En ce moment, en France et au-delà, le sentiment qui domine, c'est celui de l'incertitude et de l'angoisse face à ce virus toujours présent, mais aussi, par rapport aux terribles conséquences économiques et sociales que cette pandémie risquent d'entraîner.
Lors des messes que j'ai célébrées hier soir et ce matin, j'ai donc essayé de répercuter de mon mieux ce conseil de Jésus qui revient pas moins de quatre fois, tel un leitmotiv, dans l'évangile de ce dimanche : "Ne craignez pas !" (Matthieu 10/26) Conseil qui convient tout à fait à la situation que nous vivons.
Cependant, si vous vous trouvez dans une situation difficile, ces conseils de Jésus vous sembleront peut-être impossibles à suivre : comment ne pas avoir peur si nos enfants perdent leur boulot, ou si on ne peut même pas aisément rencontrer notre maman confinée dans un Ehpad ?
Alors, plutôt que de vous donner de "bons" conseils, toujours faciles à distribuer aux autres, je vais plutôt vous partager, avec deux exemples, comment j'ai vu des personnes délivrées de leur peur grâce à leur immense confiance dans le Christ.
- mardi dernier, échange avec une femme, Marie-Jeanne (prénom d'emprunt), atteinte d'une grave récidive d'un cancer. Voici ce que j'ai noté, au sortir de cette rencontre : "Au départ, quand j'ai appris que ça allait recommencer, après 15 ans de rémission, j'étais effondrée. Puis, peu à peu, dans ma tête, cela s'est apaisé. Et quand je me suis sentie un peu mieux, grâce à la prière, au soutien des miens et des amis, je me suis dit que je devais réagir. J'ai alors décidé de ne pas avoir peur. La peur, c'est un ennemi. Il faut passer de la peur à la confiance. Je suis entre les mains de Dieu et des soignants. Et cela m'apaise ; tout en me permettant de voir plus large que moi : ainsi, j'ai de la compassion pour les autres malades, qui sont parfois découragés, et qu'il faut écouter et soutenir."
- 2° exemple : jeudi, l'on m'a demandé d'aller rendre une visite à Danielle (prénom d'emprunt), dans un Ehpad, car elle semble aller très mal. Danielle est très fatiguée ; elle est tombée 2 ou 3 fois. Je l'ai trouvée très affaiblie, sur son lit ; de quoi se répandre en plaintes et lamentations... Mais pas elle, qui a su lâcher prise, et ne semble pas craindre "une maladie qui peut tuer le corps sans pouvoir tuer l'âme" (évangile de ce dimanche encore). A trois reprises, Danielle, d'une voix faible, mais assurée, le visage serein, m'a répété : "Pour l'instant, je n'ai pas d'angoisse ! Cela m'étonne d'ailleurs. Je n'ai pas d'angoisse. Je me sens dans la main de Dieu..."
Attention ! Nous avons le droit de ressentir la peur, mais comme le dit encore l'évangile de ce jour : "vous valez mieux qu'une volée de moineaux", aux yeux du Seigneur. Et, comme auprès de ces deux femmes, le Seigneur sera toujours là près de nous, pour nous délivrer de toute angoisse et de tout mal !
lundi 22 juin 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2408 : "J'ai décidé de ne pas avoir peur." (Marie-Jeanne)
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1 commentaires:
Merci pour ce beau partage et ces beaux témoignages, Olivier !
Je salue le courage, la force et la sérénité de ces deux femmes qui, bien qu'affaiblies peut-être par leur corps et par les ans, continuent de faire briller de mille feux cette belle Lumière que nous portons toutes et tous, cette Lumière que Dieu a placé en Nous.
Il serait parfois facile de céder à l'angoisse et/ou à la peur dans les moments d'incertitude, de doute, ou dans les moments difficiles ; mais lorsque l'on parvient, ne serait-ce qu'un instant, à se "reconnecter à soi" et à ce qu'il y a de plus Grand que soi, lorsque l'on parvient à se "décentrer" de son monde (à ne plus se voir comme le centre du monde), lorsque l'on élargit son regard, ouvre grand son Coeur et que l'on perçoit l'horizon impalpable de l'infini, alors toute (re)devient possible et l'on se reconnaît entre les mains du Seigneur ; et entre les mains du Seigneur, les peurs et les angoisses volent en éclat car Dieu est Amour, et que l'Amour que nous portons et qui nous entoure ne peut que nous être profitable !
Je profite d'ailleurs de ces deux témoignages aussi pour remercier les prêtres bien sûr et les bénévoles des aumôneries qui interviennent dans les hôpitaux ou dans les ehpad. Lors des multiples hospitalisations de mes parents, j'ai souvent croisé des bénévoles de l'aumônerie et quelquefois des prêtres qui venaient rendre visite à des malades chrétiens et à des malades "non chrétiens".
Je sais mesurer combien ces visites sont attendues et importantes tant pour les croyants que pour les non-croyants. Dans les Ehpad comme dans les hôpitaux, les journées sont parfois longues et nous avons le temps de penser à tout un tas de choses et de questions que notre quotidien souvent bien chargé nous empêche d'explorer. Les questions autour du temps, de la maladie, de la vie, de la mort, de la Foi et de l'existence ou non d'un Dieu en font très largement partie. Mon père disait qu'il n'était pas croyant mais il a toujours apprécié discuter et échanger avec les bénévoles de l'aumônerie lors de ses longues hospitalisations.
Alors je t'adresse tout simplement un grand merci à toi, Olivier, ainsi qu'à toutes les personnes qui accompagnent et oeuvrent auprès de toutes ces personnes qui traversent des moments parfois de solitude ou tout simplement difficiles. Merci de leur offrir de votre temps et de votre écoute !
Merci de leur apporter un peu de cette Lumière Divine qui nous traverse !
Merci de leur rappeler qu'ils sont aimés de Dieu ; peu importe qu'ils y croient ou non, se sentir aimé(e), même l'espace d'un instant, même le temps d'un échange, est très nourrissant pour le Coeur et l'Âme, toutes religions et non-religion confondues et je sais par expérience que cela participe activement à d'éventuelles guérisons voire même parfois à de véritables miracles !
Vous faites un très beau travail auprès de ces personnes, soyez-en remerciés du fond du Coeur !
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