Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 1 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2856 : Les différents âges de l'Eglise en France depuis 70 ans

 Dans les années 50, avant le Concile Vatican II, l'état de l'Eglise n'était pas très brillant ; trop d'incompréhensions et de condamnations entre l'Eglise et le monde !  Citons seulement ce qui nous a marqués en France, dont bien des choses qui m'ont troublé dans ma jeunesse : condamnation de l'expérience des prêtres-ouvriers, refus de sépulture religieuse pour  les suicidés, enseignement du mépris par rapport aux Juifs, rejet des autres religions (animisme et autres) dans les colonies, liturgie dans une langue morte (le latin, chanté il faut voir comment !), pression sur les consciences à travers la notion terrifiante du péché mortel, salut final réservé aux "bons" chrétiens seulement, et tant d'autres choses encore....Déjà d'ailleurs, et pourquoi donc ? ... les églises commençaient à se vider !

Puis, voici que, au milieu des années 60, sous l'impulsion du pape Jean XXIII, se tient le Concile Vatican II, au cours duquel l'ensemble des évêques du monde, réunis à Rome, proposent une immense ouverture, afin de remettre l'Eglise dans le sens de l'Evangile. Un grand enthousiasme s'empare de nombre de catholiques. Des frontières tombent ! Le monde n'est plus vu comme un ennemi par l'Eglise, qui ne cherche plus à imposer ses vues à l'ensemble de la société. Elle invente une nouvelle manière d'être plus fidèle à l'Evangile. Les valeurs de l'Evangile ne sont plus réservées aux catholiques seulement.  L'Eglise devient un fourmillement d'initiatives et de réalisations : attention aux migrants, aumôneries de prisons, des hôpitaux, action caritative, retrouvailles avec les Juifs, dialogue interreligieux,  relance du diaconat, Mission de la mer, etc, etc. Et en particulier, le développement de l'Action catholique, avec de grands rassemblements, tel celui de la JOC, "Objectif 74", auquel j'ai participé, qui a rassemblé, en 1974, 40.000 jeunes du monde populaire pendant 3 jours à Paris. Par comparaison, à peu près comme les 40.000 jeunes Français aux JMJ de Lisbonne en ces jours ; mais dont cette fois-ci peu de jeunes des milieux populaires...

J'abrège ! Pour diverses raisons, parmi lesquelles le fait que l'Eglise n'a pas su encourager ni soutenir suffisamment les mouvements de laïcs à travers l'Action catholique, c'est le Renouveau charismatique qui, à partir des années 70-80, a semblé prendre une certaine relève. Avec l'apparition de multiples communautés nouvelles qui ont obtenu en France un important succès : les Béatitudes, Point-Coeur, le Pain de Vie, les Foyers de Charité, le Verbe de Vie, Fondacio, les Frères de St Jean, Réjouis-toi, etc.  On a cru un temps que c'est eux qui allaient sauver l'Eglise.  Puis, patatras, en ce début de siècle, l'on vient de s'apercevoir que tout cela a fait long feu. D'autant plus que la plupart de ces communautés ont été disqualifiées par les méfaits d'un nombre hallucinant de leurs fondateurs.

Pour résumer, on a cru que l'Action catholique allait sauver l'Eglise ; puis, que cette tâche allait être réalisée par le Renouveau charismatique. Actuellement, nous sommes dans une nouvelle et troisième phase.  Notre Eglise à présent est dominée en effet par des personnes plutôt jeunes, dynamiques, en général de milieu indépendant, des "identitaires" comme l'on dit, qui sont persuadés que le salut se trouve dans une meilleure prise en compte du sacré : le religieux, l'adoration, la louange, la messe et les chants en latin, les pèlerinages des pères ou des mères de famille, la confession, etc.  Autant de bonnes choses bien sûr, vécues avec beaucoup d'enthousiasme et d'inventivité. Mais tout cela reste ultra-minoritaire, tout en donnant l'impression d'un retour spirituel et culturel vers les façons de faire du 19° siècle, avec ses dentelles et ses soutanes (Jésus n'en portait pas !).

Cette analyse est évidemment trop brève, et elle laisse de côté bien des aspects... En tout cas, une chose est certaine : c'est que, d'ici quelques années, cette 3° phase elle-même, qui semble être à présent l'avenir de l'Eglise, disparaîtra comme les précédentes, et sera remplacée par de nouvelles options et de nouveaux choix... Car dans l'Eglise, l'expérience nous l'apprend, nul ne tient l'avenir entre ses mains !

Question que se posent des vieux comme moi : pourquoi Vatican II, et ses intuitions évangéliques ont-elles été ainsi oubliées ?

Je vous laisse sur ce mot du pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer, l'un des meilleurs théologiens de sa génération, pendu nu par les nazis le 9 avril 1945 :  

"Ce n'est pas l'acte religieux qui fait le chrétien, mais sa participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde !"

0 commentaires: