Je pense à ce paroissien m'avouant récemment, avec un sourire en coin cependant : "Chaque année, c'est avec beaucoup d'appréhension que je vois approcher la période du Carême ; car cela me fait penser qu'il va falloir renoncer aux sympathiques petits plaisirs de l'existence : se priver de dessert, aller un peu plus régulièrement à l'église, ne plus pouvoir prendre l'apéro avec les copains... Et il y a cette image de Jésus qui souffre, à laquelle alors il nous faut réfléchir, etc... Tout cela ne m'emballe pas du tout, et il me tarde que ce soit fini !"
Mais quelle idée du Carême avons-nous dans la tête ? Celle d'une période durant laquelle il va falloir "faire des sacrifices pour plaire au Bon Dieu" ? Comme si le Carême, c'était un temps pénible d'effort, de tristesse et de renoncement... Avant-hier, lors de la Célébration des Cendres, j'ai cité cette phrase du prophète Osée, reprise deux fois par Jésus dans l'évangile de Matthieu, ce qui n'est pas rien : "Ce que je veux, c'est la miséricorde, non les sacrifices." (Matthieu 9/13 et 12/7)
Bien sûr, dans ces deux citations, Jésus ne condamne ni ne juge comme nuls et non avenus les efforts que nous pouvons faire, dans la mesure où nous prenons sur nous-mêmes pour vivre plus sobrement par exemple, en solidarité avec nos frères et soeurs souffrants, avec des gestes de partage, financiers ou autres. Mais ce que Jésus veut nous faire comprendre, à la suite du prophète Osée, c'est qu'il nous faut bien mettre en premier le commandement capital de la miséricorde.
On a dit du mal de moi ? Je pardonne ! Comme me l'a confié un jour un paroissien : "J'essaye désormais, avec la force du Seigneur, de toujours rendre le bien pour le mal qu'on m'a fait." Une personne m'en veut à mort, je fais un pas vers elle. Telle famille me semble vivre de façon étrange, je ne la juge pas, j'essaie de comprendre, d'accompagner au besoin, etc...
Je vous cite un passage du texte superbe du pape François sur la miséricorde, au n° 15 : "J'ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse sur les oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience, souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage au coeur de l'Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.
Et au n° 17 : "Puisse le Carême de cette Année Jubilaire être vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu."
Et cela, vécu avec le sourire et en toute simplicité ! Cette année, comme l'an passé, après avoir reçu les Cendres, chaque participant était invité à plonger sa main dans une coupelle d'eau parfumée, pour s'en laver le visage, ainsi que Jésus nous y invite dans l'évangile de la messe des Cendres.
Non, vécu dans ces perspectives, le Carême n'est plus une sorte de temps mort triste et pesant, mais une entrée joyeuse dans une période de joie, de partage, de fête, de miséricorde et de salut.
Joyeux Carême à toutes et à tous, dans les pas du Christ !
vendredi 12 février 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.921 : "Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête !" (Matthieu 6/17)
Publié par
Olivier Gaignet
à
17:51
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