Hier soir vendredi, bien que confinés, nous étions certainement des dizaines de millions à avoir les yeux fixés sur la place St Pierre de Rome, là où le pape François avait donné rendez-vous à l
a planète entière, pour cette bénédiction urbi et orbi (à la ville et au monde). Une paroissienne m'a fait part de son sentiment : "L'émotion de voir ce petit être en blanc, tout seul, marchant si fragilement, en boitant, dans l'immensité de la place St Pierre vide... La dignité de la bénédiction, qu'on sentait faite à des milliers de personnes, même si physiquement, ils n'étaient que deux ou trois, au loin, dans la pluie... Inoubliable !"
D'abord, lecture de l'évangile de la tempête apaisée, en Marc 5/35-41. Sous un ciel d'encre et une pluie battante ! Le décor était planté, tragique ; la tempête était bien là... Alors, le pape prit la parole ! Vous l'avez entendu sans doute ! Mais son message a été si percutant que je me permets de vous en retransmettre quelques extraits, que j'ai essayé de noter au plus juste. C'est un bonheur pour moi que de vous partager cela, à la volée...
"En ce moment, nos vies sont dans la tempête.
Nous sommes affolés, comme les disciples de l'Evangile.
Tous sur la même barque, tous fragilisés, tous désorientés.
Pendant ce temps, que fait Jésus ?
Il dort paisiblement, confiant dans son Père.
"Maître, nous sommes perdus ; ça ne te fait rien que nous périssions ?"
Ils pensent que Jésus se désintéresse d'eux.
Sa réaction se fait attendre, trop longuement.
Ils réalisent qu'ils sont seuls, et se sentent abandonnés du ciel.
Mais enfin, Jésus se relève et, d'un mot, il apaise la tempête.
"Pourquoi avez-vous peur ?" leur demande-t-il...
Or, il sauve ses disciples.
La tempête n'a pas le dernier mot !
Nous aussi, aujourd'hui, nous avons l'impression que nous sommes perdus.
Tout est paralysé.
Dans nos familles, dans nos pays, il y a le péril qui est tout proche, il y a le danger.
La tempête que nous traversons manifeste nos fragilités.
Comme les disciples, seuls, nous sommes incapables de nous sauver.
Incapables de changer !
Mais cette tempête nous fait découvrir combien nous appartenons les uns aux autres.
Nous sommes appelés à prendre mieux conscience de ce qu'est le bien commun.
Que nous devons apprendre à vivre comme des frères.
Et laisser s'envoler tout ce qui est superficiel !
En séparant enfin, dans notre vie, le nécessaire du superflu.
En fait, nous avons oublié de servir Dieu.
Et nous ne nous sommes pas arrêtés devant les injustices de ce monde ni les appels de nos frères en difficulté.
Nous n'avons pas bougé devant le drame des pauvres !
Par bonheur, il y a tous ceux qui luttent pour faire face.
Car devant la tempête, il ne sert à rien d'abandonner.
Ton appel, Seigneur, résonne, afin que se taise la tempête aussi aujourd'hui !
La peur ne sert à rien.
Il nous faut soutenir les personnes.
Sans céder à la panique, mais en vivant solidairement.
C'est notre histoire qui est en jeu.
Les soignants, les médecins, les policiers, tous ceux qui assurent les services, eux, ont compris que personne ne peut se sauver seul.
"Que tous soient un !" C'est la prière de Jésus.
E nous tous, par des petits gestes quotidiens, il nous faut changer nos habitudes, avancer dans la prière et le service silencieux : ce sont nos armes silencieuses !
Tel est l'appel de Dieu : faire le bien.
Le Seigneur nous appelle, du milieu de la tempête, pour nous inviter à espérer et à agir ensemble.
Il vit à nos côtés.
Il nous pacifie.
Par sa croix, nous sommes sauvés, relevés.
Pour que personne, nulle part, ne soit séparé de son amour.
Quant à nous, n'éteignons pas les forces de la vie !
Rallumons l'espérance.
Trouvons d'autres formes de fraternité.
Changeons de mentalités.
Dieu est notre force.
Dans la tempête, Dieu prend soin de nous !"
A suivi alors un long et riche moment d'adoration et de prière silencieuse, au terme de laquelle le pape a béni la terre entière, aux quatre coins de l'horizon.
Puis, après avoir rappelé que c'est la mission de l'Eglise de partager le pardon de Dieu, et parce qu'il ne sera pas possible de se confesser lors des fêtes pascales, il a accordé le pardon total du Seigneur à toutes et tous, derrière leurs postes-radio ou leurs écrans, pour tous les péchés. Car la miséricorde de Dieu est surabondante et plus forte que tout.
Extrait de la belle prière universelle finale : "Si la mort nous anéantit, ouvre-nous à l'Espérance, ô Seigneur !"
samedi 28 mars 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2317 : "Nous n'avons pas bougé devant le drame des pauvres..." (Pape François)
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:08
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3 commentaires:
Dans cette tempête inattendue, dans cette mer agitée, nous sommes tous attendus à ramer ensemble.
On ne peut pas se sauver tout seul !
"Nous n'avons pas bougé devant le drame des pauvres."
A méditer !
"Tel est l'appel de Dieu, faire le bien"
Faites le bien par petits bouts là où vous êtes;car ce sont ces petits bouts de bien, une fois assemblés , qui changent le monde (Desmond TUTU)
C.cil
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