En ce 11 septembre a eu lieu le 149° pèlerinage de Bourgenay en l'honneur de Notre-Dame de l'Espérance. Ce fut également la fête du lancement des nouvelles paroisses sur le diocèse de Luçon ; sur le secteur où je me trouve, les deux anciennes paroisses de Talmont et de Jard sont désormais regroupées sous le patronage de St Henri Dorie de Talmont. A cette occasion, et en cette année qui a vu la canonisation du P. de Foucauld, notre curé m'a demandé de présenter comment le message du P. de Foucauld pouvait être de bon conseil encore pour nous aujourd'hui.
Charles de Foucauld et notre nouvelle paroisse
Charles de Foucauld a vécu il y a un siècle, dans un contexte complètement différent du nôtre, tel un moine ou un ermite ; et en plus, un certain nombre d’années en plein Sahara ! A première vue, on pourrait en déduire que nous n’avons rien à apprendre de son expérience, par rapport au lancement de notre nouvelle paroisse… Mais on va voir ce qu’il en est, et il y a de quoi être surpris. Il donne en effet des conseils qui semblent étonnamment actuels, par rapport aux défis d’aujourd’hui, au sein de notre Eglise qui se cherche, et par rapport à cette nouvelle paroisse qu’il nous faut bâtir ensemble ? A partir de ce que Charles de Foucauld a vécu, recueillons quelques pistes et des repères pour notre propre action.
Pour lui, la fraternité, au sein d’une paroisse, c’est une priorité :
« Que leur universelle et fraternelle charité brille comme un phare ; que nul n’ignore, bien loin à la ronde, que leur fraternité est un port, un asile, où tout humain, surtout pauvre et malheureux, est à toute heure fraternellement invité, désiré et reçu, qu’elle est en son nom la maison du cœur de Jésus, de l’amour divin rayonnant sur la terre, de la charité brûlante du Sauveur des hommes. »
C. de Foucauld nous rappelle la place éminente de la prière, dans notre action paroissiale :
« En toute chose, demandons-nous ce que penserait, dirait, ferait Jésus à notre place, et faisons-le. Autant que possible, passons chaque jour au moins un quart d’heure en adoration devant le Très Saint Sacrement. »
Il donnait le conseil suivant à son ami Louis Massignon : « Tâchez de vous imprégner de l’Esprit de Jésus en lisant et relisant, méditant et reméditant sans cesse ses paroles et ses exemples : qu’ils passent dans nos âmes comme la goutte d’eau qui tombe et retombe sur une dalle, toujours à la même place. »
Quel est notre rôle de paroissiens par rapport à l’évangélisation ?
« Par leur exemple, les frères et sœurs doivent être une prédication vivante. Ils doivent être un Evangile vivant : les personnes éloignées de Jésus, et spécialement les infidèles, doivent, sans livres et sans paroles, doivent découvrir l’Evangile par la vue de leur vie. »
Les difficultés ne manqueront pas ; mais il ne faut pas se laisser abattre par les obstacles :
« Il faut compter travailler toute notre vie dans « l’angoisse des temps ». Les difficultés ne sont pas un état passager à laisser passer comme une bourrasque pour nous mettre au travail quand le temps sera calme ; non, elles sont l’état normal ; il faut compter être toute notre vie, pour toutes les choses bonnes que nous voulons faire, dans « l’angoisse des temps ».
La priorité des priorités pour des paroissiens, c’est d’aimer l’humanité :
« Tout chrétien doit regarder tout humain comme un frère bien aimé ; un chrétien est toujours le tendre ami de tout humain ; il a pour tout humain les sentiments du cœur de Jésus.
« Avec certains, sans leur dire jamais un mot de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, aimant, étant un tendre frère et priant. Avec d’autres, en parlant de Dieu dans la mesure qu’ils peuvent porter… Surtout voir en tout humain un frère, un enfant de Dieu, une âme rachetée par le sang de Jésus, une âme aimée de Jésus, une âme que nous devons aimer comme nous-même et au salut de laquelle nous devons travailler.»
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Tout ceci a été illustré alors, et de façon magistrale, par une intervention remarquée du lama bouddhiste Thrinlé, qui a souhaité participer à notre pèlerinage quand il a appris que l'on y méditerait le message du P. de Foucauld ; dont il nous a expliqué que cette grande figure l'a beaucoup marqué. Belle expérience de l'interreligieux, qui augure bien de l'esprit d'ouverture de notre nouvelle paroisse !
1 commentaires:
Merci pour ce beau partage, Olivier, qui invite à méditer sur les paroles de Charles de Foucauld mais aussi sur le sens de l'Église et de l'Eucharistie.
Faire se regrouper deux paroisses en une, même si nous en imaginons un peu les causes (comme par exemple le manque de prêtres), c'est aussi une invitation à se rassembler, à communier, à partager et faire vivre davantage notre Foi comme elle nous a été montrée et enseignée par Jésus.
"Plus on aime Dieu, plus on aime les hommes" Saint Charles de Foucauld.
Et, parce que tu parles de l'ouverture sur le dialogue interreligieux si cher à cette paroisse, Olivier, parce qu'aussi Saint Henri Dorie et Saint Charles de Foucauld étaient eux aussi, à leur façon, des explorateurs conduits par leur Spiritualité et leur Foi, je vais finir avec une citation de l'exploratrice française et bouddhiste Alexandra David-Nèel (petit clin d'œil à Thrinlé qui s'est joint à nous lors de ce pèlerinage) : “Ne dis pas “Dieu est trop loin de moi”, cherche-le là où il se trouve.”.
Peu importe l'endroit où nous nous retrouverons pour communier et pour prier, l'important n'est-il pas d'être ensemble, simplement rassemblés en Son nom ?
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