Pour le titre de ce billet, je me suis inspiré du dessin du caricaturiste Chaunu dans le "Ouest-France" de ce jour. Il y montre deux responsables en train de se disputer devant une machine extraordinaire qui pétarade dans tous les sens en ne produisant que du bruit et de la fumée, ce qui empeste tout le monde.
Depuis quelque temps, et je m'excuse d'aborder un tel sujet vis-à-vis des nombreux lecteurs de ce blog qui ne vivent pas en Vendée, ou qui ont bien d'autres soucis que ce dont je vais parler, il se développe un climat difficile au sein de l'Eglise catholique en Vendée. Un lecteur, Bernard, ami de longue date, dans un commentaire récent publié suite au billet n° 1.453, me demande ce que je pense de la situation. Je le remercie, même si j'ai tardé à donner suite à son appel ; non par mauvaise grâce, mais tout simplement parce que j'ai eu depuis bien d'autres préoccupations qui ont occupé mon esprit dont, entre autres, la préparation de la sépulture d'une cousine très chère, cérémonie que je préside cet après-midi à Velluire.
Tout d'abord, je prends en compte la grande souffrance de toutes ces personnes qui, d'un côté comme de l'autre, portent le souci de l'avenir de l'Eglise, même si c'est différemment et de façon parfois carrément opposée. Pour éviter de tomber dans l'amertume et l'invective, personnellement, en ce moment, je consacre l'essentiel de ma prière, en cette semaine de préparation à la Pentecôte, à demander à l'Esprit-Saint d'éclairer le coeur et l'esprit de chacun : "Viens en nous, Esprit Créateur, visite les âmes des tiens ; emplis de la grâce d'en-haut les coeurs qui sont tes créatures."
En même temps, je n'ai pas envie de faire pétarader encore un peu plus la machine à perdre, qui s'est déjà tant qu'assez emballée, surtout sur l'immense océan du Net, que je considère plutôt comme un lieu d'évangélisation. Internet, c'est pour moi un moyen de communication merveilleux, sinon, je ne l'utiliserais pas quotidiennement ; mais je ne suis pas sûr que ce soit le lieu idéal pour étaler nos douleurs et nos divisions, aux yeux et peut-être, malheureusement, à la portée et à la risée de tous : "Voyez comme ils s'aiment !"
Et je me demande - c'est un exemple entre autres - ce qu'en penseraient les amis Egyptiens lecteurs de ce blog qui m'ont envoyé un mail pour me fait part de leurs soucis en Egypte, la semaine passée.
Attention ! Je ne refuse pas le débat ! Je crois seulement qu'il faut le mener sur un autre terrain, dans des lieux d'Eglise plutôt que sur la Toile ; de façon vraie, mais douce et fraternelle. Je ne crois pas rendre service à qui que ce soit en provoquant un buzz sur le Net et en y étalant mes humeurs ! Par contre, hier, par exemple, j'ai passé beaucoup de temps à échanger sur ce sujet, que ce soit en équipe pastorale sur la paroisse Notre-Dame des Sources ou en équipe ACI.
Enfin, je dois faire part de mon immense étonnement devant l'énergie énorme dépensée par les catholiques en querelles internes quand, aux portes de nos églises et de nos conflits, l'humanité crie au secours et semble bien loin de créer le buzz entre cathos à propos de ses douleurs. Serions-nous mal informés ? Je reprends le "Ouest-France" de ce vendredi et j'y lis, en page 2 : "En Afrique, 800 lacs, autrefois lieux de prospérité, sont totalement asséchés. Les populations de la Corne de l'Afrique sont prêtes à affronter tous les risques pour échapper à la famine (...)" Je passe à la page 7 pour apprendre que "13% de la population en France vit au-dessous du seuil de pauvreté ; cela représente plus de 450.000 personnes pauvres dans les Pays de Loire." A quand un grand débat au sein de nos Eglises chrétiennes sur ces vraies questions.
C'est seulement en se tournant avec vigueur vers ces problèmes essentiels concernant le bonheur et l'avenir de nos frères, que l'on fera réellement honneur à l'Evangile, que l'on sera enfin fidèles au Concile Vatican II et que, dès lors, l'on pourra arrêter la machine à perdre dans l'Eglise de Vendée !
Merci à B. Chenu et à tous de votre compréhension !
vendredi 25 mai 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.457 : La machine à perdre
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:34
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