Cela s'est passé au cours de l'été 1966. Le Concile venait à peine de s'achever, le 8 décembre précédent. On était jeunes, tout semblait beau ; l'avenir était à nous ! L'Italie était superbe ! Vital et moi revenions d'Israël en auto-stop, via la Grèce. Nous avions programmé de rejoindre Castel Gandolfo pour le 15 août, afin de pouvoir y rencontrer le Pape Paul VI, que nous admirions beaucoup pour ses multiples initiatives ; entre autres, sa rencontre historique avec le Patriarche Athénagoras, que nous avions d'ailleurs rencontré, à l'aller, dans son "petit Vatican" du Phanar, à Istambul, où il nous avait fait part de son affection pour Paul VI justement.
Je relis mon carnet de voyage ! Le 14 août, vers 11h, nous sortons de Naples pour rejoindre l'autostrade qui conduit à Rome ; 25 auto-stoppeurs sont déjà là ; nous prenons la dernière place, en queue de file, avec patience, malgré la chaleur : qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour voir le Pape ? D'ailleurs, j'ai bien fait d'en profiter : c'est le seul que j'ai rencontré, et je n'en ai pas vu d'autres depuis ! A 18h30, après 7 heures d'attente, enfin, une grosse cylindrée, dont je n'ai pas noté la marque, nous ramasse et nous conduit à Rome à toute allure ; à peine le temps d'entrevoir Capoue, l'abbaye haut-perchée de Monte Cassino, que déjà, aux environs de 20h-20h30, nous sommes à l'entrée de Rome, où nous demandons à nous arrêter, dans la campagne, en vue de la nuit. L'endroit est magnifique, en hauteur, tandis que s'étend en contrebas la ville éternelle. Comme souvent, nous passons la nuit à la belle étoile, dans ce décor de rêve, derrière un buisson.
Dès le matin, le temps de se débarbouiller vite fait à une petite fontaine providentielle, toute proche, nous filons vers Castel Gandolfo, où la foule des pèlerins est déjà bien fournie. Bientôt, les Gardes Suisses, qui ont fait mettre tout le monde en rangs (oui, oui !) nous permettent de nous engouffrer, à coups de coude forcenés, dans le Palais des Papes. La cour intérieure, peu vaste, est noire de monde. A midi pile apparaît le Saint-Père à sa fenêtre, sous une immense acclamation à l'italienne. Après avoir donné le sens de la fête de l'Assomption et nous avoir adressé la parole en diverses langues, Paul VI, visiblement heureux et très à l'aise, salue la foule, longuement, se penchant même très bas vers des petits-enfants que leurs parents lui présentent, à bout de bras.
Puis, après un solide casse-croûte et une bonne sieste sur les bords du Lac d'Albano, nous reprenons le sac à dos pour rejoindre Rome par la Via Appia.
samedi 2 mars 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.639 : Castel Gandolfo
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:33
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