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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 1 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2183 : "Talitha koum", "Lève-toi !"

L'une de mes surprises, lorsque je suis arrivé jadis comme missionnaire au Mali, où j'ai ensuite passé neuf belles années, ce fut de découvrir que dans ce pays, le mouvement chrétien des enfants, semblable à ce qui s'appelait chez nous "les Coeurs Vaillants", ou l'ACE (Action Catholique des Enfants) aujourd'hui, s'appelait les "Talitha koum".
Comme je l'ai expliqué en homélie hier au Bernard, et ce matin à Jard-sur-Mer, cette expression en araméen, tirée de la bouche de Jésus, entendue dans l'évangile de ce dimanche, signifie : "jeune fille, lève-toi !"
Je demandai aux responsables malien des "Talitha koum" pourquoi ce nom avait été choisi pour le mouvement des enfants. Et ils me répondirent : pour deux raisons. La première, parce qu'il s'agit d'une petite fille dont il nous est dit dans l'évangile qu'elle n'avait que douze ans, ce qui est l'âge moyen des enfants de ce mouvement.  Et la deuxième raison surtout, parce que Jésus a guéri cette enfant de la mort, et l'a remise debout.
De la même façon, le mouvement malien des "Talitha koum" consiste à rejoindre les enfants maliens, catholiques et musulmans d'ailleurs, dont un grand nombre ne sont pas scolarisés : les petites filles sont vendeuses de légumes, ou "petites bonnes", tandis que les garçons sont cireurs de chaussures, aide-apprentis ou autres...
Et la pédagogie de ce mouvement consiste, comme l'a fait Jésus avec la petite fille de Jaïre, à permettre à ces enfants de se remettre debout, de trouver leur dignité, de participer à des cours d'alphabétisation, ou d'apprendre un peu de couture pour les filles, etc.  En un mot, de les sortir de la mort de leur condition difficile pour, comme l'a fait Jésus avec cette enfant, leur permettre d'avancer dans la vie et de grandir.
Pourquoi cela ? Parce que, comme cela nous a été rappelé dans la 1° lecture, "Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants." Il ne se réjouit pas non plus de les voir survivre seulement, aux portes de la mort, comme c'est le cas de trop de ces enfants, trop souvent laissés à eux-mêmes ou abandonnés. Ce qui les conduit, soit dit en passant, quand ils ont grandi, à traverser le désert et la mer pour rejoindre les soit-disant "lumières" de l'Occident.
Mais revenons au message que nous laissent les textes de la liturgie de ce dimanche. S'ils nous ont été proposés par l'Eglise, c'est pour que, à notre tour désormais, à la suite de Jésus, nous posions les mêmes gestes que lui, face aux personnes qui, autour de nous, meurent de solitude, ou de tristesse, d'incompréhension, ou de maladie. Comme Jésus alors, à son exemple, il nous faut approcher ces personnes avec douceur, leur prendre la main et essayer de leur dire : "Talitha", "Lève-toi !"  Pour que ce soit plus clair, je vais donner quelques exemples.
-  Tout d'abord, celui d'un notaire. Vendredi, j'ai reçu le mail suivant, de la part d'une femme abandonnée par son mari, parti avec tout son argent. Un moment, j'ai craint qu'elle ne mette fin à ces jours ; jusqu'à ce que quelqu'un ait l'idée lumineuse de lui conseiller tel notaire, apprécié pour la façon dont il sait accompagner les personnes en grande difficulté. Elle m'a fait suivre le message que celui-ci a pris la peine de lui téléphoner, et dont  voici un extrait : "On me disait souvent que le métier de notaire était un travail classique ; mais je découvre que c'est une fonction au service des citoyens.  Il me semble que tout ce qui se passe dans ce que vous subissez illustre cette "mission" qui consiste à remettre de l'équité au coeur des décisions".  J'ignore si ce notaire est croyant ; mais il a su dire à cette femme en détresse : ""Lève-toi, je vais m'occuper de toi et tout faire pour te tirer de là." Sans le savoir peut-être, ce notaire est entré dans l'attitude de sauveur de Jésus !
-  Autre fait, repéré dans l'édition de ce jeudi de "Ouest-France" : Sur la côte, la Mission locale Vendée Atlantique, qui accompagne les jeunes en recherche d'emploi ou exclus du système scolaire, sur 2656 jeunes suivis, en 2017, a pu fournir un emploi à 1676 jeunes en difficulté : 17% de plus qu'en 2016.  Je crois qu'on peut voir, là aussi, une imitation, une suite du geste de Jésus, à travers ces jeunes, condamnés à une certaine mort sociale, mais remis debout, et comme ressuscités, grâce à la qualité de l'accompagnement par les responsables de la Mission locale Vendée Atlantique.
-  Un dernier fait : vous avez entendu cette semaine les médias nous expliquer que les homosexuels sont souvent agressés ; 50% d'entre eux disent l'avoir été un jour ou l'autre, en paroles, ou même physiquement ; le pourcentage des suicides est très fort au sein de cette population. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, surtout qu'il y a de ces personnes dans presque toutes nos familles ou relations. Serons-nous des soutiens qui les aideront à vivre dans la paix ?  Qu'aurait fait Jésus face à eux ?
J'aurais bien d'autres exemples à vous partager, autour de l'action du Secours catholique par exemple, des services sociaux ou de santé, ou en revenant sur la façon dont Simone Veil, honorée en ce jour, a su avoir de la compassion ,pour tant de femmes blessées, quitte à être critiquée par des personnes sans coeur. A vous de repérer tous ces gestes fraternels qui éclairent notre vie en collectivité. Car la société française n'est pas aussi pourrie que l'on voudrait nous le faire croire, et l'Evangile a encore de beaux jours devant lui chez nous.
Je vous invite à présent, durant le reste de cette célébration, à rechercher, dans votre entourage ou vos fréquentations, une personne, ou une famille, en souffrance, qu'il serait possible de contribuer à remettre debout.
Quant à nous, pendant cette messe, entendons Jésus nous dire : "Talitha koum", "Jeune homme, adulte, enfant, personne d'un âge certain, lève-toi, bouge-toi ; tu n'es pas fait pour la routine, ni pour la mort, mais pour vivre, pour aimer, pour servir tes frères, comme Jésus l'a fait !  Amen !

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