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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 10 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.036 : Ce pape qui dérange !


Je vous communique un article de Romilda Ferrauto, à Rome, publié le 07/02/2017 


Indignation, émotion, sourires en coin, interrogations… L’affaire des affiches contestant le pape François ne laisse personne indifférent à Rome. Anonymes, ces affiches ont été placardées par dizaines, dans la nuit de vendredi à samedi, dans les rues du centre-ville. Du jamais vu depuis la fin des États pontificaux. « Où est ta miséricorde ? » : les auteurs du pamphlet interpellent le pape en dialecte romain populaire, dans le style des « Pasquinades », ces placards que les Romains accrochaient jadis au socle de la statue de Pasquin, près du Panthéon. Si la forme surprend, beaucoup reconnaissent tout bas que cela devait arriver tôt ou tard. Car à côté de la fronde anti-François, menée par des membres de la hiérarchie de l’Église, surtout depuis les synodes sur la famille, la grogne n’a cessé de monter ces derniers temps, notamment dans les murs du Vatican, contre un pape qui bénéficie paradoxalement d’une formidable popularité à l’échelon planétaire. 

Les « observateurs bien informés » n’ont d’ailleurs aucun doute : l’attaque vient de l’intérieur, des milieux ecclésiastiques. Des ténors de l’Église italienne ont bien tenté de rejeter la faute sur l’extrême-droite romaine, xénophobe et anti-immigration. Une thèse qui ne convainc pas, car le pamphlet fait clairement référence à des dossiers peu connus du grand public : la grave crise qui touche l’Ordre de Malte et plus encore l’affaire trouble des Franciscains de l’Immaculée… Il fallait être bien informé pour y penser ! Dès le départ, c’est plus particulièrement le clan des « conservateurs » qui est montré du doigt, ces cardinaux, théologiens, membres du clergé ou simples fidèles qui critiquent ouvertement la ligne, les mesures et les options pastorales de ce pontificat : en matière de mariage, d’abord – on pense, bien sûr, aux fameux « Dubia », exprimés par quatre cardinaux sur certains points de son exhortation apostolique Amoris Lætitia – mais pas seulement : sa volonté de dialogue avec l’islam, ses interventions en faveur de l’accueil des migrants, la main tendue aux héritiers de la Réforme, la médiatisation à outrance de la personne du pape, et même sa décision de déserter les appartements pontificaux, sont loin de faire l’unanimité.

L’attaque, raffinée et perfide, semble avoir été bien planifiée. Une attaque politique en règle et dangereuse, qui sous la forme de la dérision, veut ridiculiser le pape et miner son autorité.

Mais on aurait tort de vouloir attribuer aux tenants de la doctrine et de la tradition le monopole de l’opposition au pape François. Celle-ci est plus vaste, sournoise, transversale. On a malheureusement tendance à sous-estimer la capacité de nuisance des mécontents, des « privilégiés » récalcitrants à toute réforme, mais aussi de ceux qui se sentent mal aimés et malmenés par un pape qui ne cesse de sermonner le clergé, et surtout la Curie romaine. Même au niveau des employés du Vatican, le malaise et le ressentiment sont palpables. Dans les couloirs et les bureaux, le climat devient lourd. Sans parler de cette prétendue « liste noire » dont beaucoup parlent mais que personne ne semble avoir vue, dans laquelle seraient fichés tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le pontife. « Une calomnie colportée par les ennemis du pape pour lui nuire », dit-on. Sans doute ! Mais cette rumeur, vraie ou fausse, entretient l’incertitude. Du coup, aux échelons moyens ou inférieurs, certains ont adopté une attitude de résistance passive.

Encensé par les uns, dénigré par les autres, ce pape divise et accentue les retranchements. Ces derniers temps, une galaxie de sites et de blogs l’attaquent avec une brutalité surprenante. On l’accuse notamment de mener l’Église à sa perte en déstabilisant l’institution et en désacralisant sa fonction. On l’accuse surtout de cacher sous son apparente bonhomie un tempérament autoritaire, voire tyrannique, comme le prouveraient ses décisions sans appel et ses nominations contestables. On l’accuse encore de démagogie et de populisme. Jésuite, proche du pape, le père Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà Cattolica, réagit en affirmant que cela prouve que François agit efficacement et qu’il dérange

En attendant la suite, et avec une célérité et une diligence rare dans la Ville Éternelle, bien connue pour ses lenteurs et sa mauvaise gouvernance, les affiches ont été d’abord recouvertes, puis retirées. Et la redoutable Division des Investigations générales et des Opérations spéciales est entrée en action pour démasquer les coupables. La preuve que si le pape a des ennemis, il peut aussi compter sur des amis efficaces. Le pape qui, dit-on, est serein, même si à l’Angélus, dimanche, il a redit combien les médisances nuisaient à l’Église.

Reste que l’attaque, raffinée et perfide, semble avoir été bien planifiée. Une attaque politique en règle et dangereuse, qui sous la forme de la dérision, veut ridiculiser le pape et miner son autorité. Une affaire à ne pas minimiser.


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Je me permets d'ajouter à cet article un extrait de "La Croix" en date du jeudi 9 février, sous la plume de Nicolas Senèze, le correspondant à Rome :

Les ennemis commencent à s'organiser. Les opposants, dans son troupeau de fidèles, sont plutôt minoritaires, mais ils sont très actifs et ne baissent pas la garde. D'après l'estimation du vaticaniste italien Marco Politi : "20% de la Curie est pro-Berlusconi, 10% totalement contre lui. Les 70% restants, légitimistes, n'en pensent pas beaucoup de bien et attendent le prochain pape."

J'ajoute qu'en France, d'après un fin connaisseur de l'épiscopat, une part non négligeable des évêques, peut-être 50%, serait mal à l'aise avec "l'esprit du pape François". De même, un certain nombre de prêtres et de laïcs, surtout dans les jeunes générations, ressentent la peur de ne pas être compris par lui, d'être abandonnés dans leur lutte contre le "laxisme", la "décadence", "l'islamisme", et se sentent moins soutenus que par Jean-Paul II et Benoît XVI.  Un exemple malheureux :  la réaction, cette semaine, sur RCF, de Marion Maréchal-Le Pen se disant "désarçonnée par les façons de faire du pape François"...

Dieu merci, l'immense majorité du peuple chrétien, mais aussi énormément d'hommes et de femmes, d'autres religions ou sans religion, se retrouvent pleinement dans l'esprit et l'action évangéliques de ce pape qui enfin fait bouger les lignes dans le sens du service de l'homme et de l'Evangile !


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