Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2324 : Bêtise humaine et solidarité

Celles et ceux qui lisent régulièrement le journal "Ouest-France", je ne sais pas si vous avez remarqué quelque chose de cocasse  -  voulu ou non  -  à la page 6 de l'édition de jeudi dernier ?  A savoir, sur cette même page, deux articles aux antipodes l'un de l'autre, ainsi qu'en témoignent les titres : d'une part : "les Français sont solidaires et à l'écoute", et presque juste à côté, cet autre chapeau : "des soignants face à la bêtise humaine."  Déjà, je pense que vous avez tout compris de ce que je vais exprimer dans le cadre de ce billet !

Parfois en tout cas, l'on en arrive à douter de l'homme ! Par exemple, lorsqu'il est question de vols massifs de masques destinés en priorité aux soignants.  Ou quand ces mêmes travailleurs de la santé découvrent sur leur pare-brise un mot, anonyme bien sûr, tel que celui-ci : "Vous êtes infirmière, donc, vous avez plus de risque d'être contaminée par le virus ; alors, merci d'aller vous garer ailleurs pour ne pas contaminer les voitures du voisinage." Sans parler des exhortations à ne surtout pas toucher les parties communes de l'immeuble, à déménager au plus vite pour ne pas propager le virus... Même dédain d'ailleurs que lorsque l'on refuse d'accueillir des migrants sur le sol de son pays, ce qui relève d'une attitude assez semblable !.

On comprend cette question que pose le psalmiste à Yahvé : " Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui ?  (psaume 8/5)  En tout cas, il est un fait que cette épidémie fait surgir les pires comportements humains ; ce virus agit sur nous comme un révélateur de nos peurs, de notre indiscipline, des mauvais choix qui ont été faits, de notre incapacité à anticiper, etc... Il faut déjà y réfléchir !

Justement, ce matin, en ouverture de sa messe, le pape François, qui célèbre chaque jour pour une intention précise, a dit ceci : "En ces temps de confinement, des personnes sont tentées par la délinquance... Que le Seigneur donne à tous une conscience nette, pour qu'ils puissent voir Dieu sans avoir honte !"

Par contre, heureusement, nous avons découvert aussi que notre société est capable de magnifiques engagements, de multiples gestes de solidarité et de regards de bienveillance.  Et si c'était de ce côté-là que se trouvait le vrai visage de l'homme ?  Deux exemples seulement, mais vous en avez repéré bien d'autres...:

-  tout d'abord, répondant à un appel pour prêter main forte aux agriculteurs, temporairement privés de 70.000 travailleurs saisonniers étrangers, pas moins de 177.000 personnes se sont portées volontaires.   Et il y a aussi l'exemple de ces personnels soignants en retraite qui ont repris du service pour aider leurs collègues surbookés.

-  voyons plus large : un autre exemple nous vient de l'Allemagne : ému de savoir 20.000 réfugiés entassés dans un camp surpeuplé sur l'île de Lesbos, le ministre berlinois de la Justice vient de déclarer : "cette situation est indigne de l'Union européenne ! Berlin est prêt à accueillir 1500 d'entre eux. Nous avons des places dans des structures d'accueil créées il y a 5 ans, et aussi de nombreux hôtels vides."

Mais d'où vient donc cette différences entre les humains ?  Une fable amérindienne nous offre une réponse.

                    LES   DEUX   LOUPS

Un soir,  un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l'histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :

Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l'intérieur de nous tous.

L'un est le Mal : c'est la colère, l'envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l'avidité, l'arrogance, la honte, le rejet, l'infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, l'égo...

L'autre est le Bien  ;  c'est la joie, la paix, l'amour, l'espoir, la sérénité, l'humilité, la gentillesse, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi.

Le petit-fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :

Lequel des deux loups gagnera ?

Le vieux Cherokee répondit simplement : celui que tu auras nourri !

Alors, lequel de vos deux loups choisirez-vous de nourrir ?

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Philosophies, traditions de sagesse et religions sont là pour nous offrir une solide nourriture de réflexion et de générosité.
Puisse cette Semaine sainte permettre que l'humanité se nourrisse de l'exemple de Jésus triomphant de toute mort !