Je ne sais pas d'où cela vient, mais je remarque que, à la suite d'un Café-Théo par exemple, la question qui vient en premier, c'est : "Vous étiez combien ?" Alors que l'on pourrait s'attendre à un questionnement d'un autre type, par exemple : comment l'échange s'est-il déroulé ? Est-ce que les participants se sont bien exprimés ? Ou encore : qu'est-ce qu'il en est ressorti ? Souvent aussi, après les messes des familles, des personnes demandent : "Il y avait combien d'enfants ?" Sous-entendu peut-être, mais je n'ose le croire : s'il n'y en avait que 8 ou 9, cela signifiait pour eux que c'était raté. Réaction très compréhensible, et bien humaine finalement... Mais il ne faudrait pas que l'on en arrive trop vite à la conclusion suivante : s'il y a si peu d'enfants, cela vaut-il le coup de continuer ?
Le problème, c'est que, aux yeux de Dieu, faire porter l'interrogation de façon trop forte sur le problème du nombre, c'est sans doute une fausse question, ou une question mal placée. J'aime bien cette réflexion de Mgr Albert Rouet : "Dieu n'aime pas les bilans." "Le pape, combien de divisions ?" demandait Staline. C'était bien l'exemple type d'une question "in-sensée"...
En effet, peut-on calculer combien de personnes se tournent réellement vers Dieu, ou vers les autres, à tel moment ? On peut dénombrer des présences, c'est vrai, et ce n'est pas inutile ! On peut étaler des chiffres, établir des listes, mais que cherche-t-on à prouver par là ? Qu'on a été efficaces, que notre façon de faire était bonne ? Pourquoi pas ?
Mais alors, attention ! Car il ne faudrait pas que l'on recherche à faire bonne figure, devant l'évêque par exemple, ou face aux personnes qui nous entourent... Pour les épater !
Toute la vie de Jésus l'atteste en effet : c'est d'abord dans la faiblesse que la grâce de Dieu se déploie. Et c'est dans le fond des coeurs que Dieu seul peut mesurer la profondeur et la qualité de l'amour.
Comme cela s'est dit la semaine passée lors d'une rencontre entre catéchistes : même s'il n'y a que trois enfants dans un groupe, l'on ne doit pas se lamenter ! Au contraire, réjouissons-nous : il y avait moins de monde que cela au pied de la croix !
Et pour conclure, ce proverbe russe que je cite allègrement depuis des années, et pas seulement pour me consoler : "Dieu plus une personne, cela fait toujours la majorité !"
P-S : Une belle conclusion aussi que m'a soufflée une paroissienne de St Laurent-sur-Sèvre, en me livrant, le 29 juin 2017, cette parole si juste de Mgr Albert Rouet : "L'heure n'est plus à compter qui vient à l'église, elle est de savoir vers qui va l'Eglise !"
dimanche 25 juin 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.071 : "Vous étiez combien ?"
Publié par
Olivier Gaignet
à
21:22
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