Vous avez sans doute déjà eu connaissance de ce magnifique témoignage d'Antoine Leiris intitulé "Vous n'aurez pas ma haine".
Le journal "La Croix", entre autres, l'a publié dans son édition du 21 novembre dernier.
Antoine Leiris est journaliste cinéma à la radio France Bleu à Paris. Sa femme a été assassinée le vendredi 13 novembre, au cours des récents attentats. Voici quelques extraits de cette émouvante déclaration :
"Vous avez volé l'amour de ma vie, mais vous n'aurez pas ma haine. Non, je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j'aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Ce petit garçon vous fera l'affront d'être heureux et libre. Car non, vous n'aurez pas sa haine non plus."
Comme en écho à ce texte, la déclaration également de Latifa Ibn Ziaten, dont le fils Imad, militaire, a été assassiné le 11 mars 2012 à Toulouse : "Tous ceux qui sont morts ne sont pas morts pour rien. Il ne faut pas avoir de haine. Cela sert à quoi ? La haine, cela vous rend méchant, cela vous rend seul, cela vous fait souffrir. Moi, j'ai payé le ;prix le plus fort ; mais je continue d'aller parler pour la paix dans les écoles, les prisons, les associations..."
Frappant également ce témoignage de Samuel Sandler, père du rabbin Jonathan Sandler et grand-père de Gabriel et Arieh, trois victimes des attentats de Toulouse en 2012 : "Je ne peux pas considérer comme un être humain celui qui a été capable de tuer mon petit-fils de 3 ans, avec une tétine dans sa bouche et son goûter dans le cartable. Mais je n'ai jamais eu de haine. De la même manière que mes parents n'ont jamais eu de haine envers les Allemands, que je n'ai jamais entendu la moindre parole de revanche de leur part."
Quelle leçon pour nous, qui avons tant de peine à pardonner à ceux qui ont seulement un autre avis que nous, par exemple, sans plus de gravité que cela !
Parfois, on se prend la tête pour vraiment rien !!!
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Dans la même visée que le billet ci-dessus, voici, pour info, reçu le jeudi 10 décembre d'une correspondante vendéenne des Réseaux du Parvis, l'appel publié par le journal "La Croix".
Vous le trouverez aussi sur le site web de "La Croix", avec les premières signatures.
mercredi 9 décembre 2015
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.899 : "Vous n'aurez pas ma haine"
Le vocabulaire de la haine
n’est pas compatible avec l’Evangile
En effet, au moment même où la
barbarie du terrorisme nous menace tous et n’a d’autre objectif que de nous
diviser, ce parti politique, à son tour, met au centre de son projet la
détestation de l’autre jusqu’à son rejet, osant même assimiler les migrants
illégaux à une « métastase dans la société ».
Dans ces heures d’une extrême
gravité, porteuses d’un danger mortel pour notre démocratie et notre
vivre-ensemble, citoyens et croyants nous ne pouvons pas rester silencieux.
Citoyens nous n’accepterons
jamais que la fraternité, valeur fondamentale de notre République, soit mise en
péril par un parti qui use quotidiennement d’un vocabulaire d’exclusion et de
haine. C’est pourquoi nous appelons nos compatriotes à se joindre à nous pour
lui faire barrage par leur vote.
Croyants, nous rappelons à nos
frères et soeurs chrétiens de toutes confessions que le discours du Front
National n’est d’aucune façon compatible avec le message d’amour du Christ dans
l’Evangile qui est le cœur de notre foi commune
« J‘étais étranger et vous
m’avez accueilli » « Ce
que vous avez fait aux plus-petits d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait »
Nous n'avons pas oublié ce
passage essentiel du document « Politique, Eglise et foi » adopté
en octobre 1972 par l'assemblée plénière des évêques de France, réunie à
Lourdes sous la présidence du cardinal Roger Etchegaray et de Mgr Gabriel
Matagrin. (Texte intégral publié par les Editions du Centurion ) :
« Il est clair que la
Bible manifeste un certain nombre
d’exigences éthiques qui sont tracées de façon tout à fait nette : le
respect des pauvres, la défense des faibles, la protection des étrangers, la
suspicion de la richesse, la condamnation de la domination exercée par
l’argent, l’impératif primordial de la responsabilité personnelle, l’exercice
de toute autorité comme un service, le renversement des pouvoirs totalitaires.
La vigueur mobilisatrice de l’Evangile contre
les situations de défi et d’abus – qui sont encore le lot de notre actualité –
peut, certes, s’exprimer au travers de choix politiques différents, mais aucun
chrétien n’a le droit, sous peine de trahir sa foi, de soutenir des options qui
acceptent, prônent, engendrent ou consolident ce que la Révélation, tout comme
la conscience humaine, réprouvent »
Ce texte dans lequel les
chrétiens de toutes confessions peuvent retrouver l 'écho direct des
exigences évangéliques sonne aujourd’hui pour tous les croyants comme un appel
à résister aux sirènes du repli sur soi. Cet appel il faudra le traduire demain
dans notre vote, et après demain, dans une réflexion collective indispensable
pour relever le défi qui nous est lancé par la progression apparemment
irrésistible du Front national dans les urnes, mais aussi dans les esprits.
Cette réflexion implique d'ouvrir le débat dans toutes les couches de la
société, dans les associations, les Eglises, les universités, les syndicats et
les formations politiques. Pour notre part, nous sommes décidés à y participer
activement.
Publié par
Olivier Gaignet
à
18:18
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