Un certain nombre de journaux, et les médias dans leur ensemble, multiplient les analyses et les pronostics concernant le futur pape. Qui suis-je, moi, pauvre petit prêtre retraité, pour avancer un avis ? Je repense à l'adage qui fait remarquer que l'on est souvent remplacé par son contraire ; c'est souvent notre expérience, en tant que curés de paroisse ; et pour les papes, il en est souvent ainsi. Rappelons-nous le pasteur remarquable qu'était le pape Léon XIII (1878-1903), très ouvert au monde, qui avait le sens des réalités de son temps, auquel a succédé quelqu'un de profondément différent, Pie X, plus traditionaliste et identitaire...
Quel changement, et pas seulement de style, quand Benoît XVI a succédé au pape Jean-Paul II ! Un virage énorme s'est opéré également, dans un autre sens, lorsque le pape François a pris la suite de Benoît XVI ! Nombre de personnes pensent que nous allons assister à présent à un "recentrage". Certains souhaiteraient "que l'on remette de l'ordre" dans l'Eglise ! Le pape François n'avait pas que des amis dans les couloirs du Vatican. Beaucoup d'entre nous ont été scandalisés en constatant que quelques cardinaux, sans aucune pudeur ni aucun respect, se permettaient de prendre publiquement le contre-pied du pape François. Des évêques, certains médias, également en France, ne cachaient pas leurs désaccords avec les propositions de François. Il en est de même de nombreux jeunes prêtres, et de laïcs plus "identitaires".
Sans doute le pape François a-t-il été trop loin dans certaines affirmations ; mais son tempérament argentin était très fort ; et son sens de l'Evangile un peu perturbant, par rapport à la place qu'il donnait aux migrants, aux divorcés par exemple, aux plus pauvres en général, à tout ce que représentent les "périphéries".
Le risque, ce serait de tourner le dos largement à l'héritage que nous laisse le pape François. Puisse l'Esprit-Saint inspirer les cardinaux électeurs dans le sens le plus évangélique. Non pas en cherchant à recopier tel quel ce qu'a fait le pape François, mais en allant toujours plus avant, au coeur de ce monde que Dieu aime, dans le sens de l'Evangile, de l'unité de l'Eglise, du souci des plus pauvres, de l'inter-religieux, de l'environnement et de la Paix !
2 commentaires:
Amen Amen! Ainsi soit-il!
"Le risque, aurait été de tourner le dos largement à l'héritage de François. Il semble que l'Esprit Saint ait inspiré les cardinaux électeurs, non pas en cherchant à recopier tel quel ce qu'a fait le pape François, mais en allant toujours plus avant, au cœur de ce monde que Dieu aime, dans le sens de l'Évangile, de l'unité de l'Église, du souci des plus pauvres, de l'inter-religieux, de l'environnement et de la Paix ! Le cardinal Robert Francis Prevost n'a sans doute pas choisi le nom de Léon XIV par hasard..."
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