Près d'un millier de lecteurs ont répondu au sondage lancé par "Le Journal des Sables" à propos de la course du Vendée Globe, révélant que seulement 10% des sondés ont déclaré ne pas être intéressés. C'est dire l'impact massif d'une telle course sur la population du Pays des Olonnes et au-delà ! Neuvième édition donc de cette course magique, que l'on appelle "l'Everest des mers" ; avec cette soif d'horizon qui anime cette année 33 skippers intrépides - dont 6 femmes - représentant 9 nations. Départ de la course ce 8 novembre. De façon trop confinée, mais malgré tout, sous les yeux admiratifs du monde entier !
En une période où notre pays se fait des petits ronds dans l'eau, et où notre Eglise semble parfois sur le point de se noyer dans ses problèmes, voici donc un événement qui vient bousculer nos termitières, et nous rappeler que la vie, c'est peut-être plus grand, plus large que ce que nous croyons !
Il y a peu, j'ai passé une heure dans un Ehpad de Talmont avec une quinzaine de résidents, pour un échange, qui fut très animé, sur le thème de la joie, mais oui : anecdotes, chansons, le tout agrémenté par l'harmonica d'un résident, d'ailleurs quasiment aveugle. J'ai aimé cette réflexion : "Heureusement qu'on aura bientôt le Vendée Globe pour respirer un autre air, plus pur, moins pollué."
Il est vrai que certains Cassandre insistent pour se plaindre de ce que cette course soit une histoire de gros sous, avec des enjeux économiques inavoués ; sans parler du contexte de la pandémie, qui fait dire à certains que "ça va être le Virus Globe". Ecoutons plutôt les skippers eux-mêmes. Merci aux divers médias, et particulièrement "Le Journal des Sables", grâce auxquels j'ai glané les beaux exemples ci-après. Le "J.S." explique : "Le Vendée Globe n'est pas que strass, argent, paillettes et soirées privées ; c'est aussi une course engagée pour la solidarité."
- Samantha Davies : elle court sur "Initiatives Coeur", se faisant de fait l'ambassadrice de "Mécénat Chirurgie Cardiaque" ; l'objectif est de sauver 60 enfants malades du coeur. Sachant qu'une opération coûte en moyenne 12 000 €, on touche là un objectif qui a de quoi attirer la sympathie !
- Arnaud Boissières qui, atteint d'une leucémie à 17 ans, avait eu le coup de foudre pour la course en assistant au départ de 1989, et auquel un journaliste avait prédit, lors de son 2° Vendée Globe, qu'il avait 80% de chances de ne pas terminer : "et pourtant..., j'ai fini mes trois Vendée Globe proprement." Arnaud est engagé auprès de l'association "A chacun son Everest."
- Damien Seguin, né sans main gauche, 1° marin atteint d'un handicap à prendre part au Vendée Globe. Il a dû se battre pour conquérir son inscription. Et il a pu compter sur un autre skipper, Jean Le Cam qui, bien que concurrent, l'a beaucoup aidé à mettre au point son bateau. Damien oeuvre - cela va de soi ! - avec l'association "Des pieds et des Mains" !
- Maxime Sorel soutient "Vaincre la Mucoviscidose" : "Les moments passés avec les malades représentent pour moi une réelle motivation."
- Charlie Dalin est engagé avec "l'Association Petits Princes", qui aide à réaliser des rêves d'enfants et d'adolescents malades.
- Thomas Ruyant, partenaire d' "Advens", "pour construire une société plus fraternelle et plus solidaire", en permettant à des personnes exclues et en grande précarité de trouver un emploi.
Il faudrait citer aussi l'Italien Giancarlo Pedote avec "Electriciens sans Frontières", Isabelle Joschke qui a créé "Horizon mixité" pour promouvoir celle-ci dans tous les domaines de la société, Clarisse Crémer qui soutient l'association "Lazare" - au titre très évangélique - en faveur des colocations solidaires, etc.
L'espace me manque pour multiplier les exemples, tant ces skippers ont chacun(e) une histoire extraordinaire ! Ils sont fin prêts pour cette course de légende. Marins aguerris, chevauchant les monocoques les plus puissants de la planète, ils devront naviguer sur les océans Atlantique, Indien et Pacifique, affronter les 40° rugissants et les 50° hurlants et savoir manoeuvrer pour éviter le pot au noir.Tandis que nous attendrons, sur le quai, de les voir revenir du bout des horizons.
Comme l'explique la plaquette officielle de présentation de cette course, "ils seront confrontés au froid glacial, aux vagues démesurées et au ciels pesants qui balayent le grand Sud ! Le Vendée Globe est avant tout un voyage au bout de la mer et aux tréfonds de soi-même."
Puissent notre pays, notre Eglise et nous-mêmes avoir autant d'énergie, de force d'âme que ces skippers ! Un appel : durant le temps de cette course, prenons-les en modèles ; cela nous aidera à nous relever, à repartir plus forts ; en regardant non plus nos doigts de pied ou notre nombril, mais l'horizon de l'Espérance ; et celui, tant oublié, de la Fraternité !
C'est ce à quoi nous appelle l'abbé Antoine Nouwavi, curé-doyen des Sables d'Olonne, dans la revue "Le Vent des Sables" publiée par la paroisse à l'occasion de la course : "Les skippers nous ouvrent aux larges et à l'idée du dépassement de soi. La mer ne plafonne pas, elle ouvre au lointain, à l'universalité et à la transcendance. Avec les skippers, tous (...) sont aussi dans la course."
Psaume 106, 23-32 :
"Certains, embarqués sur des navires, occupés à leurs oeuvres en haute mer, ont vu les oeuvres du Seigneur et ses merveilles parmi les océans. Il parle et provoque la tempête, un vent qui soulève les vagues ; portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes, ils étaient malades à rendre l'âme ; ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes : leur sagesse était engloutie.
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur, et lui les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues. Ils se réjouissent de les voir s'apaiser, d'être conduits au port qu'ils désiraient.
Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes ; qu'ils l'exaltent à l'assemblée du peuple et le chantent parmi les anciens."
2 commentaires:
Merci beaucoup d'avoir su relever et valoriser les engagements caritatifs de ces skippers.
Merci, Olivier, de remettre de la belle Lumière sur cet événement et ces entreprises incroyables !
Il est bon et juste de souligner aussi ce qui porte ces skippeurs à prendre de tels risques et à dépasser leurs limites.
Prions pour les accompagner dans leurs oeuvres et remercions-les déjà pour tout ce qu'ils nous apportent et pour toutes celles et ceux qu'ils emmènent, d'une certaine façon, avec eux en voyage, découvrir le grand large, le vrai monde et les paysages.
Une pensée aussi pour toutes les personnes confinées en ehpad, en foyer ou à leur domicile et qui pourront peut-être profiter, comme cela a été dit, de la course du Vendée Globe "pour respirer un autre air, plus pur, moins pollué".
Rien que pour cela, nous pourrions d'ores et déjà remercier tous les participants de cette course !
Merci à eux. Bon courage et bon vent !
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