En général, je suis plutôt de nature optimiste ; mais cependant, en ces temps où l'on nous montre, à longueur de journal télévisé, des réfugiés qui se noient en Méditerranée ("Mare nostrum", "notre" mer !), ou des quartiers d'Alep bombardés jour et nuit, je ressens, et vous aussi sans doute, une angoisse profonde ! Parfois, on se demande si on va pouvoir trouver le sommeil, avec tout ça !
Et cette question qui me trotte sans cesse dans la tête : plus tard, que diront nos enfants, ceux qui nous auront succédé sur cette terre ? "Etiez-vous au courant de la façon dont notre pays a réagi ? Non seulement, avez-vous protesté, mais, face à tout cela, qu'avez-vous fait ? Un million de personnes dans les rues, en janvier 2015, à la mémoire de ceux qui ont agressé les musulmans avec leurs caricatures, et combien pour soutenir les réfugiés, ou les habitants d'Alep ? Matthieu 25, comment l'avez-vous mis en pratique ?" Je ne voudrais pas être là pour répondre à de telles questions, ni pour affronter la déception dans le regard de tous ceux qui, sans doute, ne comprendront pas notre attitude attentiste et timorée...
Oh bien sûr, l'on pourrait répondre : "Ah mais, on ne pouvait rien faire...Si vous aviez été là, vous auriez bien compris..." Ou encore : "C'est à l'Etat de s'occuper de tout ça, aux Etats, à l'ONU... ; ils sont élus et payés pour ça, n'est-ce pas ?" "Et puis, on a déjà beaucoup de pauvres chez nous ; on ne peut pas faire plus, vous comprenez ?" "D'abord, tous ces Arabes, ils passent leur temps à se battre entre eux ; ils ne savent faire que cela ! Ce n'est pas à nous de régler leurs problèmes !" Et autres mauvaises raisons ou lieux communs pouvant poser question...
Quant à moi, je préfère avouer que je n'en fais pas assez ! Reconnaissons-le franchement une bonne fois ! Et laissons-nous interpeller par cette déclaration du Secours Catholique français en date du 16 septembre : "Des maires, des présidents de région incitent les élus locaux et la population à s'opposer, par tous les moyens, à la création de centres d'accueil pour les réfugiés. Ils font appel aux sentiments les plus bas pour susciter la peur, le rejet, le repli, le refus de ceux qui fuient la guerre et la violence de leur pays. Le Secours Catholique exprime son indignation devant ces appels de responsables politiques qui s'opposent au droit et renient les valeurs d'hospitalité et de solidarité, sapant ainsi notre capacité à faire société.
Les drames du Proche-Orient et d'Afrique ont provoqué l'exode de centaines de milliers de réfugiés. La France en a accueilli une partie bien modeste, comparativement à d'autres Etats, et est parfaitement en mesure de prendre sa part.
Le Secours Catholique appelle son réseau d'acteurs (68.000 bénévoles), les communautés chrétiennes à se mobiliser auprès de leurs élus, pour encourager les mesures de solidarité avec les plus pauvres et pour favoriser un accueil digne des réfugiés, dans un partage chaleureux et citoyen."
Dès 1791, l'une des grandes figures de la Révolution française, l'abbé Grégoire, déclarait : "La religion nous apporte la fraternité, l'égalité, la liberté." Ce n'était pas sans raison qu'il avait mis la fraternité au premier rang ; à nous d'en faire enfin autant aujourd'hui !
samedi 1 octobre 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.994 : Que dirons-nous à nos enfants ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
17:53
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