On a tendance à vouer aux gémonies tous les dictateurs de la planète, des personnages terrifiants pour certaines catégories de leur peuple (exemple, les Ouighours en Chine) et pour le reste du monde, des fossoyeurs de la démocratie et du vivre ensemble. Certains sont d'origine chrétienne, d'autres musulmane, juive ou autres... Mais ils ont pris leur indépendance par rapport aux fondamentaux de ces religions, par exemple, vis-à-vis de la feuille de route proposée par Jésus dans le christianisme à travers l'évangile des Béatitudes. C'est à n'y rien comprendre ! Des chefs d'Etat n'ont-ils pas la responsabilité de conduire les peuples dont ils ont la charge sur le chemin de la Paix ? Certains font exactement l'inverse : la Chine veut envahir Taïwan, Netanyahou laisse les colons s'emparer de la Cisjordanie, sans parler de Gaza, Kagamé a des visées expansionnistes sur le Congo voisin, Poutine rêve d'annexer l'Ukraine, tandis que Trump a traité de façon très impolie et incompréhensible le chef de l'Etat Ukrainien, considéré comme un fauteur de guerre, dans le bureau ovale, à la face du monde entier, Erdogan n'aime pas les Kurdes, etc... Divers pays suivent leur triste exemple, et le reste du monde est sidéré devant de telles attitudes, contraires aux principes de toute religion et à un fraternel vivre ensemble !
Mais nous, à notre niveau, que pouvons-nous faire ? "Nous regardons ailleurs", selon la célèbre formule de Jacques Chirac, et nous pensons, à tort, que nous ne pouvons rien faire ! Je rencontrais, il y a quelque temps, une paroissienne, nonagénaire, et très attentive aux problèmes du monde, qui me fit cette confidence : "Je ne peux plus être active comme jadis sur le paroisse et dans la société, et j'ai senti qu'à mon âge, une nouvelle mission m'était confiée : je prie chaque jour pour les chefs d'Etat de la planète. Ils ont d'énormes responsabilités. Je suppose qu'il leur est difficile de faire face à ce que l'on attend d'eux. Chaque jour, avec le journal, je prends le temps de prier à leur intention, et de demander à l'Esprit-Saint de les conseiller, de les éclairer dans la conduite de leurs actions. Si on ne prie pas pour eux, ne soyons pas surpris qu'ils orientent leurs activités hors du chemin de l'Evangile !"
La réaction de cette paroissienne m'a fortement interpellé ! Je suis bien placé, en tant que prêtre, pour savoir le rôle irremplaçable de la prière ; mais est-ce que je place toutes mes forces,chaque jour, comme elle, dans la prière à l'Esprit-Saint pour nos gouvernants ? Pour nos maires, nos conseillers municipaux, nos députés ? Pour M. Macron et M. Mélenchon ? Pour les responsables de l'Union Européenne, pour l'unité de l'Europe ? Pour les autres chefs d'Etat de l'Inde, du Brésil et de l'Argentine, de l'Algérie et de la Syrie, et de toutes les nations... ?
Me revient cette réflexion de St Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople (344 - 407), que nous citait souvent un professeur du grand séminaire de Luçon : "L'homme qui prie a la main sur le gouvernail du monde." Si les chrétiens priaient avec ferveur pour les chefs d'Etat, sans doute cela changerait-il la face de la terre ? Mais Dieu a ses desseins...
Il n'en n'est pas moins certain que Poutine aussi bien que Xi Jinping, et chacun d'entre nous, est sûrement dans la main de Dieu. Nous serions bien prétentieux de dire que Dieu les a exclut de son Amour : "Est-ce que vraiment je prendrais plaisir à la mort du méchant, et non pas plutôt à ce qu'il se détourne de ses chemins et qu'il vive ?" (Ezéchiel 18/23)
Nous tenons confirmation de ce point en Job 12/9-10 : "Le Seigneur, lui qui tient en son pouvoir l'âme de tout vivant et le souffle de toute chair d'homme."
"Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse." (Albert Camus)
Une bonne piste pour notre Carême, hors des discours tout faits et des sentiers battus ; contribuer à réparer le monde, par notre prière à l'Esprit-Saint !
1 commentaires:
Oui, ils sont enfants de Dieu! Égarés, dans l’erreur, aveuglés! Aussi nos frères et sœurs, nos enfants! Il FAUT prier pour eux, chose que je fais depuis longtemps, en priant aussi de ne pas tomber dans le découragement, quand je vois leur comportement, leurs actions, jour après jour (« à quoi bon…? »). Il faut être tenace dans cette prière, garder l’espérance… garder la connaissance inébranlable que Dieu peut tout, la conviction que les miracles existent. Dieu tout-puissant, que Ton règne vienne!
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