Echo d'un coup de fil reçu hier : "Allo ?" "Oui, presbytère Notre-Dame, Olivier Gaignet, bonjour !" "Excusez-moi ! Est-ce que vous prenez des stagiaires ?" "Pas spécialement ! Ici, c'est un presbytère ; ce n'est pas une entreprise..." "Mais vous ne pouvez pas prendre quelqu'un ?" "Je ne demanderais pas mieux, mais dans quel but ? Pourquoi vous avez téléphoné au presbytère ?" "Mais vous n'êtes pas Monsieur Bricolage ?" "Ah ! Je comprends ! Vous pensiez être chez Monsieur Bricolage ; mais ici, c'est le presbytère." (silence au bout du fil) "Ici, où vous appelez, c'est la maison des prêtres de Fontenay-le-Comte. Vous avez dû vous tromper de numéro." "Ah ben non, pourtant ! J'ai bien fait le numéro de Monsieur Bricolage !" "Eh bien, il faut croire que non... Excusez-moi, mais je ne suis pas Monsieur Bricolage... Faites bien attention en refaisant le numéro, pour ne pas retomber sur la maison des prêtres, et bonne chance dans votre recherche auprès des entreprises !"
J'ai senti alors comme une profonde déception, dans la voix de cette jeune fille, bien déçue de ce qui venait de se passer. Et je l'imaginais ensuite en train de revérifier ce maudit numéro de téléphone, puis, d'appeler, avec beaucoup d'appréhension, ce fameux Monsieur Bricolage qui, la chance aidant, pourrait lui procurer le merveilleux sésame dont elle avait sans doute bien besoin pour préparer son avenir !
Je suis allé vérifier dans l'annuaire ; effectivement, seul un chiffre, dans le numéro de téléphone, distingue Monsieur Bricolage du presbytère. Mais au fond, y a-t-il autant de distance que cela entre ces deux réalités ? Est-ce que, trop souvent, nous ne sommes pas un peu des "bricoleurs", dans les presbytères, tandis que des gens s'adressent à nous, un peu stressés aussi parfois, en recherchant leur chemin ? "Pouvez-vous nous prendre en stage dans votre Evangile, pour nous aider à trouver notre voie, notre chemin ? On aimerait que vous nous remettiez sur la bonne route ! Vous avez peut-être dans votre besace les bons outils pour cela ?"
Et cette dame, hyper stressée, qui a appelé trois fois hier, pour dire que dans sa maison, il y avait des "réalités", comme elle a dit, des êtres maléfiques et invisibles, qui hantaient sa maison. Comment la soutenir et la pacifier ?
Répondre positivement, pacifiquement, patiemment, à tous ces "stagiaires" qui s'adressent à nous pour demander qu'on les prenne en charge pour les accompagner sur le chemin de l'avenir, de la paix, sur le chemin du Ciel : quelle tâche merveilleuse en effet ! Loin des mauvais sorts et des "réalités" irréelles, malfaisantes et funestes, un seul petit numéro, et nous voici branchés sur les merveilleuses réalités du Ciel, dans la compagnie apaisante de Jésus, l'Emmanuel, "Dieu avec nous" !
mercredi 9 novembre 2011
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.274 : Monsieur Bricolage
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:33
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