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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 23 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2676 : Et si on parlait du dialogue entre croyants des diverses religions ?


Atmosphère de fête et ambiance de retrouvailles aux Sables d’Olonne, ce mercredi 10 novembre, à l’occasion de la reprise des soirées ouvertes à tous organisées par le groupe interreligieux du Pays des Olonnes, « Dialogue pour la Paix ». La rencontre précédente, autour de la fête de Pessah chez les Juifs, remontait en effet au 12 février 2020 : 20 mois sans se revoir…  Hélène, de confession juive, a résumé ainsi le sentiment général : « quel bonheur de pouvoir  se retrouver ; vous nous avez manqué ! »

 Plus de 40 personnes, de diverses religions, ont répondu à l’appel. L’objectif était de renouer le contact entre nous. Thème de la rencontre : « la place de l’interreligieux dans notre vie » ; avec le souci de donner largement la parole à chacun. 25 personnes se sont exprimées ; la soirée ne fut pas assez longue pour permettre à tous de prendre la parole, tant chacun avait des choses à partager quant à ses rencontres avec des personnes d’autres religions.  Voici un bref florilège de ce qui a pu être exprimé.

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Pascale : « Mon fils a rencontré une musulmane ; les enfants ont des prénoms musulmans, et à présent, j’ai des petits-enfants musulmans. Au départ, cela m’a fait peur ; mais peu à peu, j’ai évolué ; on se souhaite mutuellement nos fêtes. Et à présent, cela se vit très bien en famille. Ceci est donc possible en France. J’ai demandé qu’il y ait une prière musulmane à ma sépulture. »

Alain : « A Longjumeau où je vivais, l’imam a invité toutes les communautés religieuses à un pot. Nous avons discuté, et l’idée nous est venue d’organiser un match de foot, en mélangeant les religions dans les équipes : juifs, musulmans, cathos… On a mis toutes les religions ensemble. Ca a marché : chacun s’est battu pour son équipe, et non pour sa religion ! »

Bernard : « dans l’accompagnement des migrants, je rencontre beaucoup de musulmans. On ne parle pas tellement de religion ; mais de temps en temps, on a des réflexions profondes, très enrichissantes.  Le fait de rencontrer d’autres religions permet d’enrichir la nôtre, de s’ouvrir, de découvrir ce que sont les autres croyants et ce qui les fait vivre. »

Geneviève : « Dans le jumelage Olonne-Gourcy, nos interlocuteurs sont des musulmans. Le responsable sur Gourcy, qui est musulman, parle souvent de Dieu dans ses mails. Cela nous interpelle. Le dialogue interreligieux, c’est l’ouverture, la connaissance de l’autre, quel qu’il soit. Et le dialogue, nous le vivons aussi avec des agnostiques, qui peuvent nous enrichir également de leur différence. »

Daniel : « J’ai un voisin qui ne croit en rien, mais qui veut savoir ce que je crois, et pourquoi. Le fait que je sois croyant, cela l’interroge. Il me pose sans cesse des questions. J’essaye de répondre, mais il me faut beaucoup l’écouter aussi ! »

Marguerite : « J’ai pris conscience de l’importance de l’interreligieux lors du voyage que nous avons fait, fin 2019, en terre biblique, avec un groupe du Pays des Olonne. Nous avons rencontré là-bas des juifs et des musulmans qui veulent vivre dans l’amour et la fraternité. Cela m’a beaucoup marquée ! »

Denise : « J’ai été élevée dans une famille athée. J’ai rencontré le bouddhisme ; puis, l’interreligieux, aux Sables d’Olonne.  Cela m’a fait faire un travail important, et m’a aidée à approfondir ma propre foi spirituelle. En écoutant ce que dit l’autre, on se pose des questions sur soi-même ! »

Roland : « C’est une musulmane qui m’a élevé en Tunisie. J’ai beaucoup vécu avec les musulmans, et tout à fait paisiblement.  En septembre dernier, pour la fête du Grand Pardon, la synagogue des Sables étant trop petite pour accueillir les fidèles devant venir nombreux, j’ai demandé au pasteur Hostteter si nous pouvions célébrer cette fête dans le temple des Sables. Il nous a dit : « Voici les clés du temple ; vous avez votre synagogue là-dedans. »

Cécile : « Un prêtre m’a demandé si je voulais faire de l’alphabétisation à des Marocains et des Turcs. Avec une amie, Jeanne, nous nous sommes lancées. En plus de la formation, on allait dans les cafés pour discuter de tout, de leur difficulté, par exemple, à trouver un logement. Nous sommes allés avec eux à la mairie, et on leur a trouvé des appartements. Les relations étaient plus fortes au moment du Ramadan ou de Noël, avec des gâteaux, etc.  Quand on se rencontre, on se dit : « grande amitié toujours ! »

Patrick : « Le 10 octobre, nous avons organisé une célébration œcuménique à la basilique de St Laurent s/Sèvre ; mais elle a été gravement troublée par un groupe de catholiques intégristes violemment opposés à l’œcuménisme, la religion catholique étant, selon eux, la seule vraie religion ; les autres, protestants ou orthodoxes, étant des hérétiques. Le dialogue entre les religions est souvent victime de l’intolérance, ce qui est malfaisant et peut être décourageant. »

Charles : « Le dialogue entre les croyants des diverses religions, cela forge une certaine idée des relations humaines. Comme il est dit dans la Torah : « Aime ton prochain comme toi-même. » A Troyes, j’ai été président de la communauté juive pendant 10 ans, et j’ai milité à l’Amitié Judéo-Chrétienne. Nos voisins venaient nous rendre visite à la synagogue. Avec les musulmans, on n’a jamais eu de problème. Aux Sables, on a été accueillis au presbytère pendant 8 ans, en attendant de trouver un lieu pour notre synagogue.  Parfois, on peut tomber sur des gens intolérants ; mais il faut se garder de ceux qui veulent laver plus blanc que blanc ! »

Hélène : « J’ai appris le mot « interreligieux », mais la réalité, on la vivait déjà. Pour moi, il a toujours été normal d’entrer en relation avec des personnes d’autres croyances. D’ailleurs, on ne rencontre pas des juifs, ou des musulmans ; on rencontre des personnes. Ainsi, lorsque, pendant la guerre de 39-45, l’on a demandé au roi du Maroc de livrer les Juifs, celui-ci a répondu : « Je n’ai pas de Juifs, je n’ai que des Marocains ! »  La relation, c’est d’abord une question d’humanisme, de respect ! »

Béatrice : « Le directeur de notre école voulait l’interreligieux. Chaque niveau de classe partait dans un pays différent. Avec ma classe, nous sommes allés à Cordoue, où nous avons découvert la richesse de l’histoire religieuse de cette région : la mosquée, la cathédrale…  A Séville également ; ce qui s’est vécu jadis, là-bas, entre les trois religions, le judaïsme, l’islam et le catholicisme, ce fut dans un certain climat de tolérance. »

François : « Quand on réalisait des forages, au Niger, on ne regardait pas si c’était pour des villages musulmans ou chrétiens !  Un jour, un responsable musulman m’a demandé : « Père, on voudrait que tu bénisses le forage. »  Ils ont placé leurs tapis de prière. J’ai prononcé la prière à Dieu. Par contre, il est regrettable qu’aujourd’hui, certains groupes se radicalisent, alors qu’il y a quelque temps, dans la vie concrète, musulmans et chrétiens étaient très proches. »

Bérangère : « Dans les établissements scolaires, avec les jeunes, dans l’enseignement catholique, il y a des temps de réflexion au moment des cours de culture religieuse. On dispose d’outils très bien faits pour échanger autour de thèmes tels que les calendriers des fêtes dans les religions, les rites, la tolérance, etc. Mais dans notre région, où la diversité religieuse est faible, quand on n’a pas l’occasion de côtoyer la différence, l’éveil à cette ouverture est plus difficile ! On voudrait mettre en place un groupe « ambassadeur », même s’il n’est composé que de quelques jeunes plus motivés. »

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Une des leçons principales de ce riche partage, c’est que ce n’est pas le dialogue interreligieux en tant que tel  qui est premier, mais bien la rencontre entre des personnes. Il faut commencer par s’apprivoiser, apprendre à se connaître, laisser l’autre s’exprimer, prendre le temps de l’écouter, vivre à ses côtés si c’est possible.  A partir de là seulement peuvent tomber jugements négatifs, peurs et préjugés !  Et l’on peut alors se reconnaître enfin frères et sœurs, membres d’une même famille humaine.  En se nourrissant les uns les autres de nos diverses richesses humaines et spirituelles !

Merci à notre ami Etienne Sengegara d'avoir donné un large écho à cette rencontre dans "L'Echo de l'Ouest" daté du 19 novembre dernier !

 

                                                                                                         

 

 

3 commentaires:


Thérèse a dit…

Merci que c'est beau tous ces partages .
C'est du bonheur de voir que la parole est donnée à chacun .
C'est une joie de ce retrouver et d'échanger .
Amitié

Denise a dit…

Belle soirée d'échanges autour de la parole proposée à chaque participant !

Ce groupe, "Dialogue pour la Paix" est facteur de rencontres, il apprend à mieux se connaitre tout en gardant sa propre identité. Confronté à des personnes de diverses religions dans l'écoute et le dialogue respectueux et fraternel, chacun de nous est amené à découvrir que la vérité de l'autre qu'il essaye de vivre au mieux, est une richesse qui nourrit et grandit notre propre foi.
Reconnaître que Dieu habite pareillement le coeur de chacun quelle que soit la voie empruntée !

Marie-Odile a dit…

Très intéressant toutes ces commentaires autour de ce moment interreligieux auquel je n'ai pas assisté; j'ai pu saisir ce climat d'ouverture et de partage, ce désir de se connaître et de s'enrichir des valeurs les uns les autres. C'est rassurant à cette époque où nous entendons parler où vivons de l'intolérance. Ces témoignages sont comme une fenêtre ouverte sur un paysage engageant, plein d'espérance sur le "possible de vivre en fraternité".