Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 24 décembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2542 : Paul Claudel et le mystère de Noël

 La crèche, vue par Paul Claudel

Les temps sont accomplis, c’est la nuit de Noël. Regardez ! Il y a ce trou, un recoin quelconque, une étable de fortune où l’on a garé tant bien que mal ces deux camarades, ces deux présences à quatre pattes qui sont le bœuf et l’âne. On a fait propre par terre, un petit peu. On a déballé toutes ces pauvres choses que l’on a apportées. Ça ne fait pas un gros paquet. À part, bien rangés, comme à la sacristie, il y a les humbles langes du petit : la chemise, la brassière. L’ange a dit qu’il n’y avait pas à s’occuper d’autre chose, mais comme tout de même il faut bien manger, les deux époux ont communié dans ce vieux morceau de pain.

 On a suspendu dans un coin la lanterne qui fait une drôle de lumière. Joseph s’est assis quelque part. Il ne dit rien. Il n’a pas beaucoup de chemin à faire pour trouver la compagnie de l’Éternel et ce profond Précepteur dont le soin continuel est de lui apprendre le mot “Oui” “Amen”. La Vierge aussi est assise et si l’on m’assure qu’il y a un moment où elle s’est mise à genoux, je ne demande pas mieux. Je regarde. Elle est tranquille. Elle a les yeux fermés. Et c’est bien assez pour moi d’être présent sans désirer qu’elle me voie. 

Il n’y a pas d’autre bruit que la respiration et le vague remuement des animaux. L’âne tout à l’heure s’est abandonné à une espèce de braiment formidable et qui n’en finissait plus, un cri qui ébranlait le ciel et la terre et le silence a été long à se rétablir. Mais le temps passe cependant, une heure, deux heures, et celle qui les suit s’annonce par un accroissement de solennité.

 Il y a dans le cœur de Joseph une récitation de psaume. Il comprend. Il tressaille. Tel verset en lettres hébraïques lui apparaît avec autorité et douceur. Et tel autre, le voilà qu’il se met à pleurer. Lui succède celui qui apporte le verbe irréfragable (1). Ô mon Dieu, ainsi c’est vrai, c’est à moi qu’on a mis ça dans le cœur et entre les bras. C’est moi l’héritier d’Abraham et de Jacob et de Juda et de David. C’est moi qui ai été choisi pour être le témoin. Et vous dites plus que le témoin, le père...

         (1)   "irréfragable" : irréfutable, incontestable

 

 Paul Claudel raconte sa conversion le jour de Noël

Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverai un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents.

C’est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de saint Nicolas du Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie.

Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher.

 

Laissons-nous entraîner par les Anges dans la Joie de Noël !

https://youtu.be/1HsQuCOouLM

1 commentaires:


Elodie a dit…

Quel beau partage Olivier !
Merci pour ces lignes de Paul Claudel !
Cela me donne envie de lire son oeuvre que je connais peu pour voir, lire et constater combien cette grâce qu'il a reçu à 18 ans se perçoit dans ses écrits.
D'ailleurs si tu as, Olivier, ou si vous avez des recommandations pour explorer quelques uns de ses ouvrages...
Une très belle interprétation-narration de l'arrivée imminente du Sauveur et de tout ce que cela implique pour Joseph et pour Marie.
Quel beau moment de partage !
Merci Olivier !