Nous sommes tous déboussolés, catastrophés par la tournure de la vie politique dans notre pays en ce moment. Question : mais si, au-delà des déceptions et des lamentations, ce moment, c'était "le temps de Dieu" ?
Je conçois que ce que nous vivons nous incite plutôt à penser que Dieu est absent, et que, face à nos chamailleries, nos projets sans fondements, nos rivalités, nos mensonges, notre haine de l'autre, du Juif, de l'étranger, du handicapé, Dieu, révulsé, profondément déçu, se soit enfui pour se mettre à l'abri de tout ce gloubi-boulga là-haut dans son ciel.
Mais quelle profonde erreur ! Partout, en tout lieu et en tout temps, le Dieu incarné, au contraire, est présent. Et d'autant plus présent que tout va au plus mal.
Car, ainsi que le disait si justement le poète et philosophe allemand Hölderlin (1770-1843) :
"Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve."
Forts de cette certitude, peut-être pouvons discerner ce qui, au coeur des événements actuels, est en train de sauver notre pays. Quelques exemples, tout à fait en vrac ; mais ce sera à vous de les compléter avec ce que vous-mêmes avez repéré :
- nombre de citoyens qui ne s'intéressaient en rien à la chose politique se sont tout à coup intéressés, et investis d'une façon ou d'une autre. La parole s'est libérée, et des dialogues fructueux ont parfois pu avoir lieu.
- des projets ont été pensés, étudiés, communiqués ; malgré des failles évidentes, l'on a essayé d'établir des priorités, en principe pour le service de tous et pour sortir le pays de l'ornière. Et dans un certain nombre de cas, sans oublier les plus défavorisés.
- dans quelques églises, trop rares malheureusement, l'on a pensé, l'on a eu à coeur de prier, et pas seulement à travers une trop brève prière universelle, "pour ne pas choquer nos paroissiens", à l'intention de nos responsables politiques, quels qu'ils soient, et pour que l'Esprit puisse être entendu au coeur de chaque citoyen, ainsi que dans les groupes politiques et tous les regroupements qui se sont fait jour à cette occasion.
- excellente déclaration de la Fédération Protestante de France sur l'enjeu de ces élections.
- investissement de centaines de milliers de personnes dans l'organisation matérielle de ces élections, sous diverses formes : rédaction des professions de foi, gestion des bureaux de vote, etc.
- énormément de demandes de procurations.
- pas mal de candidats ont pris le temps d'écouter les citoyens, d'entendre leurs besoins et leurs appels.
- en un mot, souhait largement exprimé que l'on puisse faire de la politique autrement.
- etc.
"La barque était recouverte par les vagues, mais Jésus dormait. Les disciples le réveillèrent en disant : "Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus." Mais il leur dit : "Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ?" (évangile de mardi dernier, en Matthieu 8/23-27)
"Dieu fait toute chose bonne en son temps." (l'Ecclésiaste, 3/11)
1 commentaires:
Quand mardi dernier j’ai lu l’évangile du jour, Matthieu 8, 23-27 (Jésus dort au milieu de la tempête…), je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec la situation française et mondiale du moment ! Et j’ai aussi essayé de ne pas en rester au stade de la désespérance qui est, c’est vrai, en opposition avec la foi au Christ ! Alors, merci, Olivier, de nous donner des supports d’espérance. Dans l’Ouest France de samedi, il y avait une longue interview de Gabrielle Halpe, philosophe, qui partageait de nombreux exemples d’un mieux vivre ensemble déjà réalisés en France. Le titre donnait déjà un des moyens pour le développer : « Et si on réapprenait à se parler ? » Dialoguer dans le respect de chacun, s’écouter, faire confiance aux autres, faire confiance à Dieu, à son fils Jésus qui nous a dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs, hommes de peu de foi ? »
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