En méditant ce beau texte, tiré de la 1° lecture de ce vendredi, en Isaïe 58/1-9, j'étais un peu triste. Pour moi-même d'abord, qui ne suis pas toujours fidèle aux appels d'Isaïe ; mais aussi, en pensant à ces paroisses où, dans le diocèse et au-delà, "le jour où vous jeûnez, votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui - continue le prophète Isaïe - que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ?"
On se sent tout petit, face à une telle interpellation ! Et pourtant, l'entrée en Carême ne nous a pas permis d'arrêter le cycle de la violence entre paroissiens, ici et là. Pire que dans une cour de récréation : "C'est toi qui as commencé." "C'est à lui de nous demander pardon le premier." "Nous, on n'est pas coupables, on n'a rien fait de mal." "Tant qu'ils n'auront rien dit, nous on continue à manifester notre désaccord, et même notre colère." "On attend des excuses !"
Mais où sommes-nous donc ? Et qui s'exprime ainsi ? Qu'en pense notre Sauveur, celui qui, face aux insultes, gardait le silence, et ainsi, sauvait le monde ? Marc 14/60-61 : "Le Grand Prêtre, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus : Tu ne réponds rien au témoignage que ceux-ci portent contre toi ?" Mais lui gardait le silence ; il ne répondit rien."
Jésus nous apprend une chose : il n'y a aucune honte, aucun déshonneur, au contraire, à stopper un cycle de violence, à ne pas se laisser emporter par la spirale du mauvais ressentiment ; et cela, même si la cause que nous défendons nous semble juste ; ce qui n'est pas forcément le cas d'ailleurs. Il y a parfois un sentiment d'orgueil, quand ce n'est pas un manque de discernement.
Comment Jésus, Lui, a-t-il fait avancer son combat ? Ni par la hargne, ni par la volonté d'obliger les autres à croire en son message, à plier devant ses volontés. Lui qui était pourtant l'incarnation même de la Vérité.
Relisons ce qui reste le sommet de l'Evangile, à savoir la proclamation des Béatitudes : "Debout, les artisans de paix ! Eux seront appelés fils de Dieu." (Matthieu 5/9)
Hors de ce témoignage d'humilité et de paix, peut-il y avoir un salut ?
Le jour où ce pas sera fait, "alors, ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : "Me voici." (Isaïe, lecture de ce vendredi)
vendredi 16 février 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2135 : "Votre jeûne se passe en querelles " (Isaïe)
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:30
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