Je ne suis pas sûr que cela intéresse grand monde, mais cette semaine, profitant d'un temps libre, je me suis décidé à parcourir à pied, sac à dos, la côte sud-vendéenne, des Sables d'Olonne jusqu'à à la Pointe d'Arçay à la Faute-sur-Mer. Et cela, malgré les annonces d'orage et de mauvais temps, qui ont failli me dissuader. Par la route, cela fait environ 100 kms, en 4 jours, de mardi à vendredi ; mais sans doute bien plus par les sentiers, dont principalement le GR 8 qui longe toute la côte en Vendée, mais qui parfois fait des tours et des détours, par ex. dans la forêt de Longeville, ce qui allonge d'autant le circuit. A l'aller, par le GR, et au retour, par les plages, ou sinon, les pistes cyclables. Une autre fois, il me faudra encore 4 jours pour terminer ce parcours, depuis Bouin jusqu'aux Sables d'Olonne, avec une distance à peu près semblable.
Qu'est-ce qui m'a marqué ? La nature d'abord, et sa beauté : le souffle du vent sur les grandes herbes, la fraîcheur des jardins à l'aube, les oiseaux qui entonnent leurs chants du matin, les fleurs qui semblaient s'ouvrir à mon passage (!), les coquelicots partout présents, les arbres qui me regardaient passer, un peu envieux de ne pouvoir bouger ni partir au loin avec moi. Mais aussi, la beauté naturelles des dunes, si fragiles, le lent mouvement de la mer, les rochers immobiles, le sable partout présent, la splendeur de la forêt, cette merveille que représentent les marais, l'azur du ciel, comme les pluies d'orage, sous lesquelles j'ai ployé le dos, trempé jusqu'aux os, tout en bénissant le Seigneur, comme on le chante avec le Cantique de Daniel 3 : "Vous toutes, pluies et rosées, bénissez le Seigneur."
Autre point marquant : les rencontres. En fait, j'ai rencontré très peu de marcheurs sac à dos : un seul à vrai dire, sur les 100 kms, une jeune femme, trempée comme moi ; pas sur un sentier en plus, mais près du lac Tanchet, aux Sables d'Olonne. Cette absence m'a manqué. Par contre, énormément de cyclistes, dont un sur deux me faisaient un sourire ou me saluaient. Long échange, sous un arbre, avec un cycliste dégoulinant sous la pluie : "nous, en vélo, on n'a pas de parapluie" me déclara-t-il, un peu jaloux du mien. Personne donc à qui parler sur les sentiers, les joggers passaient trop vite ; peu de monde également dans les rues des villages, aux portes et fenêtres souvent closes. En définitive, mes discussions se sont tenues surtout avec des employé(e) des voiries, sur chaque commune ; je commençais par les féliciter de leur travail, et ils enchaînaient tout de suite sur leur joie de tenir propres et belles les rues et allées de leur commune ; "en vue du Tour de France" m'a-t-on dit plusieurs fois !
Un dernier point, sans doute le plus essentiel. Goethe disait : "Je marche pour savoir où je vais." Et moi aussi, si j'ai fait ce chemin, c'est avant tout pour prendre le temps de vivre, le temps de penser, le temps de prier. J'ai passé ces 4 jours à remercier le Seigneur de pouvoir encore ainsi marcher, à près de 76 ans, avec un sac à dos. La chance d'avoir du temps, pour contempler, pour méditer, pour rêver aussi. Tout en laissant défiler dans mon coeur tant et tant de visages, de paroissiens, de famille, d'amis, avec lesquels j'ai cheminé ça et là, tout au long de ma vie d'homme et de prêtre. En portant les uns et les autres dans ma prière, pour les remettre dans la main de Dieu.
Où est-ce que je vais ? Avec vous tous dans mon coeur, vers Dieu !
samedi 9 juin 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2172 : 100 kilomètres en 4 jours
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:31
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