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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 13 décembre 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.016 : Dieu permet-il la souffrance ?

Hier soir lundi, réunion trimestrielle des catéchistes de St Laurent et Mortagne pour préparer le prochain module, dans lequel sera abordée la question de la souffrance. Les uns et les autres sont un peu inquiets : le problème est complexe !  Comment allons-nous pouvoir l'aborder avec les enfants ?
Une première question surgit : "J'ai entendu dire, par une religieuse très connue, que Dieu permettait la souffrance ; cela m'a choquée ! Je n'ai pas su quoi répondre, mais je n'arrive pas à croire que Dieu puisse "permettre" le mal."
L'ensemble du groupe acquiesce ; de l'avis de tous en effet, si Dieu nous aime avec tendresse, il n'est pas possible qu'il donne son accord à quelque chose de mauvais pour les humains.
Mais alors, et les objections se multiplient, "Pourquoi y a-t-il des enfants gravement atteints, si jeunes, par la maladie ?" "Et les tremblements de terre qui font tant de victimes, est-ce que cela ne vient pas de la Création voulue par Dieu ?"  C'est d'ailleurs ce que pensent nombre de gens autour de nous.
La réflexion se poursuit : "A la rigueur, si Dieu ne permet pas le mal, pourquoi ne l'empêche-t-il pas ? Que fait-il ?  Où est-il quand les gens souffrent ?  Ou alors, s'il ne peut pas arrêter cela, est-il vraiment tout puissant ?"
Lors de la Création pourtant, à plusieurs reprises, dans le premier chapitre de la Genèse, il est répété : "Et Dieu vit que cela était bon." Alors, si la Création a été bonne, d'où vient le mal ?  Et comment l'expliquer ?  Surtout lorsque l'on constate que, dès le départ, on a l'impression que c'est le mal qui prend le dessus dans cette Création... Avec Adam et Eve qui tournent le dos à Dieu, Caïn qui assassine son frère Abel et, dès le chapitre 6, cette constatation : "Yahvé vit que la méchanceté de l'homme sur la terre était grande, et que dans son coeur, il n'y avait de place que pour le mal." (Genèse 6/5)
L'on reste perplexe !  Dieu a-t-il vraiment permis tout cela ?  Relisons la Bible : en divers passages, on a plutôt l'impression que Dieu est profondément surpris, interloqué même, par ce qui arrive à sa Création ; par exemple, lorsqu'il s'exclame (voir Genèse 18/20-21)  : "Est-il vrai, ce cri qui monte de la terre ?"
Surprise de Dieu qui, dans son immense bonté, dans sa tendresse infinie, ne pouvait imaginer que les humains feraient un aussi mauvais usage de leur liberté et se retourneraient contre lui... De même que des parents aujourd'hui ont bien de la peine à croire que leurs enfants bien-aimés puissent éventuellement tourner le dos à toutes leurs valeurs.
Mais, objectèrent certains catéchistes, "Dieu, tout puissant, savait forcément à l'avance que les hommes le trahiraient, que sa belle Création engendrerait des tremblements de terre qui feraient d'innombrables victimes innocentes..."  Est-ce si sûr ?  Là encore, tout au long de la Bible, l'on découvre que Dieu n'imaginait pas les choses ainsi. Par exemple, en Isaïe 5/1-4 : "Mon ami avait une vigne (...) J'en attendais de bons raisins, pourquoi m'a-telle donné des fruits sauvages ?"  Oui, le mal, Dieu lui-même se demande pourquoi !  Mêmes déboires souvent, pour Jésus ; relire par exemple la parabole des vignerons assassins : "Il leur envoie son fils.  Il pensait en effet : "Ils auront du respect pour mon fils." (Matthieu 21/37)  Mais...
En fait, ce qui est sûr, c'est que le mal n'a pas été créé par Dieu ; il surgit, au sein de la Création libre, comme un imprévu de la liberté.  Dieu n'a pas créé des choses imparfaites, mais des personnes libres, et une nature en évolution qu'il a confiée aux hommes de gérer, d'améliorer ; ce que font par exemples les chercheurs scientifiques, face aux maladies, aux tremblements de terre qu'il nous faut apprendre à savoir détecter, etc...  Tandis que d'autres utilisent leur liberté pour faire le mal.
Dieu a créé de l'imprévisible ; ayant créé l'homme imprévisible dans sa liberté, on peut comprendre qu'il soit surpris par le mal.  Poussons au bout le raisonnement : si Dieu sait d'avance ce que je vais faire, si Dieu arrête mon bras malgré moi et m'empêche de faire le mal, suis-je réellement, totalement, libre ?  En tout cas, si Dieu intervient, c'est par l'intermédiaire d'autres personnes qui, autour de moi, vont m'aider à ne pas faire n'importe quoi.
Question : "Pour empêcher le mal d'exister, Dieu aurait-il dû éviter de créer ?"  Mais il aurait ressemblé alors à ces parents égoïstes refusant d'avoir des enfants pour éviter tout problème...
Reconnaissons en tout cas que le mal et la souffrance représentent une immense énigme, face à laquelle l'on se trouve sans réponse.  Jésus lui-même n'est pas venu faire une explication de la souffrance ; par contre, il est venu la partager avec nous, et la combattre de toutes ses forces. De façon fraternelle, comme il l'explique avec de multiples exemples, tel celui du Bon Samaritain, en nous montrant comment nous comporter devant le mal et la souffrance.
Finalement, il ne faut pas prendre Dieu pour un grand sorcier : Dieu ne peut pas tout empêcher, sinon l'homme ne serait plus libre ! Il ne permet pas le mal, il le subit, et il part en guerre contre lui avec nous.
Une catéchiste a cité l'exemple des Haïtiens qui, victimes d'un tremblement de terre, n'ont pas accusé Dieu de ce qui arrivait, ont regretté de ne pas avoir eu les moyens de se construire des maisons plus solides, et ont manifesté une solidarité exemplaire pour faire face ensemble à ce cataclysme.  Et en même temps, au lieu d'être abattus, acculés au désespoir face à une misère extrême, on les voyait prier le Sauveur. 
Il est vrai que Jésus a assumé la souffrance jusqu'au bout, en sa chair. Le mal a semblé l'abattre, mais il est ressuscité ; il a ainsi ouvert une brèche dans le mur de la mort, nous ouvrant en même temps à l'espérance.  Et cette représentation du Christ en croix permet aux croyants de vivre leur souffrance comme ayant un sens, en lien avec la souffrance du Christ, dans une perspective de Résurrection.

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