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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 20 novembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2507 : Il existe différentes "présences réelles" de Jésus (Cardinal Grech, suite et fin)

 Même si cela peut demander un petit effort au plan intellectuel, je vous invite à poursuivre la réflexion entamée dans le billet d'hier avec le Cardinal maltais Mario Grech.  Je pense que vous avez apprécié le bon sens qui ressort de son témoignage, la clarté de ses explications, son enracinement au plus profond de l'Evangile, son ouverture d'esprit, ainsi que la façon dont il sait répondre aux questions que se posent beaucoup de catholiques quant à cette "privation" temporaire de la célébration de la messe.

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Vous avez évoqué la question de la "pauvreté spirituelle" : quelle est sa nature et quelles sont, à votre avis, les causes les plus évidentes de cette pauvreté ?

Il est indéniable que l'Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne ou, comme d'autres préfèrent le dire, le sommet et la source de la vie même de l'Eglise et des fidèles ; et il est également vrai que "la célébration liturgique (...) est l'action sacrée par excellence, et qu'aucune autre action de l'Eglise n'égale son efficacité au même degré" ; mais l'Eucharistie n'est pas la seule possibilité pour le chrétien d'expérimenter le Mystère et de rencontrer le Seigneur Jésus.  Paul VI l'a bien observé en écrivant que dans l'Eucharistie, "la présence du Christ est "réelle", mais non de façon exclusive, comme si les autres n'étaient pas "réelles"."

Par conséquent, il est préoccupant que quelqu'un se sente perdu en dehors du contexte eucharistique ou du culte, car cela monter une ignorance des autres façons de s'engager dans le Mystère.  Cela indique non seulement qu'il existe un certain "analphabétisme spirituel", mais c'est la preuve de l'insuffisance de la pratique pastorale actuelle.  Il est très probable que, dans un passé récent, notre activité pastorale a cherché à conduire aux sacrements, et non à conduire - à travers les sacrements - à la vie chrétienne.

La pauvreté spirituelle et l'absence d'une vraie rencontre avec l'Evangile ont de nombreuses implications...

Certainement.  Et on ne peut pas vraiment rencontrer Jésus sans s'engager à l'égard de sa Parole.  Concernant le service, voici une réflexion : ces médecins et infirmières qui ont risqué leur vie pour rester proches des malades n'ont-ils pas transformé les salles d'hôpital en "cathédrales" ?  Le service aux autres dans leur travail quotidien, en proie aux exigences de l'urgence sanitaire, était pour les chrétiens un moyen efficace d'exprimer leur foi, de refléter une Eglise présente dans le monde d'aujourd'hui, et non plus une "Eglise de sacristie", absente des rues, ou se satisfaisant de projeter la sacristie dans la rue.

Ainsi, ce service peut-il être un moyen d'évangélisation ?

La fraction du pain eucharistique et de la Parole ne peut se faire sans rompre le pain avec ceux qui n'en ont pas. C'est cela, la diaconie.  Les pauvres sont théologiquement le visage du Christ.  Sans les pauvres, on perd le contact avec la réalité.  Ainsi, tout comme un lieu de prière dans la paroisse est nécessaire, la présence de la cuisine pour la soupe, au sens large du terme, est importante.  La diaconie ou le service d'évangélisation, là où il y a des besoins sociaux, est une dimension constitutive de l'être de l'Eglise, de sa mission. (...)

La foi, en fait, n'est plus une condition préalable évidente pour vivre ensemble.  Le manque de foi, ou plus clairement la mort de Dieu, est une autre forme de pandémie qui fait mourir les gens.  (...)

Peut-on dire que, dans la vie quotidienne, il peut se vivre une vie eucharistique et ecclésiale en famille ?  Et que le foyer familial peut être considéré comme "l'Eglise", y compris "église" au sens liturgique ?

Cela m'a semblé très clair. Et ceux qui, pendant cette période où la famille n'a pas eu l'opportunité de participer à l'Eucharistie, n'ont pas saisi l'occasion d'aider les familles à développer leur propre potentiel, ont raté une occasion en or.  D'un autre côté, il y a eu des familles qui, en cette période de restrictions, se sont révélées, de leur propre initiative, "créatives dans l'amour". Cela inclut la manière dont les parents accompagnent leurs jeunes dans des formes de scolarisation à domicile, l'aide offerte aux personnes âgées, la lutte contre la solitude, la création d'espaces de prière et la disponibilité aux plus pauvres.

Que la grâce du Seigneur multiplie ces beaux exemple et nous aide à redécouvrir la beauté de la vocation et des charismes cachés dans toutes les familles !

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Dans ces deux billets, n'ont été publiés que des extraits de cette interview dans son ensemble.  Il y aurait eu d'autres aspects intéressants à communiquer, mais il m'était difficile d'être plus long...Vous avez ci-après une possibilité de retrouver le texte dans son intégralité, si vous le souhaitez  :

 

 


4 commentaires:


Denise a dit…

Le lien avec le Christ ne se fait pas, en effet, que dans nos liturgies eucharistiques, même si ces temps forts de prière fortifient notre foi et nous mettent en communion les uns avec les autres," on n'est pas chrétien tout seul".

Cette crise sanitaire nous éveille et nous fait redécouvrir d'autres "présences réelles" de Jésus, comme l'affirme le contenu de ces 2 billets.
Il nous invite à nouer des liens pour nous mettre au service des nécessiteux : malades, étrangers, pauvres, prisonniers,...

De Benoît XVI " Le service est en réalité le cœur de la foi et de la mission essentielle de l'Eglise autant que la célébration des sacrements ou la lecture de la Parole de Dieu."

lecteur a dit…

Un très beau texte qui reflète, par ses exemples, une Eglise présente dans le monde d'aujourd'hui. : aide aux personnes âgées, soutien aux personnes en précarité, engagement du personnel soignant, aide des parents dans la scolarisation à domicile de leurs enfants etc
Tous ces services offerts, peuvent devenir le sacrement du frère.

Unknown a dit…

Lorsque nous avons entendu qu'il y allait avoir une manif pour exiger la messe, nous avons tout de suite réagi avec mon mari en disant que ce n'est pas bien ; car c'est désobéir à un règlement, ne pas respecter la loi avec possibilité de multiplier le virus et donc être nuisible à l'intérêt général.
Vous avez raison de constater que cette privation peut devenir une nouvelle opportunité de rencontrer Jésus et de faire l'objet d'un renouveau : Le Christ est la tête de ce corps plus vaste que l'assemblée qui participe à nos messes habituelles et la messe que les prêtres seuls continuent à célébrer restent au service de la communion des fidèles et de nos jours, il est facile de s'y associer par le biais de la télévision.
Dans nos maisons, nous restons membres du corps car il faut se dire que le prêtre célèbre avec tous les absents. C'est à chacun de nous de s'y associer et pour moi c'est être en communion avec les malades, les défunts, les Saints du ciel, la famille, les amis. et bien entendu les absents.
C'est vrai qu'il faut changer nos habitudes mais on a aussi besoin de se voir ; souvenez-vous à la fin du premier confinement, nous étions très contents de se retrouver ensemble autour du prêtre
En attendant, restons en communion et prions les uns pour les autres ; allons voir Jésus à l'Eglise, car il nous attend et il est souvent seul et approfondissons la connaissance des écritures et la prière deviendra pain de la route.

Marie

olivier a dit…

Merci, comme toujours, pour la qualité des commentaires.
Vos réactions sont très belles, très fines.
Le Cardinal serait heureux de voir que vous avez bien compris les enjeux qu'il a essayé d'expliquer.
Comme le dit Marie, de même que tous les prêtres, chaque jour, je célèbre la messe en vous associant tous et toutes, blogueurs et au-delà, à la grande action de grâce du Christ mort et ressuscité.
J'ai célébré tout à l'heure en lien avec les assomptionnistes de "Prions en Eglise" ; le directeur, le P. Antoni, a fait, comme toujours, une homélie remarquable sur ce même thème :
- la "Maison de prière" dont parle Jésus, ce n'est pas forcément l'église ; mais c'est aussi là où 2 ou 3 sont réunis en son nom, y compris en famille. C'est là qu'il fait sa demeure.
- soyons chacun la Maison du Seigneur !
- ne pas se concentrer seulement sur l'Eucharistie ; on est privés de l'Eucharistie, mais pas de la Parole.
- il peut même être plus facile, moins responsable parfois, de recevoir l'hostie, que d'ouvrir la Bible avec d'autres, ou seul, et de la méditer, de s'en nourrir.
- ceux qui se plaignent et font des manifs bruyantes, sont-ils porteurs du Seigneur dans leurs manifestations ? Sont-ils rayonnants de leur relation au Seigneur , vis-vis de la population ? Peut-on reconnaître en eux (mais aussi en nous) un lieu de présence du Seigneur ? Leur responsabilité est grosse !!!

Pour info, taper sur google : messe du jour (vendredi 20) avec les assomptionnistes, et vous pourrez entendre cette belle homélie