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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 16 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.494 : L'imbécile anonyme a jeté des clous...

Suite au jet de clous par un imbécile anonyme sur la route du Tour hier, vous avez peut-être déjà pris connaissance de ce commentaire de Bernard Hinault : "Les gens qui ont jeté des clous sur la route hier sont d'une bêtise sans nom. Les conséquences auraient pu être dramatiques. Quand on voit l'épaisseur des boyaux sur lesquels les coureurs roulent aujourd'hui, quelqu'un aurait tout simplement pu se tuer." Ce ou ces imbéciles en ont-ils eu conscience ? Si oui, ce sont des criminels ; sinon, ce n'est pas mieux, car ce sont alors à la fois des inconscients, des imbéciles et des criminels. Le malheur, c'est que, comme l'écrivait le romancier Joris-Karl Huysmans, "Le propre de l'imbécile (anonyme ou non), c'est de croire qu'il ne l'est pas." Et c'est bien là le problème !
Mais que révèle donc un tel geste ? Quand on jette des clous devant des cyclistes, qu'est-ce que cela signifie ? Tout simplement, que l'on cherche à gêner leur avance, à susciter des difficultés, à les empêcher de progresser ; mais ce geste a aussi pour but de gâcher une fête, de détruire une belle atmosphère. A moins que ce ne soit tout simplement, par dépit, de rappeler qu'eux aussi existent, même si c'est dans la peur d'être découverts, dans l'anonymat d'un geste indigne, et de faire savoir qu'ils peuvent, comme le diable, créer des dérapages et de la peur.
Face à des gestes comme celui-ci ou à bien d'autres, je me suis souvent demandé comment il se faisait que des humains pouvaient devenir aussi bêtes et aussi méchants, anonymement. "Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse", expliquait déjà Sénèque. Ces méchants sont sans doute des gens qui ont beaucoup souffert, de ne pas être reconnus, de ne pas être aimés, de ne pas avoir pu trouver leur place au sein de la société. Aussi, jeter des clous sous les roues des autres, c'est sans doute pour eux une espèce de façon de se venger et d'exister.
L'étymologie du mot "méchant" est éclairante, car elle confirme le lien entre la méchanceté et la souffrance ; en effet, "méchanceté" vient de l'adjectif "méchant", qui vient lui-même du mot "meschoir", qui signifie "tomber mal", "mal choir". Le méchant est donc d'abord celui qui tombe mal, puis, qui aime faire tomber les autres (en l'occurrence, les coureurs) ; donc, le malchanceux, puis, le mal-heureux.
On peut comprendre qu'une souffrance puisse engendrer de la méchanceté : centré sur sa blessure physique ou morale, on n'a plus les moyens ni le désir d'être attentif aux autres, que l'on rejette plus ou moins violemment, plus ou moins anonymement ; on peut devenir alors désagréable, voire blessant. Comme l'écrivait Robert Escarpit dans sa "Lettre ouverte au diable" (car l'imbécilité anonyme a un lien avec la façon d'agir du diable en effet : pour faire mal et par en-dessous) : "La méchanceté est bien le signe le plus évident d'impuissance que je connaisse." Bien entendu, et heureusement, toutes les personnes qui souffrent ne deviennent pas des imbéciles anonymes se complaisant à jeter des clous sous les roues des personnes qui les entourent.
J'aime bien ce passage du Livre des Proverbes (13-16) : "L'imbécile étale sa sottise comme un colporteur sa marchandise." Heureusement, Dieu merci, l'imbécilité n'a jamais le dernier mot, et les clous n'ont pas empêché le Tour de continuer. La preuve en est que le peloton, lorsqu'il s'est aperçu de ce geste indigne, à décidé de neutraliser la course pour permettre aux coureurs ayant crevé de revenir.
Le bon colporteur n'étale que de la belle et bonne marchandise, n'est-il pas vrai ? Méditons ce passage de l'évangile de ce lundi : "Celui qui donnera à boire, même un simple verre d'eau fraîche, à l'un de ces petits en sa qualité de disciple (au lieu de lui balancer des clous par derrière), en vérité, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense." (Matthieu 10/42)

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