Noël approche ! Si l'on est chrétien, l'on se dit que Jésus vient nous sauver. Mais, à travers le monde, qui continue à croire en lui, en sa venue ? Franchement, regardons autour de nous : qui s'en soucie ? Qui se prépare vraiment à accueillir Jésus ? D'ailleurs, a-t-on besoin de Dieu pour réussir notre vie, par exemple ? Et en ce moment, il ne semble plus que l'on ait besoin d'un Sauveur pour trouver un vaccin qui nous préserve du coronavirus... Finalement, l'homme n'est-il pas capable de se sauver par lui-même, peu à peu, de tout péril et de tout risque ? De par son intelligence, grâce à la science... N'est-ce pas par ses propres forces que, peu à peu, l'humanité en arrive à vaincre les dangers qui la menacent depuis la nuit des temps ?
C'est vrai ! Même la Bible, à travers le psaume 8 par exemple, chante la grandeur de l'homme ; grandeur qui se manifeste, pour reprendre le titre du roman fameux de Graham Greene, dans "la puissance et la gloire" de ses possibilités, qui semblent infinies ": "Qu'est-ce que l'homme ? ... Tu l'as couronné de gloire et d'éclat... Tout a été rangé sous ses pieds..."
Cependant, au terme de son existence, que devient cet homme aux pouvoirs si grands ? Celui-ci a beau chanter en choeur, dans "L'Internationale" : "Il n'est pas de sauveurs suprêmes, ni Dieu, ni César, ni Tribun", qui le sauvera de la mort ? L'homme des lumières se prétend et se veut maître absolu de son destin ; mais, face à la mort, il est révélateur que les philosophes, dits pourtant "des lumières", sont restés muets et sans voix !!! Aucun, malgré son talent, n'a pu répondre de façon satisfaisante à cette question ultime ; sinon peut-être pour dire, de façon un peu "aplatie" : "je suis juste passé dans la pièce à côté..." Ces "lumières", sur lesquelles se fondent un certain orgueil de la France, seraient-elles éteintes ? Oh non ! Mais si...
Par contre, un écrivain au talent exceptionnel, Paul Claudel, a eu, quant à lui, l'humilité, la sagesse, de faire part de l'interrogation qui l'habitait jusqu'au fond de son être. Alors qu'on lui demandait, en 1954, le sens de son oeuvre littéraire, à propos de "L'Annonce faite à Marie", il s'expliqua ainsi : "Je ne suis pas un artiste. Je suis un homme qui répond à une question. Un homme qui toute sa vie n'a jamais fait autre chose que de prêter l'oreille à une question. La même question. La question urgente, intense, tenace. C'était moi d'ailleurs à qui charge était laissée de la formuler, le salut de mon âme comme le mordu d'un mal à qui nulle vie n'est trop longue pour l'approfondir." (extrait du journal "La Croix" du 10 septembre 2020)
Les adeptes de la philosophie des lumières, qui avancent avec certitude que l'homme doit se débarrasser de Dieu pour être enfin seul maître de son destin, devraient méditer l'histoire de cet officier, le baron de Münchausen, dont le récit romancé de ses exploits en a fait l'un des héros les plus populaires de la littérature allemande. Un jour, tombé malencontreusement dans un étang, il voulut remonter à la surface en se soulevant lui-même par les cheveux. Que croyez-vous qu'il arriva ? Ce fut le baron qui coula.
Il y a quelques jours avait lieu le procès de l'attentat du Thalys, dans le train Amsterdam-Paris, en août 2015. Lors des auditions, il est apparu clairement que le terroriste "aurait tiré sur tout le monde dans le wagon, avant de passer au suivant." Les passagers n'ont dû leur salut qu'à l'intervention de leurs trois sauveurs américains. Ils n'auraient pu se sauver par eux-mêmes.
Récemment, Kévin Escoffier s'est retrouvé naufragé sur son radeau, incapable également de s'en sortir par lui-même. Et si Jean Le Cam n'était pas passé par là ?
Dans les hôpitaux, combien de malades atteints de la Covid n'ont dû leur salut qu'au talents des médecins et autres agents de la santé qui leur ont permis de se tirer d'affaire.
Et si nous aussi, humblement, mais avec foi et espérance, nous reconnaissions que nous avons besoin d'un Sauveur ? Car telle est la question que nous pose l'événement de Noël !
En n'oubliant pas que c'est à nous aussi de nous sauver les uns les autres !
4 commentaires:
Quelles richesses dans tous les textes qui nous ont été offerts dans ce blog…que ce soit le poême en patois, les méditations de voyage en Algérie, et puis aujourd’hui le sens de nos vies, toujours à reposer.
Dimanche, Le Jour de Seigneur continuait sa présentation de femmes qui ont marqué leur époque. Marie a été la première choisie (normal, je pense !). Dimanche dernier, c’était Madeleine Delbrel. C’était une religieuse, prof d’espagnol dans un lycée public parisien qui était invitée pour en parler…
Quel bonheur, quel baume au cœur que d’entendre cette femme parler du témoignage de Madeleine Delbrel. Plutôt que de faire du commentaire de commentaires, j’invite ceux qui sont intéressés à regarder le replay. Pour moi, ces témoignages sont aussi une vraie nourriture ! (référence au blog de cette semaine aussi …non ?)
Merci, Olivier, pour cette invitation à réfléchir à la nécessité ou non de la venue d'un Sauveur tel que l'a été Jésus.
Je crois que pour aborder cette question, il est important de savoir où l'on souhaite poser son regard...
Est-ce que l'on choisit de porter son regard sur soi, sur ce que l'Homme peut ou ne peut pas faire, humainement ?
Est-ce que l'on choisit de porter son regard à l'extérieur de soi, sur ce qui nous entoure, sur ce qui est là autour de nous, peut-être pour nous aussi et qui pourrait nous servir (comme par exemple les soignants, les chercheurs ou les médecins) ?
Est-ce que l'on choisit de porter son regard au-delà de Tout cela, au-delà de ce que nous sommes, au-delà de ce qui nous entoure, en se disant que finalement Tout ne tourne peut-être pas qu'autour de soi et que peut-être nous ne sommes pas le centre de Tout ce qui existe ?
Est-ce qu'on choisit de porter son regard sur quelque chose que nous ne voyons pas et que peut-être nous ne connaissons pas (ou pas encore ou si peu) ?
Croire en la venue prochaine d'un Sauveur, c'est accepter aussi que nous ne pouvons pas tout contrôler, c'est accepter et reconnaître que nous avons peut-être besoin d'être sauvés.
C'est alors accepter de voir et de porter son regard aussi sur ce qui nous fait défaut, sur nos imperfections, sur nos limitations, sur notre condition d'humain.
Croire en la venue d'un Sauveur, qu'on appelle Celui-ci Jésus pour les Chrétiens mais peut-être d'un autre nom pour d'autres religions, c'est aussi oser croire en des jours meilleurs, c'est accepter que tout est possible, c'est se reconnaître humble et s'en remettre peut-être aussi à "plus grand que soi".
Un sauveur parmi les hommes, y-aurait-il un rêve plus beau que celui-ci à espérer, à vivre et à croire de toutes ses forces et de tout son Coeur ?
Que risquons-nous à envisager la venue possible d'un Sauveur ?
Que risquons-nous à refuser cette idée d'être sauvé ?
Quel sens cela peut ou pourrait avoir dans nos vies... d'être sauvé ?
(Cela me fait aussi penser à une "histoire drôle" que j'avais entendue il y a plusieurs années et qui racontait ceci :
Pendant une saison de forte pluie, un véritable déluge s'abattait sur tout un village. Tout le monde faisait preuve d'une entraide remarquable afin d'évacuer le plus vite possible tous les villageois pour les mettre en sécurité dans un autre endroit. Mais un homme entêté avait décidé de rester là à attendre, disait-il, d'être sauvé par le Seigneur, plutôt que de se saisir de toutes les mains des villageois tendues vers lui.
Cela a commencé par un voisin qui faisait la navette avec sa chaloupe pour mettre une multitude de gens à l'abri.
Il s'adressa à l'homme en question :
- Tiens, prend ma main. Monte. Embarque et viens avec moi je vais te ramener sur la terre ferme. Tu y seras en sécurité !
- Non merci, répondit l'entêté, je crois en Dieu et je sais qu'Il va me sauver.
Voyant son entêtement, le villageois parti secourir d'autres gens plus enclin à recevoir son aide et à saisir sa main.
La pluie torrentielle continuait de tomber et le niveau de l'eau ne cessait de monter, à tel point que l'entêté se trouva obligé de se réfugier sur le toit de sa maison.
Arriva alors un autre villageois aux commandes d'un hélicoptère. Il lui dit ceci :
- Accroche toi au câble que vais faire descendre. Je vais te sauver. Ne t'inquiète pas, on va te sortir de là.
- Non merci, je n'ai pas besoin d'être sauvé par toi. Je crois en Dieu et je sais que Lui me sauvera !
Finalement l'entêté finit par se noyer et lorsqu'il arrive aux cieux, il s'adressa à Dieu en ces termes :
- Dieu, Je croyais en Vous et Vous n’êtes pas venu me sauver, je ne comprends pas.
Je Vous faisais confiance. Vous m'avez abandonné ! Vous m'avez trahi ! Je Vous attendais et Vous n'êtes pas venu !
Alors Dieu lui répondit :
- Comment cela, je ne suis pas venu ! J'ai tout fait pour toi !
Je t’ai envoyé une chaloupe et tu n'as pas voulu embarquer !
Je t'ai ensuite envoyé un hélicoptère et tu as refusé de t'y atteler !
Que voulais-tu de plus??? )
Père Olivier, vous avez toujours de très bonnes idées pour attirer notre attention.
En effet, l'homme est un être inachevé et il se construit tout au long de la vie par les personnes que nous côtoyons d'où les conséquences des bonnes et des mauvaises fréquentations surtout chez les jeunes(drogues, alcool)
Et la construction de notre être ne s'arrête pas avec l'âge ; je m'aperçois qu'à tout âge, on apprend sur la vie et que l'on a encore plein de choses à découvrir.
Je pense que la vie sera trop courte pour se perfectionner et plaire à Dieu.
Marie
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