Dans son numéro du 1° décembre dernier, l'hebdomadaire "La Vie" présente une photo extraite du célèbre film de Cecil B. DeMille : "Les Dix Commandements" (1955), dans lequel Charlton Heston incarne Moïse de façon magistrale. L'on y voit l'acteur au regard de braise, sous un ciel d'orage, brandissant du haut de la montagne les Tables de la Loi ; mais en l'occurrence, le contenu de celles-ci a été remanié par les experts du journal "La Vie". Cela donne les dix commandements de l'homme politique, dont nos responsables auraient effectivement grand intérêt à s'inspirer, qu'ils soient croyants ou non, s'ils veulent remplir réellement leur mission. Le billet ci-dessous tente de résumer, tant bien que mal, l'article excellent du journal "La Vie", que je remercie et auquel je vous renvoie (n° 3457).
1 - Tu serviras le bien commun.
Relisons la constitution pastorale "Gaudium et Spes" (Les joies et les espoirs), ce texte fondamental du concile Vatican II : "Que tous les citoyens se souviennent à la fois du droit et du devoir qu'ils ont d'user de leur libre suffrage en vue du bien commun." Le jésuite Paul Valadier définit ainsi le bien commun : "Il s'agit, d'une part, d'assurer la qualité des biens matériels, la propriété, la sécurité, la prospérité de la commune ou du pays, et d'autre part, de s'intéresser à l'immatériel : favoriser le vivre ensemble."
2 - Tu porteras attention au plus faible.
"Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l'étranger, de l'orphelin et de la veuve, selon l'Evangile", rappelle Etienne Pinte, député UMP des Yvelines, engagé pour la défense des immigrés. De son côté, Pierre Dharréville, élu PC des Bouches-du-Rhône, se reconnaît dans la radicalité du message du Christ et cite l'épître de saint Jacques : "C'est par les actes que je te montrerai ma foi."
3 - Tu respecteras ton adversaire.
En politique, on prend des coups. On se trouve amené aussi à en donner ! Cependant, "tout n'est pas permis", affirme Bernard Gérard, député UMP du Nord. Ce qui avilit l'adversaire, trahit ou discrédite sa pensée, ce qui frappe l'homme plutôt que ses idées n'est pas chrétien.
4 - Tu te méfieras de l'argent.
Qui se comporte aujourd'hui comme le général de Gaulle, ainsi que nous le raconte "La Vie" ? Quand il organisait des goûters pour ses petits-enfants à l'Elysée, il faisait un chèque au trésor public, distinguant ainsi dépenses privées et publiques.
5 - Tu ne mentiras pas à tes électeurs.
Le langage véhicule parfois des mensonges, du non-dit, des contre-vérités, voire des rumeurs. Or, rappelle Jérôme Vignon, l'ancien bras droit de Jacques Delors, "la démarche évangélique est une quête de vérité et de lumière."
6 - Tu repousseras la vanité.
Ainsi que le résume Pierre Dharréville (PC), "être trop médiatique fait perdre de vue l'humilité, ce pourquoi on s'est engagé. On finit par ne penser qu'à soi seul, on peut représenter la solution, ce qui est faux bien sûr !"
7 - Tu cultiveras l'amitié.
Plus on a de pouvoir, plus il est difficile d'accepter la critique. "Il faut des conseillers qui sachent dire : attention, tu es en train de dérailler", explique le P. Valadier. Machiavel soulignait que le Prince soit se méfier de son entourage, des flatteurs, et ne pas hésiter à changer d'amis.
8 - Tu feras preuve de vigilance.
Alors que les pressions se font de plus en plus insistantes et dans tous les domaines, comment se donne-t-on le temps de la réflexion, et par quels moyens ? Comment faire l'effort de discerner avant de parler ou de légiférer ? La vigilance, vertu négligée, est pourtant mise en avant par Jésus quand il lance à ses disciples : "Veillez."
9 - Tu assumeras les compromis.
Ecoutons Mgr Vingt-Trois : "Dans les décisions politiques, nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l'impossibilité de conscience et ce qui relève d'un choix encore acceptable, même s'il ne correspond pas totalement à nos convictions. Une sorte de théorie du "moindre mal" que Mgr Vingt-Trois préfère nommer "le meilleur possible", qu'il s'agit, écrit-il, de "promouvoir humblement, sans illusion ni défaitisme, et simplement avec réalisme." La politique ne choisit pas le bien en soi, mais le moindre mal. Le consensus majoritaire est toujours moins ambitieux que l'idéal religieux en effet !
10 - Tu n'idolâtreras pas la politique.
La tentation est grande de se croire tout-puissant, de viser une logique de carrière. Or, l'homme politique doit se souvenir qu'il est seulement un homme, élu pour le service de ses frères, et pour un temps seulement.
Que nous soyons élus ou simples citoyens, souvenons-nous de ces dix commandements !
vendredi 13 janvier 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.336 : Les dix commandements de l'homme politique
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:45
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