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Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 11 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3042

Une mission aux " périphéries "

" Périphérie " : un terme souvent employé dans l’Église catholique à présent, depuis que le pape François l'a popularisé. Lui-même d'ailleurs aime bien aller aux périphéries, loin des endroits les plus importants. Ainsi, lorsqu'il a fait le choix de se rendre dans une île qui n'est pas au centre de la France, en Corse, plutôt qu'à Notre-Dame de Paris.

Que dit Jésus à l'apôtre Pierre, dans l'évangile de ce dimanche 9 février ? " Avance au large, et jette tes filets (Luc 5). Avance en périphérie ... C'est là que tu pourras faire une bonne pêche !

Sans vouloir encore parler de ma situation - je le fais déjà trop sur ce blog, même si personne n'ose me le dire - il me semble que, de même que Pierre était déjà fatigué d'avoir pêché toute la nuit, et ne souhaitait pas poursuivre encore sa pêche, moi non plus, je n'ai pas désiré du tout rejoindre l'une des plus pénibles périphéries de notre société, à savoir un hôpital ... 

De même que Pierre, j'entends Jésus me dire en permanence depuis fin décembre ; " Olivier, avance au large, et jette tes filets pour la pêche ! "

Or, je l'avoue humblement, je n'ai vraiment pas choisi cet envoi, pour une vie de reclus dans un hôpital ; même si l'on me répète, pour me consoler, que je suis là pour une mission pastorale, envoyé par le Christ, mais rétif comme Jonas, qui refusait d'être envoyé en mission par Dieu à Ninive, cette ville perverse et sans foi. Si j'en avais eu la possibilité, de même que Jonas, j'aurais fui cette pénible mission.

Mais voilà qu'une fois encore, je me sens interpellé. Vous avez entendu dimanche, comme moi, cet appel du Seigneur s'adressant au prophète Isaïe, qui trouvait qu'il avait " des lèvres impures " : " J'entendis alors la voix du Seigneur qui disait : " Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? " Et j'ai répondu : " Me voici, envoie-moi ! " (Isaïe 6/1-8)

Or, moi aussi, j'ai les lèvres impures ; je suis loin d'avoir toujours vécu mon sacerdoce de façon exemplaire, loin d'être digne de l'appel de Dieu. Jonas et Pierre ont été réticents, face à l'appel de Dieu à avancer au large. Moi aussi, j'aurais préféré demeurer tranquille et en bonne santé dans ma bonbonnière à Bourgenay.

Oui mais, Dieu est venu à ma rencontre, et il m'a confié une mission : celle d'aller vivre quelque temps au milieu de ses enfants atteints dans leur santé, et du cœur de ce monde souvent très en détresse, parfois désespéré, de faire monter vers le ciel toutes ces souffrances, afin que de tout cela, rien ne soit perdu, mais que chacun puisse recevoir, de la part de Dieu, soulagement, espoir, lumière et peut-être guérison, et foi, pourquoi pas, dans le Dieu Sauveur.

Dans le billet précédent, je vous donnais quelques exemples de ce que j'ai le bonheur de vivre, en lien avec les autres malades et les soignants. Avec l'éclairage de l'évangile de ce dimanche, l'on peut vérifier que l’Église fait une pêche miraculeuse, dans cet hôpital comme partout où elle avance au large.

Étant donné cela, je me dis qu'après tout, même si je l'ai vécu à contre cœur, et si je ne suis pas encore sorti du pétrin, il valait sans doute la peine que je vive ce temps difficile, au large, pour remplir le filet de l’Évangile.

Je termine ce billet en osant reprendre (un peu) à mon compte les paroles de l'apôtre Paul aux chrétiens de la ville de Corinthe, dans la 2ème lecture de ce dimanche 9 février : " Je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre (...) Mais la grâce de Dieu, venant en moi, n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine (...) ; mais à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi." (1 Corinthiens 15/9-10)

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

6 commentaires:


Jennifer a dit…

Voilà. T’as tout compris! Et nous avons la chance et le bonheur [indicibles] que ta générosité partage avec nous toutes ces grâces que tu es entrain de recevoir jour après jour, dans ce lieu de souffrance que tu n’as pas choisi.
Et triple non, tu n’as pas trop parlé de toi dans ces billets! Tu ne fais que traduire en billets ta précieuse expérience de disciple du Christ Jésus! Pour nous! Et pour toi, bien sûr.
Quel bonheur d’avoir commencé ce blog il y a si longtemps. Maintenant c’est pour toi une forme de journal, l’écriture te permettant de structurer ce que tu ressens, en Disciple du Christ. Là aussi, tu m’inspires à reprendre mon journal. Pour citer Socrate: “Une vie non examinée ne vaut pas la peine d’être vécue”…
Examinée à la vraie, la seule Lumière! Béni soit Dieu!

Pascal G. a dit…

Depuis des années, bien que non croyant et ancien séminariste de Chavagne et des Herbiers, je lis votre blog avec plaisir et sérieux, et beaucoup d’empathie, car il m’éclaire sur la marche du monde. J’apprécie votre ouverture d’esprit avec cette volonté de réunir chacun et chacune, quelles que soient ses origines et ses croyances. Et quand vous parlez de votre quotidien à l’hôpital, cela fait un bien fou – c’est mon cas - à ceux qui vivent ou ont vécu ces moments où l’on se sent prisonnier et perdu, vous prouvez qu’on peut surmonter ses souffrances quand on ne s’enferme pas sur soi, quand on se tourne vers les autres… Et vous, en plus, vous avez la foi qui vous porte ! Bon rétablissement Olivier et bon retour vers la côte de Bourgenay ! Continuez à nous donner de l'espoir !

Bernard & Colette CHENU a dit…

A nouveau un petit coucou Olivier ! Heureux de te savoir bien entouré et en chemin vers un mieux. As-tu repéré que le mot "soigneur" a pour anagramme "guérison" ? C'est dingue non ?
Prends soin de toi.
Bernard & Colette CHENU, (ancien également de Chavagnes
et des Herbiers).

Bernard & Colette CHENU a dit…

"Soigneur" dans le sens de "prendre soin", bien évidemment.

Marie-France Dauce a dit…

J'avais un peu de retard dans mes lectures de ton blog Olivier, et je me réjouis à te lire, et à lire ce que chacun te dit en réaction...des commentaires que je partage vraiment !
Te voilà devenu une sorte d'aumônier de l'hôpital ! Je suis sûre que tu auras des regrets en partant tellement tu auras tissé de liens...tu te laisses guider par le Seigneur dans cette nouvelle mission, je voudrais être capable de le faire aussi dans ma vie. Merci à toi, à ceux qui te visitent, au personnel qui prend soin de toi...

Simone de l'AIN a dit…



Bonsoir,

Rapidement je vous envoie mes applaudissements pour vos derniers mails!

OUI notre paroisse n'échappe pas à celui du mercredi, (et même plutôt pire!!) .... mais celui d'aujourd'hui, vendredi donc, nous donne des pistes pour aller vers le meilleur!!!!

Vraiment contente de tout ce que vous pouvez apporter par votre présence dans cet hôpital, une fois de plus, alléluia!!! Je rends grâce, je partage votre joie, sincèrement pour votre blog. Ils ne vont plus vous laisser partir, vous êtes un médicament gratuit, sans effet secondaire. A bientôt et je remercie aussi votre équipe qui participe à cette aventure. Je trouve que depuis un an, vous transmettez autrement, très concrètement et on peut se retrouver dans les petits gestes du quotidien...

Simone de l'Ain