La politique n'a pas forcément bonne presse en ce moment. En raison de la crise, elle se trouve projetée sur le devant de la scène, où elle se trouve plutôt mise à mal, incapable qu'elle semble de proposer des pistes de solution. Dans la tourmente, elle subit les événements plus qu'elle ne les conduit, tandis que, trop souvent, ceux qui devraient susciter l'espoir ne sont pas dignes de la confiance que l'on pourrait mettre en eux. Question : la fonction politique est-elle honorable aujourd'hui ? Un chrétien ne risque-t-il pas de se salir en s'y engageant ?
Les chrétiens semblant saisis par le doute, face à cette "vision dépressive de la politique", pour reprendre une expression de Jacques Arènes, la paroisse Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte proposait hier une soirée de réflexion sur ce thème, avec l'éclairage du Père Jean-Marie Bounolleau, curé-doyen de Chantonnay, ancien responsable de la formation permanente sur le diocèse.
Celui-ci nous a mis en garde contre la tentation qui guette les chrétiens, face à cette impuissance apparente du politique, de se retirer dans leur "niche", selon le mot du Père jésuite Christoph Theobald dans la revue "Etudes" de janvier (il faut lire tout son article, p. 67 sq) : "les "niches" de vie privée que leur laisse la société." Puisque tout est compliqué au plan politique, on s'investit là où cela semble plus simple : sur le plan caritatif, associatif, ecclésial... C'est plus facile en effet d'aider son voisin que de s'engager en politique ! Mais alors, que devient l'investissement des chrétiens dans le champ politique ? Ne risque-t-on pas de laisser la place à d'autres ? Il semble qu'il n'y ait pas assez de catholiques qui s'engagent ! Et ensuite, on se plaindra... Or, la vocation des chrétiens, n'est-ce pas d'être présents et actifs au service du bien commun ?
Pourquoi s'engager en politique en effet ? Avant tout, par souci de cohérence avec le message évangélique. C'est une façon de se mettre à la suite du Christ, et pour faire en sorte que les grandes décisions soient prises en fidélité aux hommes et à leurs vrais besoins. A ce sujet, les chrétiens ont quelque chose de spécifique à dire et à faire ; ils sont attendus dans le domaine politique ; la lecture de la Bible en effet peut nourrir, non seulement la vie privée, ou la vie ecclésiale des chrétiens, mais aussi, le vivre-ensemble en société.
Bien sûr, les chrétiens n'ont pas des solutions que les autres n'auraient pas ; mais ils doivent être au coude à coude avec tous les autres humanistes, croyants ou non, pour avancer des propositions, mettre en avant des perspectives, travailler à élaborer de nouveaux projets et à inventer de nouveaux modes de vie. Leur rôle, c'est de contribuer à introduire, à faire valoir, dans le monde économique et politique et au coeur de notre société, un discernement inspiré de l'Evangile. La lecture de l'Ecriture, en effet, doit pouvoir inspirer notre vie ensemble, y compris dans sa dimension politique. Cela aura été l'honneur de cette soirée de nous y avoir un peu plus sensibilisés !
mercredi 1 février 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.355 : Oser la politique
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:34
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