L'idée de ce billet m'est venue à la suite d'une réflexion entendue récemment : "Ces élections, c'est une vraie Tour de Babel ! On n'y comprend rien ! Chacun se dit le meilleur, et veut monter sur la tête des autres. Chacun veut décrocher la lune, et ils se fichent bien de nous !" Réflexion un peu sévère, j'en conviens, mais qui n'est pas sans rappeler cet épisode biblique qui nous a été proposé par la liturgie vendredi il y a 8 jours.
Qu'est-ce qui ressort de ce fait ? L'orgueil de l'homme, qui veut construire la cité parfaite, si extraordinaire que Dieu n'a qu'à bien se tenir ! En effet, avec nos merveilleux projets (électoraux), on va bientôt faire mieux que lui, dont la Création a été un peu ratée !
Il s'agit en effet de construire une société qui nous sauve du déluge et de la désintégration. Je vous rappelle le texte du projet de ces constructeurs qu'évoque le Livre de la Genèse (11/4) : "Allons ! Bâtissons une ville avec une tour dont le sommet soit dans les cieux." Avec aussitôt cette remarque étonnante : "Ainsi, nous travaillerons à notre renommée !"
L'objectif est clair ! On y voit l'orgueil démesuré de l'homme, et cette tentation permanente de prétendre savoir comment imposer sa pensée et ses projets à tous, d'en haut ; de façon un peu prétentieuse, plutôt autoritaire, et parfois presque totalitaire, en déconsidérant ou en éliminant, sans vergogne, tout opposant ou concurrent.
Et voici que, pêle-mêle, ces soit-disant beaux projets font l'impasse sur les souffrances des agriculteurs, sur la douleur des Syriens, sur le respect de la justice, sur l'attention aux laissés pour compte dans notre société, sur l'urgence d'aider nos concitoyens à mûrir leur pensée et à viser d'abord la recherche de solutions ouvertes et fraternelles...
Dans sa finale, le récit biblique propose une certaine signification du nom de "Babel" qui, en hébreu, se prête au jeu de mot avec un autre mot qui lui ressemble : "balal", "mélanger, "embrouiller". Avec des termes de ce genre, on comprend combien la situation actuelle représente un danger pour notre "humanité", c'est-à-dire, notre façon d'être homme, et de construire notre avenir...
Noyés dans ces embrouilles, notre esprit est "mélangé", et nous ne savons plus à quel saint (candidat) nous vouer !
Mais voici qu'apparaît Dieu, celui que l'on avait cru éliminer une bonne fois de nos calculs terrestres, électoraux ou autres : "Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que que les hommes avaient bâties." Cela nous renvoie à la situation que nous vivons, dont Dieu, malgré les apparences, est loin d'être absent. Aujourd'hui encore, Dieu descend chez nous ; il regarde ce qui se passe et, à travers de multiples signes qu'il nous faut repérer, il agit au coeur de notre monde, par l'intermédiaire de ceux qui mettent toute leur confiance en lui : mais aussi, chez des non-croyants qui essayent d'être fidèles à leur conscience, et oeuvrent de tout coeur, non pas pour "leur renommée", mais pour le bonheur de leurs frères, de tous leurs frères, et soeurs, de France comme du monde entier.
Puissent notre prière et notre action fraternelle faire monter jusqu'au ciel la belle tour de la fraternité, dans laquelle tous, ici-bas, auront la même belle place, celle d'hommes et de femmes "universels" et d'enfants de Dieu !
lundi 27 février 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.044 : Les élections, une vraie Tour de Babel
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:32
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