C'était au matin qui suivit la forte tempête qui, récemment, fit un certain nombre de dégâts dans notre région. Dès les aurores, je sortis voir en quel état se trouvaient les lieux de mon"ermitage" temporaire : le sol de la propriété, en lisière de forêt, abritant de nombreux pins, était jonché de branches cassées, dont certaines vraiment très grosses, heureusement tombées ni sur la maison ni sur ma voiture. : une satanée purge dans les hauteurs de tous ces grands pins !
Puis, devant rejoindre Talmont, toujours sur Bourgenay, auprès d'un rond-point, j'aperçus l'un de mes amis à terre, comme terrassé, gisant tristement sur le sol. Ce superbe pin parasol que j'admirais lors de chacun de mes passages. Cela me fit quelque chose de le voir ainsi abattu ; tandis que son frère jumeau, tout proche de lui, ayant échappé à la tempête, semblait veiller tristement son malheureux "alter ego", vaincu par les forces du ciel en furie.
Me revint alors en tête la célèbre ballade du poète Georges Brassens : "Auprès de mon arbre, que j'étais heureux..." Oui, c'est vrai, j'étais heureux de rencontrer régulièrement cet ami arbre. Ca paraît bébête, mais, lors de chacun de mes passages, je lui disais bonjour, ainsi qu'à son frère jumeau. Ils me semblaient très sympas tous les deux. Deux belles images de cette superbe région de Bourgenay, à l'image de toute cette côte admirable du Talmondais.
J'aime bien les gens du Pays de Talmont et de Jard, avec lesquels je fais connaissance peu à peu, mais ces deux arbres, comme la mer, certains rochers plus caractéristiques, mais aussi de beaux endroits de la plaine et des marais sont devenus également mes amis. Pour paraphraser la chanson de Brassens, conscient de la beauté de tous ces éléments de notre soeur nature, "je ne devrais jamais les quitter des yeux !"
Mais finalement, dire que les arbres sont mes frères, ainsi que les rochers, et que la mer est ma soeur, ce n'est peut-être pas aussi bébête que cela, si j'en crois les premières lignes de la lettre écrite par le pape François, "Loué sois-tu" : "Loué sois-tu, mon Seigneur," chantait saint François d'Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une soeur, avec laquelle nous partageons l'existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts. "Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l'herbe." (François d'Assise, Cantique des Créatures)
Bonne nouvelle : on a pris soin du frère arbre en deuil ; les jardiniers de la commune ont placé autour de lui trois étais qui lui permettront de tenir bon face aux prochains assauts du dieu Eole !
P-S : une très belle réflexion de Gilbert Cesbron : "Parfois, un arbre humanise mieux un paysage que ne le ferait un homme !"
vendredi 12 janvier 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2119 : "Auprès de mon arbre, je vivais heureux..."
Publié par
Olivier Gaignet
à
18:20
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