Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 12 février 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2131 : "C'est une qualité d'être vieille !"

J'ai vécu hier un après-midi exceptionnel aux Sables d'Olonne. En ce dimanche de la Santé, vécu et célébré dans toutes les églises de France, l'équipe dynamique et inventive du SEM (Service Evangélique des Malades) de la paroisse Sainte Marie des Olonnes a organisé, comme chaque année, une conférence-débat sur le thème retenu au plan national : "Montre-moi ton visage".
Avec la participation active de Gaston, l'aumônier, ce fut un échange à deux voix : Anne, jeune médecin-gériatre au centre hospitalier des Sables, très agréable à écouter, nous a aidés de son expérience à mieux comprendre comment accompagner nos anciens, ainsi que les personnes atteintes d'Alzheimer par exemple. Intervenait avec elle un clown qu'elle avait invité, celui-ci habitué à intervenir dans les hôpitaux auprès des malades. La salle de conférence de l'Abbaye Sainte Croix était comble, et les nombreux bénévoles présents ont pu apprendre bien des choses, dont voici quelques échos.
L'objectif du médecin comme du clown consiste, dans les lieux de fragilité et de souffrance, parfois même de désespérance, à "remettre de la vie" ! Avec un objectif absolu : être toujours en positivité, dans une communication positive. Pour aider à "gai-rire" !  Trop souvent en effet, l'on juge et l'on marginalise les personnes qui n'arrivent plus à raisonner comme on le souhaiterait. On parle même parfois d'eux comme de "légumes", ce qui est effarant. Car, ce sont encore des personnes à part entière, qui restent des "sujets". Ce ne sont pas des incapables : ils sont "autrement" capables. Mais il faut trouver, par des gestes, par le regard ou autrement, la façon d'entrer en relation. Car les malades sont des personnes jusqu'au bout, et doivent être considérées ainsi, dans tous les cas.
Au cours de l'échange qui a suivi, et qui fut très riche, très bel exemple donné par Gérard, l'un des participants : rendant visite à sa belle-mère en fin de vie, sans apparemment aucune possibilité de relation ni d'échange. Au bout d'un moment, Gérard sortit un instant dans le parc tout proche, c'était le printemps. Au milieu de l'herbe, des petites pâquerettes. Il en ramassa trois et rentra les offrir à la malade, dont alors, miracle, le visage s'épanouit d'un grand sourire. Prouvant ainsi qu'elle n'était en rien hors du monde ni en-dehors de toute relation possible ; les apparences peuvent être très trompeuses, elle était encore "capable" !
Sympathique exemple donné aussi par le clown : dans un établissement de santé, une personne était surprise de voir des clowns arriver : "les clowns, c'est pour les enfants ! Moi, je suis vieille..." Et le clown, plein d'à-propos, de lui répondre : "Mais, c'est une qualité d'être vieille !" Ca y est, la glace était rompue, et cette femme enchantée alors de la rencontre.
Très utile aussi d'entendre Anne préciser qu'il faut éviter de dire aux malades : "Ca va aller", ou encore : "Ne vous inquiétez pas." Ce n'est pas ce genre de phrase qui va leur remonter le moral ! L'objectif, c'est plutôt de prendre le temps de les écouter, d'accueillir tout simplement ce qu'ils expriment ; sans poser trop de pourquoi ; "on n'est pas des détectives !" Par exemple, si quelqu'un vous dit : "Moi, je veux mourir", qu'est-ce qu'on répond ? Plutôt que de leur faire un sermon du genre : "Il ne faut pas désirer la mort", si on leur demande quand ils veulent mourir, déjà, ils reculent un peu ; et de quelle façon ils souhaitent mourir ? Alors, ils changent de sujet et sont un peu apaisés. Mais Anne, le médecin, et le clown, ont expliqué cela bien mieux que moi.
Une dernière chose, car malheureusement, il m'est impossible, dans un espace aussi restreint, de reprendre la richesse de tout ce qui a été exprimé, lorsque l'on passe visiter un malade, celui-là sentira si on n'est pas à l'aise ! Rester naturel ; commencer par se présenter brièvement, faire une seule phrase à la fois, et attendre la réponse. Faire des phrases courtes, avec une seul idée, et reformuler ce que la personne répond, comme pour le valoriser et le valider ; qu'elle se sente écoutée, et même, qu'elle guide ainsi le cours de l'échange. Remettre ainsi l'autre comme sujet, dans le respect de ce qu'elle dit, quelle que soit parfois l'étrangeté du propos. Valoriser l'histoire qu'on a déjà entendue dix fois, au lieu d'en faire le reproche au malade. Se mettre au niveau de la personne, de son regard, en évitant la position dominant-dominé.
Gaston nous a bien expliqué comment l'on rejoint, en tout cela, des attitudes de Jésus que l'on peut retrouver tout au long de l'Evangile. Inspirons-nous de l'exemple de Jésus : il s'agit d'aimer !

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