J'aime beaucoup le dessin de Plantu, à la une aujourd'hui du journal "Le Monde" : il représente l'humaniste Stéphane Hessel, arborant son perpétuel et magnifique sourire, arrivant au ciel, accompagné de la colombe de la paix, dans une débauche de notes de musique, au milieu des acclamations des anges et des saints ; et cela sous le regard heureux d'un soleil au visage divin.
En tout cas, Stéphane Hessel, voilà bien quelqu'un qui mérite pleinement le surnom de "Sisyphe heureux", pour reprendre la belle expression d'Albert Camus ; cela, en référence à cet humain que les dieux avaient condamné à rouler sans cesse un énorme rocher au sommet d'une montagne, d'où il redégringolait ensuite, obligeant sans cesse alors Sisyphe à le remonter. De par les drames qu'il a dû affronter, Stéphane Hessel aurait eu toutes les raisons de douter de l'homme et de son destin. Jamais ce ne fut le cas ! Son secret ? "Nous vivons dans une société cruelle. On a besoin d'une vision au-delà de ce qui est immédiatement praticable. C'est un travail de Sisyphe. Il suffit d'avoir un certain nombre de pôles fondamentaux : la poésie, le goût de l'autre, la médiation, la compassion..."
Je vois une autre fleur d'Evangile à travers le destin "christique" de Chokri Belaïd, cet avocat tunisien de culture musulmane, l'un des leaders de l'opposition, assassiné le 6 février à Tunis. C'était un grand poète, un homme de liberté et de dialogue. Son sacrifice, et celui de tant d'autres, plus anonymes, passionnés de l'homme, permettra, c'est sûr, à l'humanité de progresser.
Samedi dernier, sur toutes les chaînes de télévision, cette magnifique déclaration, aux accents humains profonds, de la très belle Emmanuelle Riva, recevant un "césar" bien mérité : "Le titre du film, ce n'est pas "l'amour", ce n'est pas "un amour", c'est : "Amour" ; c'est presque comme une personne ! En effet, j'ai l'impression qu'il y a, près de moi, quelqu'un dont le nom est "Amour".
Autre fleur d'Evangile, sortie de la bouche d'un "Benoît". Non pas Benoît XVI en l'occurrence, mais, tout simplement, Benoît Jacquot, le réalisateur du film "Les adieux à la Reine", qui a lui aussi été récompensé vendredi dernier : "J'ai aimé éclairer mes belles actrices !" Voilà ainsi, indirectement, bien défini le rôle magnifique dévolu à tout humain, de quelque religion ou non croyance que ce soit : être un peu de la lumière du monde, et éclairer, valoriser, soutenir, embellir notre prochain proche ainsi que toute l'humanité, avec autant d'opiniâtreté que Benoît l'a fait en ce qui concerne ses "belles actrices".
Et si l'Evangile nous parlait à travers tout cela ?
Chers frères cardinaux, qui allez devoir choisir un successeur à Benoît, n'ayez pas peur : l'Evangile déborde de partout sur cette terre ! Ne doutez jamais de l'humanité, ni de ceux dont vous êtes loin : de partout, ils nous parlent du Dieu vivant ! Regardez-les, admirez-les, écoutez-les, aimez-les !
jeudi 28 février 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.637 : Fleurs d'Evangile, "hors les murs" !
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:17
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