Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2681 : Paix, Amour, Miséricorde !

 Homélie de ce 2° dimanche de l'Avent à Jard-sur-Mer

En ce temps-là, Boris Johnson gérant la Grande Bretagne, Jair Bolsonaro se trouvant au pouvoir au Brésil, un certain MBS, soupçonné d’avoir du sang sur les mains, étant prince héritier en Arabie Séoudite, Recep Tayyip Erdogan dirigeant la Turquie d’une main de fer, la parole de Dieu fut adressée, dans le désert moral de notre civilisation, à François, un fils de l’Argentine, afin qu’il prépare les chemins du Seigneur. Depuis Hérode, qui avait lui aussi du sang sur les mains, jusqu’à nos jours,l’histoire semble sans cesse se répéter !

Et voici que François, en digne successeur de Jean le Baptiste, se met une fois de plus en route sur les chemins du monde, pour inviter chacun, gens du peuple, mais aussi dirigeants des nations, à la conversion.  Ainsi, en ces jours, nous le voyons tour à tour parcourir l’île de Chypre, puis la Grèce. En ce moment même par exemple, savez-vous qu’il se trouve sur l’île de Lesbos, où il rencontre des migrants ?  Son objectif étant, pour reprendre la dernière phrase de l’Evangile, que « tout être vivant verra le salut de Dieu. »  Ainsi que le pape François l’a dit à Nicosie, la capitale de l’île de Chypre : « C’est ma responsabilité d’aider  à ouvrir les yeux ! » Et d’ajouter ceci : « Le péché que nous avons en nous nous pousse à penser : pauvres gens, pauvres gens » Et avec ce « pauvres gens », nous effaçons tout, face à la souffrance de ces frères et sœurs. »

Personnellement, cette remarque du pape me fait beaucoup réfléchir… Je ne sais ce qu’il en est pour vous ! Mais que pèse la parole du pape, face à nos opinions publiques fatiguées, et à tant de chefs d’Etat sans scrupule, qui ne se donnent pas les moyens de gérer humainement cette crise de la fraternité ?  De la même façon, du temps de Jésus, l’empereur Tibère, Hérode et Ponce Pilate semblaient  prisonniers ridicules d’un pouvoir dénué de toute humanité.

Alors que, en face de ces grands notables de son époque, Jésus proposait que l’on redresse enfin les chemins tortueux, que l’on aplanisse les montagnes et que l’on détruise les murs. Mais qui va répondre à l’appel de Jésus ?  Le pape semble bien seul dans son combat pour l’homme et pour Dieu.  Et nous chrétiens, nous sommes bien faibles et vulnérables aussi.  Et pourtant, Jésus nous offre, à l’approche de Noël, d’être les cantonniers qui ouvriront la route de sa venue ; car nombre des routes de notre société ne sont plus carrossables, obstruées qu’elles sont par le chacun pour soi, la haine de celui qui n’est pas comme nous, sans parler du refus de Dieu.

Mais quel bonheur si chacun de nous, en ce mois de décembre, répond à l’appel de Jean le Baptiste en faveur de sa conversion. A l’exemple de ceux qui se dévouent en faveur du Téléthon, face aux maladies orphelines ; à l’exemple de Pierre Rhabi, qui vient de nous quitter, ce chrétien qui a tant fait en faveur d’une écologie humaine ; à l’exemple du Secours catholique dans notre secteur, qui a été mis à l’honneur par le journal « Ouest-France » dans son édition d’hier, agrémenté d’une belle photo.

Soulignons que, quoique l’on pense, ce ne sont pas des choses compliquées qu Jésus nous demande. En effet, pour préparer de notre mieux la route du Sauveur, les seules paroles que Jésus nous invite à prononcer, ce sont ces 3 mots : « paix », « amour » et « miséricorde ». Oh, il est vrai, il n’y a pas là de quoi faire un programme pour un candidat à des élections… Et pourtant !!!  En tout cas, ce sont les seuls mots qui sont capables de combler les ravins autour de nous et d’abaisser les murs, les seuls mots par lesquels il nous est possible de faire naître du bonheur autour de nous, les seuls mots qui déjà, nous racontent, et nous décrivent le salut !

En ce temps de l’Avent, il se passe phénomène unique dans l’année liturgique ; c’est la seule période pendant laquelle, croyants, mal croyants et non croyants sont unis dans une même effervescence joyeuse : illumination des rues, marchés de Noël, recherche de cadeaux au profit de ceux que l’on aime, gestes d’attention auprès des personnes isolées ou défavorisées, campagnes du Secours catholique et de nombreuses autres associations caritatives… Voilà qui permet de réparer la route par laquelle est en train d’arriver Jésus !

 

Paix, amour et miséricorde !  Et tous les murs de la haine s’effondreront, pour laisser passer le Sauveur !  Amen !