté de l'Italie. Vous avez entendu parler du nouveau président du conseil italien : Mario Monti, "il Professore", qui a succédé fin novembre à Silvio Berlusconi, "il Cavaliere". Cet homme affiche un mélange de sobriété, de rigueur publique et de bonnes manières qui n'en finit pas d'étonner ses compatriotes. Quand il va au Parlement, il écoute et prend des notes, tandis que son prédécesseur ne faisait qu'y passer une tête au moment des scrutins. Avant son investiture, à Rome, il passait la nuit dans un hôtel à 140 euros. Aux puissantes voitures allemandes dans lesquelles son prédécesseur aimait se faire transporter, Mario Monti préfère une très italienne Lancia Thesis. A travers la qualité de son action, même si tout ne sera pas simple pour lui non plus, il est en train de ramener l'Italie au premier plan en Europe. Il fait exploser les rentes et les privilèges qui sclérosent l'Italie. Un sondage de l'institut Demos publié dans le quotidien "La Repubblica" créditait récemment son équipe de 78,6% d'opinions positives. Lui-même en obtient 83,8%... Du jamais vu ! Même si cet état de grâce ne sera peut-être que provisoire. En tout cas, cela montre qu'il est possible, pour un homme politique, s'il est crédible, de gagner la confiance de ses concitoyens.
Dans un article sur le style de Mario Monti, le journal "Le Monde" n'a pas trouvé déplacé ni superflu de signaler que, avec sa femme Elsa, Mario Monti se rend à la messe le dimanche matin de bonne heure. Il y trouve sans doute nourriture, courage et espérance. Dans son édition du 1° décembre dernier, le journal "La Vie" posait la question suivante : "Peut-on concilier obligations politiques et exigences évangéliques ?" Réponse du Père jésuite Henri Madelin : "Ce n'est pas facile, car l'Evangile est exigeant et n'est pas un manuel sur le modèle du "Petit Livre rouge" de Mao Zedong. L'Evangile est une charte pour conduire vers le haut tous les chrétiens. En politique, c'est une voie merveilleuse pour être exigeant avec soi-même, pour s'engager, comme le montrent les exemples de Robert Schuman ou Jacques Delors. La politique s'occupe de tous, travaille sur les libertés. Elle fait appel à la conscience de l'homme. Elle se rapproche ainsi de la religion, qui, davantage encore, parle aux consciences sans recourir à la contrainte, comme la politique".
Ce qui est possible en Italie est possible ailleurs, y compris en France n'est-ce pas ?
vendredi 10 février 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.364 : Réhabilitation possible du monde politique
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:50
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