Lors de l'homélie au cours de la messe de ce mardi matin à Mortagne, j'ai commenté cette phrase de l'évangile du jour où Jésus déclare : "Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués." (Matthieu 23/1-12)
Cela m'a fait penser à ce que j'ai entendu jadis lorsque j'étais en mission au Mali, à propos d'un défaut particulièrement développé chez les Français, et que l'on nomme là-bas "le complexe du coq". Vous savez, ce besoin que l'on éprouve d'être mis en valeur, d'être remarqués, que l'on fasse attention à nous, d'être au centre des regards ; en un mot, d'écarter tout rival pour être enfin le premier...
Valls ou Macron ? Hamon ou Mélenchon ? Sarko ou Fillon ?
Les Maliens, mais aussi les missionnaires d'autres nationalités aimaient nous chatouiller avec cette histoire du coq gaulois qui, même quand il a les pattes dans le fumier, ne manque pas de chanter "cocorico" en toute circonstance, d'un air supérieur et tout en se rengorgeant.
Ne retombons pas sur le dos de ces pauvres politiques, lesquels, plus que de critiques, ont bien besoin de notre compréhension ! Cependant, il serait bon que ceux-ci arrêtent de se prendre tous plus ou moins pour le coq de la basse-cour qui a la plus belle voix !
D'ailleurs, ce complexe du coq est loin d'être réservé aux seuls politiciens ! Qui ne connaît tel ou tel président d'association qui se prend vraiment pour le meilleur, et n'envisage pas un instant de laisser sa place ou son rang ? Qui n'a jamais eu à faire avec ces personnes qui tiennent leur responsabilité à bras le corps, mordicus, envers et contre tout, comme si cela était leur propriété personnelle ?...
Le complexe du coq : tout faire pour être reconnu ! L'inverse de ce que l'on attend d'un authentique serviteur ... Mais que nous dit donc Jésus sur la question ? Relisons l'évangile de ce mardi : "Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé."
Il nous arrive parfois de souffrir que personne ne fasse attention à ce que l'on fait ; c'est humain, mais on ne peut en rester là, ni, à cause de cela accuser les autres de ne pas tenir compte de nous et de nous mépriser. Jésus en effet, si l'on a un vrai contact avec lui, nous invite au contraire à quelque chose de beaucoup plus grand que ce désir d'être remarqué par les gens.
Tournons donc joyeusement le dos aux vaines gloires : là ne peut être le fondement de notre existence. Rappelons-nous que Jésus nous conduit vers la source de la vraie vie ; suivons-le avec une totale confiance.
Pour conclure, savez-vous à quel signe, parmi d'autres, l'on reconnaît que quelqu'un est adulte ? C'est lorsqu'il ou elle est capable de servir les autres dans la joie, même si personne ne s'en aperçoit, et gratuitement !
P-S : Je vous fais part d'une prière de Sainte Louise de Marillac que nous fêtons en ce mercredi 15 mars :
"Jésus, qui avez voulu vous unir étroitement à nous par amour, j'ai pleine confiance que partout où il vous plaira de m'appeler, pourvu que je me laisse conduire, votre dessein sera accompli pour la plus grande gloire de Dieu."
mardi 14 mars 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.048 : Le complexe du coq
Publié par
Olivier Gaignet
à
18:55
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