C'est l'évangile de ce jeudi (Luc 11/5-13) qui me donne l'idée du billet de ce jour. Il est vrai que chaque matin, ou plutôt la veille au soir, quand je prends connaissance des textes que nous propose la liturgie, il y aurait de quoi rédiger des billets quotidiennement sur ce à quoi les textes liturgiques nous éveillent. En l'occurrence, ce matin, il s'agissait de la prière.
Les homélies en semaine obligent à être concis ! Il en sera de même de ce billet ; impossible de proposer une longue étude sur ce thème. Je me suis contenté de rappeler que, d'après le modèle jésuite, la prière peut être présentée comme un genre de moteur à quatre temps ; ou, si l'on préfère, quatre formes de prière, qui s'expriment à travers quatre mots : "Oui", "Merci", "Pardon", "S'il te plaît".
1 - OUI
C'est le mot le plus simple, l'attitude la plus ouverte. Je me réveille le matin, je dis "oui" au Seigneur. Oui à tout ce qui arrivera, bien ou mal. Un oui qui symbolise un souhait de lâcher-prise aussi total que possible. Un oui que je serai appelé à redire et à répéter sans cesse, tout au long du jour. Surtout quand j'aurai plutôt envie de dire non. Un oui au travail qui va m'être proposé, un oui aux rencontres qui vont jalonner ma journée, un oui aux imprévus et aux contradictions... En un mot, un oui d'abandon et de liberté. Car "ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi." (Galates 2/20)
2 - MERCI
Je crois que, des quatre mots, celui-ci est le plus important, avec le oui. Comment ne pas dire merci à Dieu en permanence, lorsque l'on prend conscience de ce qu'il nous permet d'être et de vivre ? Merci pour la nuit que je viens de passer, même si j'ai mal dormi ; j'étais quand même dans un lit, au chaud... Merci Seigneur pour la vie que tu m'as donnée, et que tu m'offres encore aujourd'hui. Merci pour ma famille, ma paroisse ; pour ma foi, pour les artisans de paix, pour toutes ces personnes qui s'engagent au service des autres. Merci pour ma santé, pour ma vocation. Merci pour le ciel, le soleil et la mer, pour toutes les merveilles de la création, etc. A chacun de savoir remercier le Seigneur à partir de ce qu'il reçoit et de ce qu'il vit !
3 - PARDON
Au risque de vous surprendre, car le péché, le mal et satan ont toujours pris beaucoup de place dans la vie de notre Eglise, il me semble qu'il ne faut peut-être pas trop centrer notre dévotion sur nos manquements. Quand le fils prodigue a voulu dire ses péchés au Père, celui-ci l'a arrêté aussitôt. Ce ne sont pas nos péchés qui intéressent Dieu. Il serait donc dommage de passer beaucoup de temps à demander pardon, c'est-à-dire, à nous regarder nous-mêmes, à repenser sans cesse à notre péché, alors que le plus important, c'est de fixer nos yeux, notre pensée, notre amour sur Dieu.
4 - S'IL TE PLAÎT
La prière de demande est, de loin, la plus pratiquée par les fidèles ; et c'est compréhensible ! Quand tout va mal, lorsque l'on a des problèmes, si nous vivons des choses lourdes, le réflexe est de supplier le Seigneur de nous venir en aide et de nous soulager ; mais souvent, les gens font remarquer : "J'ai demandé telle grâce au Seigneur, telle guérison, et je n'ai rien obtenu..." Alors, qu'en est-il ? Ainsi que l'explique le Père Varillon : "Toutes ces demandes ne sont que le signe d'une demande beaucoup plus profonde, qui est celle d'être envahi par Dieu, transformé par lui. Seule cette demande est toujours exaucée." L'évangile de ce matin nous le rappelait : "Le Père du ciel donnera l'Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent." (Luc 11/13) D'ailleurs, comme le faisait remarquer St Augustin : "Nous ne prions pas Dieu pour l'instruire (de nos besoins), mais pour nous construire."
Père François Varillon : "Pourquoi prier ? Pour rien, tout simplement parce que Dieu est Dieu. Mais je n'ai rien à dire à Dieu ! Tant pis ! Ne lui dites rien, donnez-lui du temps !"
3 commentaires:
Merci de nous aider à prier par ces 4 mots-clefs
Merci pour ce partage qui nous ramène à l'essentiel, Olivier.
Même si le pardon n'est pas ce qui intéresse le plus le Seigneur, cela ne nous empêche pas de nous montrer humbles et de "reconnaître que nous avons pêché".
J'aime beaucoup la dernière citation du Père Francois Varillon que tu nous offres en partage : "Mais je n'ai rien à dire à Dieu ! Tant pis ! Ne lui dites rien, donnez-lui du temps !"... si l'on accepte de voir et reconnaître Dieu en Tout et partout, cela ne peut-il pas être applicable au quotidien avec tout le monde, son voisin, sa famille, ses collègues, son prochain ?
Pour compléter ton billet, Olivier, l'on peut aussi se référer à la petite Thérèse de Lisieux qui disait : "je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend… "
Peut-être n'y a-t-il pas de meilleure façon de prier que la prière elle-même, quelle qu'en soit la forme...
Juste pour vous dire merci pour votre blog qui m aide tout les jours.je suis actuellement un peu perdue et l église d aujourd'hui ne correspond plus à ce que j aimais tant.celebrer Dieu Jésus et L Esprit saint dans la joie et la fraternité. Merci pour cette prière.
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