Tous ses voisins sont consternés : X..., dont le sale caractère est connu de tous, vient de rentrer de congé ; mais aussitôt arrivé, il a bruyamment exprimé sa mauvaise humeur, à la porte de sa maison, pour des raisons vraiment futiles, plongeant tous ceux qui vivent non loin de sa maison dans l'incompréhension : paraît-il que des choses, en son absence, auraient été déplacées dans son jardin... Réaction d'un voisin : "Pas la peine de partir soit-disant se reposer, si c'est pour revenir aussi tendu, aussi méchant qu'avant !"
Je connais quelques-uns de ces voisins et, à les entendre, unanimes dans leurs réactions, je finis par penser que ce monsieur est réellement invivable. Et pourtant, tous sont très patients à son égard, prudents dans leur façon de lui parler ; mais, que voulez-vous ? Quand on a affaire à un caractériel...
C'est une chose courante, malheureusement, que d'avoir autour de soi des gens sans recul, sans culture, toujours plus malins que les autres, désagréables, n'ayant aucun sens de la communauté. On ne peut pas les tuer ! Il faut apprendre à vivre avec, et surtout, ne pas leur donner plus d'importance qu'ils n'en méritent. Quand on apprend à les connaître, l'on s'aperçoit que ce sont des gens profondément malheureux et mal à l'aise au sein de la société. Souvent, ils ont été mal éduqués ; ils ont échoué dans leur vie professionnelle, conjugale ou familiale, et ils en veulent au monde entier. Lorsque je rencontre des personnes harcelées par de tels malades, je les apaise, en leur disant de ne pas tenir compte de leurs paroles méchantes, de ne pas se laisser impressionner. D'autant plus qu'en étant méchants envers les autres, c'est d'abord à eux qu'ils font le plus mal, en s'éloignant eux-mêmes ainsi, consciemment, de l'enseignement magnifique et paisible de l'Evangile !
Cela reste quand même mystérieux : le mystère profond du mal ! Comment des hommes et des femmes, bâtis à l'image de Dieu, peuvent-ils ainsi devenir des concentrés de critique et de haine ? Quel médecin, quel ami, quel psychologue va les aider à s'apaiser, à se calmer, à regarder leurs frères, leurs voisins, leurs proches d'un oeil meilleur ? La noblesse de l'homme ne consiste-t-elle pas à ce que l'on puisse apprécier son prochain ? L'amour des autres, c'est cet élan du coeur qu'il faut avoir le courage de développer, dans une société où le dénigrement et le cynisme, malheureusement, sont davantage à la mode. Or, se débarrasser de soi, de sa méchanceté naturelle, de ses préjugés, pour aller vers autrui, c'est le signe que l'on devient adulte, enfin !!!
Je laisse à votre méditation ces quelques lignes prononcées à Oslo le 16 juin 2012 par la Prix Nobel Aung San Suu Kyi : "Des réjouissances de l'adversité, et permettez-moi de dire qu'elles sont peu nombreuses, j'ai trouvé que la leçon la plus douce et la plus précieuse de toutes est celle que j'ai apprise sur la valeur de la bonté. Toutes les générosités que j'ai reçues, petites ou grandes, m'ont convaincue qu'il ne pourrait jamais y en avoir suffisamment dans le monde. Etre gentil, c'est répondre avec sensibilité et chaleur aux espoirs et aux besoins des autres. Même la plus brève touche de gentillesse peut illuminer un coeur lourd. La gentillesse peut changer la vie des gens."
Voulez-vous savoir si vous êtes enfin adultes ? Mesurez le degré de votre bonté vis-à-vis de votre prochain, quel qu'il soit !
Heureuse journée en ce sens !
samedi 18 août 2012
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.507 : "On ne dirait pas qu'il revient de vacances !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:33
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