Il est de coutume aujourd'hui de dire que l'on devient ce que l'on mange : si vous vous bourrez de frites et de sucreries, gare à votre ligne en effet, et à votre santé ! Par contre, comme on le dit chez les chrétiens, si vous vous nourrissez régulièrement de la Parole de Dieu et de son Corps, vous devenez un autre Christ. En parcourant le passionnant roman de l'été, de François Edouard Raynal, "Les naufragés des Auckland", publié en ce moment par le journal "La Croix", je me dis que l'on peut utiliser la même image en ce qui concerne la lecture (ou la télé) : on devient ce que l'on regarde, ce à quoi l'on est accro ; on devient aussi ce qu'on lit !
En parcourant l'aventure de Raynal, qui jadis a survécu, "grâce à sa foi" dit-il, à un naufrage sur une île perdue, je repensais aux lectures que nous avions à la maison quand j'étais enfant, ou aux "prix" que nous offrait, lors des fêtes de fin d'année à l'école, M. Paul Joguet, le frère de Bernard, paroissien fort apprécié sur Saint Michel le Cloucq et au-delà. J'ai encore certains de ces ouvrages, qui m'ont marqué : "Le Livre de la jungle", de Rudyard Kipling, "L'Ile au trésor, de Robert Stevenson, "Robinson Crusoé", de Daniel De Foe, "Moby Dick", d'Herman Melville, "David Copperfield, de Charles Dickens. "La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté", ainsi que le disait si bien François Mauriac ! Je me souviens encore du jour où mon petit frère, Dominique, qui est déjà à la retraite depuis plusieurs années, avait reçu comme prix l'ouvrage bien connu de Jack London : "Croc-Blanc". J'attendais avec impatience qu'il ait terminé de le lire pour le dévorer à mon tour ! Tandis qu'un superbe livre de géographie de mon père (fruit d'ailleurs de son passage au collège Saint Joseph de Fontenay) m'a ouvert dès mes plus jeunes années aux beautés étonnantes de toutes les nations du monde.
Tiens, je m'aperçois que je ne cite que des romanciers anglo-saxons ; et pas que des produits de l'année : "Robinson Crusoé" a été publié en 1719 ; mais on trouvait cela bien plus passionnant que bien des ouvrages d'aujourd'hui ! Et la prose anglo-saxonne, à laquelle Monsieur Joguet faisait tant confiance, ansi que nos parents, m'a toujours paru une littérature du grand large, à laquelle je dois peut-être ce qu'a été ma vie. Voltaire avait raison d'écrire que "la lecture agrandit l'âme" !
Avec toujours cette envie de dépasser les frontières, de découvrir d'autres mondes, d'oser l'aventure, d'apprécier d'autres cultures, de ne pas avoir peur de l'inconnu ni de l'étranger, de me sentir chez moi sur d'autres terres, de ne pas tourner en rond sur les petits problèmes locaux et bornés...
Avec le recul du temps, je pense réellement que ces lectures sont pour beaucoup dans ma vocation missionnaire par exemple. En 1977, partir au Mali, avec une valise de 18 kgs seulement, en terre d'islam, "chez les Noirs", sous un régime dictatorial, sans internet ni fax ni téléphone ni télé, dans des conditions climatiques et sanitaires fort pénibles, c'était encore une aventure ; et j'ai eu souvent, là-bas, en circulant dans les villages, l'impression de me promener dans les livres de géographie de mon enfance ; je me suis rappelé alors la façon ouverte dont Monsieur Joguet nous parlait de tous ces peuples de la terre : cela a laissé en moi des traces profondes !
Et si, pendant cet été, chacun se demandait comment ce qu'il a lu dans sa vie a pu le marquer ? Cet exercice en vaut vraiment la peine ! Bel été !
vendredi 13 juillet 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.491 : On devient ce qu'on lit !
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:39
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