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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 12 novembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2499 : Pas de messes ? "Le disciple n'est pas au-dessus de son maître." (Matthieu 10/24)

En méditant les textes que nous proposait la liturgie d'hier mercredi 11 novembre, je me suis arrêté à la première phrase tirée de la lettre de St Paul à Tite (3/1)  :  "Bien-aimé, rappelle à tous qu'ils doivent être soumis aux gouvernants et aux autorités, qu'ils doivent leur obéir et être prêts à faire tout ce qui est bien."

J'ai repensé alors au fait qu'un certain nombre de catholiques, d'une certaine tendance, se sont insurgés contre l'interdiction des cérémonies publiques, particulièrement des eucharisties ; ils sont entrés ainsi, aux yeux de tous, en opposition frontale avec les décisions de nos autorités en France.  Et ceci parfois en des termes presque violents, en particulier de la part des avocats représentant l'association traditionaliste "Civitas" : Me Périer  : "On a décidé de punir à nouveau le meilleur élève de la classe." Me de Beauregard  : "C'est une atteinte à la laïcité : l'Etat décrète quelles sont les cérémonies socialement utiles (funérailles) ou non."  Même un évêque, Dominique Rey, s'est écrié : "La liberté de culte n'est pas négociable. Si commerces et écoles restent ouverts, les catholiques doivent avoir le droit d'assister à la messe." Question : qu'aurait pensé St Paul de telles réactions, lui qui invitait les fidèles à respecter les consignes des autorités ?

En un premier temps, l'on peut comprendre cette émotion ! Ainsi que l'a exprimé Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers : "Des catholiques font part de leur souffrance. Elle est naturelle, l'eucharistie et l'assemblée chrétienne nourrissent notre foi. Oui, nous vivons un manque ; oui, ceci est douloureux ; oui, l'eucharistie est essentielle à la vie chrétienne."  Mais il ajoute aussitôt : "Cependant, la circulation du virus est-elle une invention ?  L'Etat en prend-il prétexte pour mettre en place un régime d'encadrement des libertés, dont la liberté religieuse ? (...)  On entend dire ou on lit que les mesures de restriction des cultes ne seraient pas dictées par des impératifs sanitaires, mais seraient l'expression d'un Etat laïc qui n'aurait de cesse d'encadrer, voire de contrôler les cultes. (...) Certains aiment à dire les chrétiens, sinon persécutés en France, mais au moins ne pouvant disposer d'une vraie liberté. (...) Ce qui me gêne, au-delà d'éventuelles procédures, toujours possibles, c'est un discours que je n'hésite pas à qualifier de malsain."

Nous assistons donc à un  débat qui ne fait l'unanimité ni chez les évêques, ni chez les fidèles. Les recours au Conseil d'Etat déposés par seule une petite dizaine d'évêques n'ont pas été du goût de tous leurs pairs. Et on les comprend !  Le président des évêques de France a également fait un recours pour ne pas se laisser déborder à droite par des groupes tradis. Le Conseil d'Etat a refusé les recours et montré des vidéos de messes où les gens n'avaient pas de masques et ne respectaient pas les gestes barrières. Mais, à travers de telles réclamations, les requérants ont-ils réfléchi à la triste image que donne l'Eglise de France à l'ensemble de notre société ? Avec, comme l'a fait remarquer un évêque, "cette demande de type "grignotage" des normes pour obtenir un peu plus..." Une Eglise qui manque de réserve et d'humilité !  Requérir des privilèges, mêmes dûs, en faveur de l'Eglise catholique, est-ce bien digne des fidèles de celui qui, de condition divine, s'est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes" (Philippiens 2/6-7) ?

Ressemblant alors plutôt à des enfants gâtés, qui ont raté l'occasion de se montrer solidaires des innombrables commerçants, libraires ou autres qui eux, ne pourront obtenir d'amélioration à leur situation, ni aller au Conseil d'Etat pour se défendre. Une attitude alors de compagnonnage fraternel n'aurait-elle pas été plus évangélique ?  Lorsque j'étais en mission au Mali, les paroissiens des villages éloignés, qui voyaient rarement le prêtre, n'en demandaient pas tant ! Même si le gouvernement a peut-être fait de mauvais choix et agi maladroitement, l'Eglise n'a-t-elle pas d'autre message à communiquer ?  A l'exemple de ce que se propose de faire Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise : "en ce qui concerne le premier confinement, s'il y a quelque chose que je regrette, c'est de ne pas avoir fait assez pour les situations de pauvreté." L'évêque de Pontoise prépare pour les jours à venir une lettre pastorale sur la manière dont le Covid-19 invite à revenir au coeur de l'Evangile, à savoir : "le salut annoncé aux pauvres."

Autre piste intéressante, envisagée par Jean-Luc Brunin, évêque du Havre : "Je souhaite aider à découvrir, plus que je ne l'ai fait au printemps, que la parole de Dieu est aussi nourrissante que l'Eucharistie pour la foi. Nous avons déjà mis des homélies et des méditations sur le site du diocèse, mais nous voudrions aller plus loin pour faire découvrir le Sacrement de la Parole."

Je laisse la conclusion au pape François (Tous Frères, n° 276)  :  "L'Eglise a un rôle public (...) qui favorise la promotion de l'homme et de la fraternité universelle. (...) L'Eglise est une maison qui a les portes ouvertes, car elle est mère.  Et comme Marie, nous voulons être une Eglise qui sert, qui sort de chez elle, qui sort de ses temples, qui sort de ses  sacristies, pour accompagner la vie, soutenir l'espérance, être signe d'unité ; pour établir des ponts, abattre les murs, semer la réconciliation."

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Pour info, si cela peut aider certains, outre les messes connues comme à Lourdes, je vous signale la messe à laquelle je participe chaque jour, avec l'équipe animatrice de "Prions en Eglise" et le Père André Antoni, directeur général, aux homélies courtes et remarquables, quand c'est son tour d'intervenir.

Pour y accéder, il suffit de taper sur google : vivre la messe du jour avec les Assomptionnistes, puis sur Youtube, et vous tomberez sur la page où il y a le petit écran vidéo : cliquer dessus.

Du lundi au vendredi, à 12h15, dans la petite chapelle de la communauté des Pères Assomptionnistes, rue François 1°, à Paris, en compagnie d'étudiants. On peut retrouver aussi cette messe ensuite durant le reste de la journée.  Durée : 30 minutes maxi.

4 commentaires:


Jean-Pierre BIRAUD a dit…

Merci Olivier d'exprimer un autre point de vue, en rassemblant des prises de positions qui montrent que tous les catholiques et plusieurs de leurs pasteurs ne se rallient pas aux prises de position de certains dont les propos sont outranciers. Je ne suis, pour ma part pas très fier de la manifestation qui a eu lieu à Nantes dimanche sur le parvis de la cathédrale. Elle ne correspond en rien à la volonté de notre évêque et aux propos qu'il a tenus le jour de son installation sur ce même parvis. Il a souhaité, reprenant le Pape François, une "Eglise en sortie".
J'admire la belle humilité des évêques que tu cites et leur courage de se démarquer et finalement de dire que Dieu est là où est l'homme.
Je signale que Monique Baujard (doctorante en théologie) et Anne-Marie Pelletier (bibliste) ont publié une tribune dans le journal "La Croix" du 09/11/ intitulée "Hors de la messe, pas de salut ?" qui mérite d'être lue.
Merci Olivier de contribuer à nourrir notre foi et à faire qu'elle reste ouverte.
Bien fraternellement
Jean-Pierre B.

Denise a dit…

Merci pour ce billet et pour l'info de la messe télévisée à 12h15.

Si ce 2ème confinement me semble plus ouvert, il n'en demeure pas moins qu'il n'y a " pas de messe". Même si cette privation reste difficile, elle peut-être une occasion pour chacun(e) de nous de réfléchir au sens de la messe ou plutôt de l'Eucharistie qui est "l'Aliment vivant de notre vivre-ensemble-en-Lui." (Jean 6)

Je pense aussi qu'en tant que Chrétiens, nous avons un exemple à donner, celui de respecter ce que demandent les autorités publiques et d'être à l'unisson des autres lieux de culte.

J'espère que pendant ce jeûne eucharistique, l'Esprit Saint va nous souffler d'autres idées pour transmettre la Bonne Nouvelle et vivre au mieux les valeurs de l'Evangile.

Marie-France Dauce a dit…

Voilà que nous sommes repartis dans les polémiques déjà connues lors du 1er épisode-confinement....polémiques qui m'avaient mise mal à l'aise !

Je te remercie Olivier de nous montrer en t'appuyant sur St Paul que nous devons garder une attitude d'humilité, que nous n'avons pas de raison de récriminer... non nous ne sommes pas des chrétiens persécutés !...
Merci au Pape François, aux courageux évêques qui osent aller à contre-courant de certains discours!

Elodie a dit…

Merci, Olivier, d'offrir ce regard sur la situation que vivent "nos Eglises" et ceux "qui les peuplent".

Merci à Marie-France, Denise et Jean-Pierre pour vos commentaires qui prônent aussi la tolérance, le respect, l'exemplarité et la fraternité.

En somme, tout cela réuni donne un élan d'espoir et de renouveau possible, à la fois dans les Eglises et en-dehors aussi.

Merci à tous et Bravo pour votre optimisme, votre persévérance et votre audace dans cette Foi qui vous porte et vous anime !