Grosse discussion en compagnie de plusieurs résidents, au cours d'un repas que je partageais avec eux dans un Ehpad, à propos du décès d'une maman de Talmont, de 48 ans, il y a quelques jours : un jeune homme de 24 ans, roulant à vive allure dans les rues de la Chaume, avec 1,60 gramme d'alcool par litre de sang, l'a heurtée violemment ; projetée sur le pare-brise, cette femme est retombée lourdement sur la chaussée et n'a pas survécu à ses blessures. Moment de silence ! Puis, l'un des résidents de déclarer : "Y'a pas d'justice !"
Nous étions tous plongés dans une grande tristesse ! "Y'a pas d'justice !" Traduction, tel que j'ai ressenti cette remarque : "Et votre "Bon Dieu", où était-il ? Et qu'a-t-il fait pour empêcher un drame aussi ignoble et injuste ?"
Silence encore... Je sentais que chacun souffrait, méditait, se demandait ce qu'un tel événement pouvait vouloir dire. Devais-je prendre la parole ? Pour dire quoi ? Quelques instants plus tard, je me suis permis de confirmer ce qu'avait dit ce résident : "Oui, en effet, ce qui vient de se passer est profondément injuste ! Il était trop tôt pour cette femme de quitter cette vie, et surtout de cette façon là !"
Et l'échange de reprendre, avec des réflexions telles que celles-ci : "L'alcool, c'est vraiment dangereux !" "Et la vitesse des voitures ?" "Dans notre société, on ne fait plus attention à son prochain." "Nulle part, on n'est en sécurité."
Au milieu de tout cela, j'ai essayé de glisser que "ce n'était pas Dieu qui conduisait la voiture", en ajoutant que "ce sont les humains qui sont injustes les uns envers les autres, trop souvent." Réaction très juste de l'un des résidents : "Dans la vie, trop souvent, les gens s'écrasent les uns les autres, et il y a beaucoup d'injustices autour de nous."
J'aurais aimé poursuivre un peu cette réflexion, approfondir cette question de l'injustice de Dieu ou des hommes ; mais, entre deux plats, la poire et le fromage, le lieu ne s'y prêtait guère... Je pensais à cette réflexion d'Eric Tabarly que je cite de temps en temps : "Pourquoi Dieu permet-il tant de saloperies et de misères ?" M'est revenu plus tard ce que disait aussi Claudel : "Jésus-Christ n'éclaire pas l'énigme de la souffrance ; il la remplit de sa présence." Et cela, même quand on ne cite pas son nom.
La foi nous dit que, dans un tel événement donc, Jésus est présent, vivant, actif, juste, éclaireur, sauveur ; même si on ne sait comment. Dimanche dernier, au cours de la messe à Talmont, nous avons porté cette dame dans notre prière, ainsi que sa famille. Même si la cérémonie d'au-revoir a été célébrée au crématorium, Jésus sauveur a souffert avec cette famille, et ne les a pas privés de son soutien divin !
A présent, à nous d'oeuvrer pour que le mal, l'injustice et la mort n'aient jamais le dernier mot !
mercredi 28 février 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2145 : "Lydie est morte écrasée ! Y'a pas d'justice !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
19:22
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