Sous mes fenêtres, un énorme camion, pour assurer le plein de fuel afin que je puisse me chauffer ! Il pleut légèrement. J'en fais la remarque au technicien qui me répond, stoïque : "Ce n'est rien ! Tout à l'heure, au Château d'Olonne, j'ai rempli une cuve sous une pluie battante." Mais ce n'est pas seulement de cela que je veux vous parler. J'arrive de célébrer l'eucharistie et, en voyant ce camion, je me suis dit : "Je viens d'assurer mon plein de fuel divin pour la journée !" Hé oui car, je le sens biens, mon moteur humain et pastoral interne ne peut pas fonctionner s'il n'est pas alimenté.
Cela m'a fait penser à cette réflexion d'un évêque anglais, repérée récemment, dans laquelle il souligne ceci - je redis cela de mémoire, approximativement : "Quand j'assure mon ministère épiscopal sans avoir pris le temps de prier, il me semble que je fais quand même des choses qui ont du sens ; mais lorsque je me suis donné auparavant, ou pendant, du temps pour prier, je m'aperçois que tout se passe tout à fait différemment. Peut-être pas avec plus de "réussite", mais tout baigne davantage dans l'action même de Dieu. Et je me sens beaucoup mieux !"
Cela me rappelle l'histoire de ce type qui se paye une voiture roulant au diesel. Le fabriquant prend le temps de lui expliquer les choses, lui indique qu'il devra faire faire une vidange une fois par an, et qu'ainsi, il n'aura en principe pas de panne avant 5 à 10 ans ou plus même. Mais le type décide de rouler à l'essence, et de faire la vidange tous les trois ans seulement. Au bout de même pas une journée, la voiture ne marche plus ! Malheureusement, elle s'est arrêtée en panne dans un virage, sans visibilité. Une autre voiture lui est rentrée dedans, et le chauffeur, gravement blessé, s'est dit en lui-même : "C'est de la faute de Dieu ! Si Dieu était bon, il empêcherait qu'arrivent les accidents..."
Celui qui lui a vendu la voiture est attristé ; mais, généreusement, le type une fois rétabli, il consent à lui fournir une nouvelle voiture. Mais cette fois-ci, ce chauffeur étrange omet alors de mettre du carburant, puis, s'étonne de ce que son auto ne peut plus avancer.
Voilà un type qui n'a besoin de personne, qui n'écoute aucun conseil, qui ne lit aucun livret d'entretien. N'est-ce pas un peu, plus ou moins, notre situation à tous, dans notre société comme au sein de nos Eglises ? Pas étonnant alors si les situations sociales ou ecclésiales se bloquent, comme dans notre diocèse de Luçon. D'autant plus que nombre de baptisés ne lisent quasiment jamais ce magnifique livret d'entretien qu'est la Bible, et ne passent jamais à la station-service "Eglise" pour faire le plein de temps en temps ...
Livret d'entretien "Actes des Apôtres", 4/31 : "Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla (ce qui signifie que les choses se mirent à bouger, peut-être ?) ; ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance."
vendredi 9 février 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2128 : Faire le plein de fuel
Publié par
Olivier Gaignet
à
11:12
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