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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 5 octobre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3001 : Pourquoi tant de catholiques se retournent-ils vers le passé ?

 Alors que vient de commencer, à Rome, la 2° session du Synode dont le but est de permettre à l'ensemble de l'Eglise universelle de faire le point sur sa fidélité à l'Evangile, je recevais, lundi dernier, un commentaire de Bernard et Colette que je vous invite à aller lire ; vous le trouverez en lien avec le billet 2998.  Plusieurs d'entre vous m'ont donné leurs réactions par rapport à ce que tous les deux ont écrit : "Tout à fait d'accord avec eux !"  "Ils disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas." ...  Sans prétention aucune de ma part, puisse ce billet tenter de répondre à leur souffrance et faire naître une petite lumière d'explication et d'espérance sur notre propre chemin synodal !  Le titre de ce billet aurait pu être le suivant : "Comment oeuvrer pour faire vivre l'Eglise catholique dans la dynamique de l'Evangile ?"

Bernard et Colette s'inquiètent sur le retour actuellement des rituels d'autrefois dans la pratique des paroisses ; mais d'où cela peut-il bien venir ?  C'est très surprenant pour tous ceux qui ont fait auparavant l'expérience d'une immense ouverture de la part de l'Eglise.  La génération de ceux qui avaient pris à bras le corps les fruits du concile Vatican II prend de l'âge et disparaît lentement ; tandis que la société a changé !  Le paysage retourne insensiblement du côté de la millénaire tradition...  Cette génération avait eu la naïveté de penser que le peuple de Dieu allait se réveiller et s'engager résolument sur un chemin d'ouverture et d'espérance au coeur du monde !  Dans un lien fort avec les frères et soeurs des autres religions, en harmonie également avec les espoirs des humanistes non religieux.

Malheureusement, face à ce grand souffle d'ouverture, la nostalgie des temps anciens a peu à peu pris le dessus.  Cela me rappelle les Israélites murmurant dans le désert : "Nous nous rappelons le poisson que nous mangions pour rien en Egypte,, les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l'ail.  Et maintenant, nous avons la gorge sèche, il n'y a plus rien, plus rien à l'horizon que cette manne." (Nombres 11/5-6)  

Dans le même esprit aujourd'hui, un certains nombre de catholiques, y compris des évêques et des prêtres, plus jeunes généralement, n'ayant pas fait la riche expérience de l'ouverture de Vatican II, face aux difficultés rencontrées - qu'il ne faut pas nier - regrettent les oignons d'Egypte !  Ils considèrent qu'autrefois, il y a quelques décennies, ou au long des siècles passés, tout allait mieux : les églises étaient pleines, évêques et prêtres avaient toute latitude pour guider le troupeau des fidèles sans être contestés, la religion jouissait d'un immense respect, etc.  

Tandis que, suite à ce que l'on a appelé "les échecs", ou "les ratés" de Vatican II, la pratique religieuse s'est effondrée, les églises se sont vidées, sans parler des abus sexuels ; les commandements de Dieu et de l'Eglise ainsi que la morale ont semblé être mis de côté !  Ce qui fait que, selon un certain nombre de catholiques de plus jeunes générations, nous vivons désormais en ce monde comme dans un enfer, amplifié par la prédominance de l'athéisme et du sécularisme.

Dans l'Eglise, ces générations plus jeunes n'ont pas éprouvé le besoin de se référer aux propositions d'ouverture du Concile Vatican II.  Au fil des crises, elles se sont créées leur propre histoire, sans forcément se référer à des pistes qui leur ont semblé dépassées, telles que l'Action catholique, la primauté du Peuple de Dieu, la dimension sacerdotale de tout baptisé, etc. Avec une méconnaissance et une indifférence totale par rapport à Vatican II.

Le monde étant considéré comme dangereux et hostile, la tentation a été forte alors de se réfugier dans "ce qui avait marché autrefois".  D'où ce retour, par un effet de nostalgie, vers un catholicisme qui jadis avait fait ses preuves, et que l'on avait eu bien tort d'abandonner : avec le latin, la soutane, les ornements chatoyants, les mitres et les surplis à dentelles, l'encens, le confessionnal, les enfants de choeur garçons seulement, la suprématie totale du prêtre dans la paroisse, les ostensoirs, les "exercices" de piété, les prières à St Michel Archange contre les embûches du démon, la référence permanente à l'enfer et au diable, la méfiance vis-à-vis des "hérétiques" (les Protestants), le rejet des Juifs, de l'Islam, la condamnation des incroyants, etc.

Loin de moi de critiquer le fait que l'on insiste sur les "exercices" de piété ; et l'on peut comprendre qu'une partie des catholiques soit plus portée sur la piété que sur la solidarité avec les plus défavorisés ou la relation avec les frères et soeurs des autres religions ou les humanistes.  Mais ceci dit, il n'est pas possible que l'Eglise catholique se réfugie ainsi dans des structures du passé.  

Remarquons que l'on retrouve ce même phénomène dans l'Islam, lorsque certains musulmans fanatisés en reviennent à des pratiques antérieures médiévales : "Fais cela, porte le voile, va te battre, domine les femmes, détourne-toi de ceux qui ne croient pas en Allah, etc., et tu iras au Paradis!"

Puisse le Synode permettre de comprendre qu'il nous faut aimer notre monde comme Dieu l'aime, au lieu de le fuir et de le diaboliser pour nous réfugier dans des pratiques d'un autre âge. N'oublions pas les grands enjeux que le monde lance en priorité à notre Eglise : les conflits et divisions entre les peuples, l'accompagnement des politiques, le souci des plus défavorisés, la dimension écologique à respecter, le dialogue avec les autres religions et les humanistes, etc.  Il y a une "sacrée" mer rouge à traverser !

De toute façon, ce ne sont pas les formes anciennes, les retours vers le passé qui vont nous sauver, ni un "devoir de religion" étriqué, mais bien plutôt, un devoir de service de l'humanité ! Tel que cela nous est expliqué par Jésus à travers les Béatitudes ou en Matthieu 25.  Il ne suffit pas de dire : "Seigneur, Seigneur" (Matthieu 7/21) ; car le but est de faire rayonner l'Evangile autour de nous.  Telle est la Mission de l'Eglise, éternellement !

"Voici que je fais toutes choses nouvelles !"  (Isaïe 43/19 et Apocalypse 21/5)

1 commentaires:


CHENU Bernard & Colette a dit…

Merci Olivier pour ta réponse qui nous replace bien dans le tournant de Vatican 2 et qui nous conforte dans le devoir de service de l'humanité.
Ca nous donne du grain à moudre, comme on dit.
Et nous te disons Bon Anniversaire pour ces 3000 messages
qui sont autant d'éclairages sur la route de tes lecteurs.
Prends soin de toi. Bernard & Colette.