"Nous ne nous tenons jamais au temps présent", écrivait Pascal il y a déjà plus de trois siècles. Souvent, nous passons notre existence à courir après notre ombre, regrettant parfois amèrement les temps passés, ou anxieux de l'avenir, insensibles au présent. Ceci, l'ACI (Action Catholique des Milieux Indépendants) l'a bien compris, qui a retenu, comme thème de son actuelle campagne d'année : "Habiter le temps". Inutile de préciser que les membres de ce mouvement ont de quoi dire sur la question ! Réunion après rencontre, ils ne se lassent pas de partager comment ils se situent dans ce temps qui leur est donné, et le questionnement s'avère d'une grande richesse : qu'est-ce que je fais de ma vie ? Quelle densité est-ce que je donne au temps qui m'est offert ? Peut-on arrêter le temps ? Si l'on se sent débordé, qu'est-ce que cela signifie, et à quoi une telle sensation nous invite-t-elle ? Est-il encore possible, malgré les responsabilités qui sont les nôtres, et les urgences, de prendre cependant le temps de vivre, d'exister, de faire des rencontres, de prier, d'aimer ?
Hier soir, les membres de l'une des équipes ACI que j'accompagne a essayé de regarder en face cette question, chacun expliquant comment il essaye de se positionner et de se situer. L'un expliquant combien tous les événements de sa vie l'ont inscrit dans une histoire, y compris une histoire avec le Christ. Un autre décrivant comment il se sent surbooké : "je me suis fait voler mon temps !" Lorsque l'on vient de subir une opération, l'on voit alors les choses d'une autre façon : "j'aimerais que le temps passe un peu plus vite ! Cependant, cet arrêt forcé me permet de me poser et de voir le temps autrement. La santé arrête le temps, quand elle ne nous permet plus de vivre comme les autres, au même rythme que les autres, ni de prendre le temps de faire ce qui nous plairait..." Mais n'y a-t-il pas là un appel à vivre alors dans une certaine gratuité ?
Autre grande question abordée, celui du temps donné aux autres, à Dieu : prendre le temps d'être à l'affût de l'autre, à l'affût de Dieu, n'est-ce pas l'une des plus belles façons d'habiter le temps ? Prendre du temps pour l'humain, avoir le bonheur d'entrer en relation avec nos frères, s'ouvrir déjà à l'éternité, donner à Dieu sa place dans le temps...
Quelle chance, en tout cas, de pouvoir ainsi prendre le temps de partager, en équipe, par rapport à notre façon profonde d'habiter le présent, de faire ainsi en sorte que le "faire" ne domine pas "l'être" ! Avec ce bel éclairage de Saint François de Sales : "Mon passé ne me préoccupe pas : il est dans la miséricorde divine. Mon avenir ne me préoccupe pas non plus : il est dans la providence divine. Ce qui me préoccupe et m'anime, c'est l'aujourd'hui, qui est dans la grâce de Dieu et dans le don de mon coeur et de ma volonté."
P-S : Que faites-vous ce samedi ? Ce 17 mars va se dérouler la journée oecuménique vendéenne, à ne pas manquer ! L'oecuménisme en Vendée aura 50 ans cette année. Rendez-vous à 8h30 devant la mairie de Foussais-Payré pour une marche de 12 kms dans l'histoire. 12h30, pique-nique salle de la mairie. 14h, reprise de la marche ou visite guidée du bourg de Foussais. 14h45, concert de chant choral à l'église. 15h30, échange avec des pionniers de l'oecuménisme en Vendée. 17h, à l'église, temps de célébration avec Mgr Castet et le pasteur Valérie Mitrani. Nous comptons sur votre présence, même si c'est l'après-midi seulement.
jeudi 15 mars 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.392 : Habiter le temps
Publié par
Olivier Gaignet
à
07:45
Cliquer ici pour lire l'article et les commentaires
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire